Crédit photo : Emmanuel Charlot / L’Esprit du Judo

Mercredi dernier, en se rendant à l’INSEP, le médaillé olympique 2016 Cyrille Maret a été victime d’un grave accident de la route. Blessé à la hanche, il est depuis à l’hôpital avec une longue rééducation en perspective. Malgré cette blessure, le champion français garde un esprit fort.

« La trouille de ma vie »
« C’était un trajet du quotidien comme on en fait tant, sur lequel il se passe quelque chose d’imprévu. J’étais sur la A4 et je prenais la sortie de Joinville pour aller à l’entraînement à l’INSEP. Je suis derrière un camion, je me décale pour sortir et je me retrouve face à une voiture en panne qui venait juste de s’arrêter parce que son moteur fumait. À cet endroit, il n’y a pas de voie de secours… »
C’est l’impact, violent. Cyrille Maret se retrouve au sol et doit ramper pour se mettre tant bien que mal à l’abri, incapable de se remettre debout, évitant un camion avant de pouvoir se retrouver en sécurité. « Je ne pouvais pas bouger. À ce moment-là, je ne sentais encore pas grand chose, mais j’ai eu la trouille de ma vie. »

Luxation complète de la hanche
À l’hôpital, c’est le verdict : luxation complète de la hanche, avec arrachement ligamentaire. Pas d’opération en perspective, mais une longue rééducation de plusieurs mois… ce qui compromet évidemment les dernières chances de Cyrille Maret d’être le sélectionné français aux Jeux de Tokyo de 2021… et jette même une ombre sur la reprise de carrière de notre champion de trente-trois ans. « À l’heure actuelle, je ne m’interdis rien. Je suis engagé dans cette rééducation pour un bon moment, ce sera très long et difficile au quotidien. Je ne peux pas dire que je ne pense pas au judo, mais j’avais déjà du retard derrière Alex (Iddir) de toute façon. Le plus important maintenant, c’est ma santé, faire une excellente rééducation pour revenir en pleine forme. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Il faut se fixer des objectifs qui ont du sens et celui que je vois devant moi, c’est celui-là. Dans la situation actuelle, je relativise ce qui m’arrive et je m’estime même chanceux. J’aurais pu mourir ou être lourdement handicapé. »