Le Kosovo, première nation devant la Russie
Alors que les championnats d’Europe se dérouleront à la fin du mois en Israël, le staff masculin avait décidé d’envoyer plusieurs des titulaires qui combattront à Tel-Aviv à ce Grand Prix de Turquie au niveau très intéressant. Volonté de « faire des combats » dans le cadre de la préparation avant le championnat continental ? Dans cette hypothèse, c’est plutôt raté puisque sur les cinq Français engagés, seul Kilian Le Blouch passe deux tours pour finir médaillé de bronze en -66kg. Autre objectif : faire de cet évènement le juge de paix quant au +100kg qui compléterait la sélection pour Israël, avec Messie Katanga et Nabil Zalagh du voyage. Défaits rapidement, c’est finalement Hamza Ouchani qui sera du voyage à Tel-Aviv. Peu de positif donc à retenir de ce Grand Prix turc pour l’équipe masculine tricolore. Les leçons à tirer de cette ultime compétition avant les Europe, sont, elles, nombreuses.
Le Blouch engrange
Cinq combats pour le combattant du FLAM 91 et une belle médaille bronze, remportée après un combat âpre face à un combattant local, Sinan Sandal. Marquant très tôt sur un o-soto-gari alors que les deux combattants remontaient en position « debout » après un bref passage au sol, le titulaire des championnats du monde 2017, pénalisé de deux shidos, plaçait un o-uchi-gari en toute fin de combat qui plaquait le Turc sur le dos. Il retrouvait sur la troisième marche du podium son bourreau du jour, le Mongol Kherlen Ganbold. Une médaille qui positionne Le Blouch à la 25e place mondiale ce lundi.
Pour les autres Français, la compétition s’est elle arrêtée tôt. En -73kg, le vainqueur de la poule de sélection, le Niçois Lucas Otmane, s’incline lors de son premier combat au golden score contre l’Iranien Mohammad Mohamadi, pénalisé très sévèrement pour fausse attaque alors que les deux judokas étaient à égalité (un waza-ari chacun et deux pénalités de chaque côté). L’Iranien finira en bronze, pour monter à la 21e place mondiale. En -90kg, Axel Clerget, dont c’était la deuxième compétition de l’année après le Grand Chelem de Paris (où il avait fini 3e après un travail époustouflant en sankaku-jime de face contre le Japonais Kenta Nagasawa), s’incline par trois pénalités face à l’Israélien Li Kochman, finalement 5e et désormais 36e mondial. Chez les lourds, cette compétition revêtait une importance capitale pour les deux engagés français. Mais Nabil Zalagh échoue dès son entrée en lice face au Kazakh Galymzhan Krikbay, 122e mondial, étranglé sur sode-guruma. De son côté, Messie Katanga bat le Taïwanais Chen, faisant monter les shidos avant de subir le même type de défaite lors du deuxième tour face au Serbe Zarko Culum. Dernière information : initialement inscrit (en -60kg), Walide Khyar a finalement renoncé pour cause de genou douloureux.
Loriana Kuka, nouvelle terreur des -78kg ?
Plus relevé que celui de Géorgie, ce Grand Prix de Turquie a été intéressant à plus d’un titre.
-Le Kosovo finit première nation grâce à ses filles dont une -78kg, 21 ans, 48e mondiale répondant au nom de Loriana Kuka. Septième des championnats du monde juniors 2017 en -70kg et montée de catégorie, elle s’impose donc en -78kg en ayant bluffé tout son monde avec son special, un uchi-mata de belle facture. Gauchère, elle bat en finale l’Ukrainienne Turchyn, 8e mondiale, sur un o-uchi-gari marqué à la dernière seconde. Une fille qu’il faudra suivre dans trois semaines à Tel-Aviv.
-Les Russes, qui finissent deuxième nation, ont (enfin) lancé dans le grand bain seniors deux médaillés mondiaux juniors 2017, aux qualités évidentes pour briller très vite chez les grands. En -100kg, Arman Adamian, vice-champion d’Europe et du monde l’année dernière finit (déjà) 2e lors de ce Grand Prix, démontrant un goût prononcé pour le ne-waza. En +100kg, Inal Tasoev, champion du monde à Zagreb fin octobre (et encore junior cette année) s’offre son premier titre en seniors en battant notamment le Coréen Sungmin Kim et l’Iranien Javad Mahjoub, 17e à la ranking list… sacré première ! À noter la blessure en -100kg de Niyaz Ilyasov, récent vainqueur du Grand Chelem de Russie (et champion du monde juniors en 2015), victime d’une légère déchirure à la cuisse.
-La Géorgie prépare la relève : Jaba Papinashvili finit 2e en -60kg, lui qui fut sacré champion du monde juniors en 2017 (en -55kg).
En -66kg, Bagrati Niniashvili termine 1er alors qu’il est encore junior. Enfin, en -81kg, Tato Grigalashvili, 3e aux Monde juniors 2017 en -73kg a parfaitement digéré sa montée de catégorie puisqu’il finit médaillé, en bronze, lors de ce Grand Prix. Et lui aussi est encore junior. Déjà performante en seniors, cette génération masculine géorgienne présente de sérieux atouts pour remporter quelques titres aux championnats d’Europe et du monde juniors 2018.
-Deux victoires pour la Suède avec Tommy Macias en -73kg et Anna Bernholm en -70kg. Deux vainqueurs pour cinq engagés, le ratio est plutôt impressionnant.
-Dans une catégorie où l’Azerbaïdjan est déjà plus que compétitive avec Elkhan Mammadov et Elmar Gasimov, voici qu’arrive sur le circuit seniors le champion du monde juniors 2017 en -100kg , Zelym Kotsoiev. Vainqueur des Universiades puis des championnats d’Europe et du monde juniors, il bat en finale le Russe Adamian. Troisième finale entre ces deux-là après les championnats d’Europe et du monde juniors 2017. Kotsoiev ? Un pieux, très latéralisé, aux coups de hanche en forme de tsuri-komi-goshi qui font souvent mouche.
-Le Turc Vedat Albayrak (ex Roman Moustoupolos) sera l’un des hommes forts en -81kg en Israël. Hier, il remporte son second Grand Prix de l’année après celui du Maroc. Il avait aussi fini 2e au Grand Prix de Tunisie. Une dynamique impressionnante ! Attention à lui.