La victoire d’Emma Feuillet-Nguimgo contre Lucie Rullier en finale des championnats par équipes cadets féminins.
Crédit photo : Thomas Rouquette/L’Esprit du Judo

Ultime week-end de compétition nationale pour les cadets et juniors français. Deux jours pour un événement qui aura réuni quatre-vingt-trois équipes cadettes (quarante-deux masculines, quarante et une féminines) et soixante-seize équipes juniors (quarante-trois masculines et trente-trois féminines) dans une période intense pour ces deux catégories d’âge.

1) Cadets : JC Villiers-le-Bel et Judo Paris 17 en or
Chez les féminines, le club du Val-d’Oise, coaché par Frédéric Feuillet et mené par Emma Feuillet-Nguimgo, championne de France en +70kg, s’impose en finale à un autre favori, l’US Entraiguoise Judo de Philippe Roux, avec ses deux championnes de France en titre, Isciane Dye en -57kg et Lucie Rullier en -70kg. Une équipe vauclusienne diminuée et malchanceuse, avec la blessure au pied droit de sa -52kg, Éléa Feyrabend (Nice Judo), lors d’une demi-finale dantesque contre l’équipe du DAN 79 : victoire sur le gong d’Isciane Dye, et hikiwake entre Feyrabend et Alice Lopez, médaillée nationale junior et cadette cette année et titulaire aux championnats d’Europe cadets à la fin du mois en Macédoine du Nord.
Strappée avant le bloc final, la combattante niçoise était trop diminuée pour défendre correctement ses chances. L’autre moment clé de cette rencontre pour le titre arrivera avec la victoire d’Emma Feuillet-Nguimgo contre Lucie Rullier dans la catégorie des +63kg. Une victoire conclue par immobilisation. Deux judokas, cadette troisième année, atouts très puissants du groupe féminin de l’Équipe de France : la première a fini cinquième des Mondes cadets 2024 alors que la seconde est tout simplement championne du monde en titre.
Deux équipes qui ont su, cette année, pouvoir compter sur des points très forts pour aller jusqu’en finale de cette compétition par équipes.
Chez les masculins, l’homogénéité de Judo Paris 17 a frappé dès la matinée. Les « Judo Paris 17, ça peut aller au bout ce samedi » s’échangèrent en effet très vite dans les discussions entre coachs. À raison. Avec deux médaillés nationaux — Andrea Hoffmann en -50kg et Yann Laforge en -66kg — et un des meilleurs -60kg nationaux avec Jason Yombi Itoua (ce dernier a gagné le tournoi Super Excellence de Dijon), l’équipe parisienne se montrait très solidement armée. Trop pour tous ses adversaires, et ce, alors même que le club était versé dans le demi-tableau le plus fort. En effet, trois des quatre équipes médaillées en sont issues. En finale, Judo Paris 17 domine sans trembler l’AJBD 21-25, trois victoires à une.

2) Juniors : Sainte-Geneviève Sports Judo et le PSG Judo sacrés
Deux victoires là encore logiques. Certains diront même évidente pour le PSG Judo et son armada.
L’équipe génovéfaine du président Pascal Renault présentait de solides arguments, se positionnant explicitement comme une prétendante au titre. Un sacre que l’équipe féminine de SGS n’avait plus emporté depuis 2014. Onze ans plus tard, et après deux médailles de bronze en 2018 et 2022, l’équipe était menée par deux combattantes au très fort potentiel : Clarisse Carillon et Léonie Minkada Caquineau. Toutes deux ne sont que juniors première année, mais elles sont déjà médaillées nationales (le bronze pour la première en -57kg, l’argent pour la seconde en +78kg) et viennent de s’imposer lors de la coupe européenne d’Autriche. Ce dimanche, elles ont tenu leur rang, lors d’une journée intense et dense, comme lors du quart de finale contre la solide équipe du SO2J Saint-Ouen, tirée par Alyssia Poulange et Jaelynn Chipan, deux autres internationales juniors (et même senior pour la première). En finale, la victoire de Clarisse Carillon sur Emma Melis du Montpellier Judo Olympic, championne de France en titre, sur un yoko-guruma surpuissant faisait basculer la finale du côté génovéfain qui l’emportait trois à un suite à la victoire, par immobilisation d’Emmy Galludec contre Faustine Wallon.
L’équipe PSG Judo présentait, elle, une configuration inédite. Une équipe de cinq combattants, sans remplaçants, mais avec quatre champions de France en titre : Kelvin Ray en -60kg, Alexis Renard en -66kg, Dayyan Boulemtafes en -73kg et Kevin Nzuzi Diasivi en +100kg ! Le dernier combattant, Noah Boué, en -81kg, participait hier à sa première compétition depuis le tournoi d’Aix-en-Provence en décembre, où il avait terminé en argent mais sans combattre, du fait d’un petit malaise après sa demi-finale. Une finale qui devait l’opposer à Bastien Pons. Longtemps blessé, ce junior première année n’avait pu participer aux championnats de France. Le jeu semblait joué avant d’être engagé pour l’équipe de Baptiste Leroy, sur la chaise toute la journée.
Un groupe qui ne fit pas l’erreur de tomber dans l’arrogance et la suffisance. Concentrés, les juniors parisiens ont fait le job, avec application et concentration : dix-huit rencontres gagnées pour une défaite, celle de Kevin Nzuzi contre Mathéo Akiana-Mongo en demi-finale. Un remake de la finale nationale de fin mars, gagné par le premier.
En finale, Kelvin Ray apporte le troisième point contre Hadrien Cargnelli, vice champion de France senior 2024 et venu renforcer l’équipe du SO2J Saint-Ouen. Un kata-guruma parfait à la volée et le PSG s’imposait trois à zéro après les victoires de Noah Boué contre Jawanys Belleval et de Kevin Nzuzi Diasivi contre Mamadou Bagayoko, vice-champion de France 2025 en -100kg.
Un succès logique, évident même au prisme des résultats des derniers mois des juniors parisiens. Mais qu’il l’est sans doute un peu moins au regard de la saison dans son entièreté. Aurait-on prédit cette journée parfaite après le tournoi d’Aix-en-Provence ? Sans doute pas puisque Dayyan Boulemtafes y était battu sans être repêché et si Noah Boué gagnait l’argent, ce dernier connut une très longue absence. Jusqu’à la dernière journée d’hier en fait. En clair, ce qui paraissait évident, irrémédiable même après les championnats de France fin mars, l’était bien moins au début de saison. Une équipe junior qui perdra Ray, Renard et Boulemtafes, senior la saison prochaine.

3) Le beau week-end du SO2 Saint-Ouen, du Stade Bordelais Judo et de l’OJ Nice
Hier, le club de Vincent Poulange place ces deux équipes sur le podium avec l’argent pour les masculins et le bronze pour les féminines. Un dimanche presque parfait puisque le club de Seine–Saint-Denis ne s’incline hier que contre les deux futurs champions de France.
Le Stade Bordelais Judo continue lui sa moisson sur ces compétitions avec le bronze pour les cadets masculins et les juniors féminines, une catégorie où le club de David Gonzalez s’était imposé en 2023.
L’Olympic Judo Nice monte sur les deux podiums masculins du week-end, avec le bronze à chaque fois. Un club où les deux points forts de l’équipe juniors sont tout simplement des enfants du club, puisque Bastien Pons et Gaya Sonntag, champions de France en -81kg et -100kg, ont débuté la discipline dans le quartier de la ville où se trouvait une antenne du club.
À noter encore que le JC Chilly-Mazarin Morangis remporte sa quatrième médaille chez les juniors masculins sur les cinq dernières éditions (ils avaient gagné en 2024 dans une finale complètement folle).
Montpellier Olympic Judo monte d’un cran chez les juniors féminines : troisième en 2024, elles sont en argent cette année. Enfin le Budokan Deuil fait le doublé : deux médailles de bronze consécutives pour son équipe cadette féminine.

Concluons en disant que ces championnats se tenaient dans une période dense pour les internationaux de ces catégories d’âge : les cadets sont en pleine préparation des championnats d’Europe qui auront lieu fin juin, alors que les juniors étaient la semaine dernière en Autriche pour la deuxième sortie officielle de l’Équipe de France.
Une fenêtre du calendrier pas optimale pour cet événement qui devrait être avancé à début mai la saison prochaine.