Korval perd le face à face final contre Larose, Raymond beau bronzé
Photos © IJF Media by Tamas Zahonyi
Une première journée de compétition comme on les aime, avec des favoris au rendez-vous, des surprises et des beaux parcours pleins d’encouragements pour la suite. Honneur aux dames avec la percutante Laetitia Blot (-57kg, JC Pontault-Combault), qui frappe plus que jamais à la porte du Park&Suites Arena de Montpellier pour les championnats d’Europe. On avait aimé sa vaillante irruption au meilleur niveau national à Marseille, son impétueuse volonté au Tournoi de Paris, où elle aurait mérité une médaille, on doit carrément qu’admirer sa brillante prestation turque à Samsun, où elle s’est offert coup sur coup la finaliste des Jeux Caprioriu, la Hongroise Karakas, également classée à Londres, avant de disposer en finale de la médaillée mondiale allemande Roper (qui avait pris le meilleur sur Receveaux d’un waza-ari en quarts) avec deux gros waza-ari inscrits sur o-uchi-gari et makikomi. Derrière Automne Pavia, la championne de France 2013 se pose donc comme une alternative de plus en plus crédible et ne demande qu’à valider ce nouveau cap franchi à Montpellier dans moins d’un mois. On fait le pari que sa prestation ne va pas laisser insensible le comité de sélection, qui doit distribuer les derniers tickets pour l’Hérault la semaine prochaine.
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-60 kg, Raymond donne le ton
Ce comité qui devra également se creuser la tête pour l’attribution du (ou des) ticket(s) pour la catégorie des -60kg, délaissée à Rio à cause de l’étiolement du judo de Sofiane Milous, mais qui voit jaillir les prétendants depuis quelques mois. Vincent Limare bien sûr, champion de France méritant qui a confirmé par une troisième place à Düsseldorf et une belle démonstration face au Brésilien Kitadai à Paris, mais également Adrien Raymond (Sucy Judo) qui, après sa victoire à Casablanca – avec une belle victoire finale sur Sofian Milous ce jour-là -, a sorti cet après-midi en Turquie un gros tournoi assorti d’une médaille de bronze qui pourrait peser lourd dans la balance. Il a dû sortir les gros bras face à d’expérimentés guerriers comme le Britannique McKenzie, troisième des derniers Europe et qui restait sur une victoire à l’Open panaméricain d’Uruguay, ou le vieillissant mais néanmoins toujours dangereux Autrichien Ludwig Paischer, qu’il supplanta pour le bronze d’un o-soto-gari et d’un juji-gatame aérien. Seule ombre au tableau, sa défaite éclair contre l’Azéri Ilgar Mushkiyev, troisième des mondiaux de Paris en 2011. Pour Kamel Mohamedi (AC Boulogne-Billancourt), l’aventure a tourné court dès le premier tour face au précoce Mongol Tsendochir, vice champion d’Asie… en cadets en décembre dernier et troisième des mondiaux cadets de Miami l’été dernier.
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Le feu d’artifice des -66kg
Bonne nouvelle pour la France dans cette catégorie qui avait ramené deux médailles – de bronze – de Budapest l’an dernier, ses deux représentants sont bien dans le coup. Loïc Korval n’a pas eu à en découdre contre le Brésilien Chibana, sorti par le local Sandal en quarts, mais a fait le travail – aux pénalités – contre le Russe Abduldzhalilov, vainqueur du grand Prix de Miami et de l’Open européen de Biélorussie en 2013, avant de prendre le dessus sur le Géorgien Liluashvili et le Hongrois Hagyo après avoir été à chaque fois mené d’un waza-ari. Sandal renvoyé à ses études, le champion de France 2013 avait enfin l’occasion de se frotter à son rival français David Larose, à son aise toute la journée. Korval était premier dans l’attaque mais sans franchement tenter sa chance à fond. Larose l’imperturbable voyait les pénalités monter mais laissait son adversaire poursuivre sur sa voie. Jusqu’à une dernière séquence où il plante un uchi-mata comptabilisé waza-ari alors que le chronomètre n’indique plus que quelques secondes avant le gong final. Korval peut se mettre des claques, Larose peut laisser échapper un sourire empreint tout de même de soulagement… Une revanche en finale des Europe aurait vraiment de l’allure.
Gneto apprend encore, Euranie tombe sur plus fort
En -52kg, où aucune combattante tricolore n’a encore été désignée pour Montpellier, ni Astride Gneto (Levallois SC), qui poursuit son apprentissage en seniors, ni Annabelle Euranie (Blanc-Mesnil Sport Judo), vraisemblablement à sa place au pied du podium, n’ont su forcer la décision. La faute à la Roumaine Chitu, qui a surclassé les deux Françaises en début et fin de journée. Contre Euranie, la Roumaine habituée ax gardes hautes vue sa taille modeste a été particulièrement impressionnante. Prise dans la garde de gauchère de la Française qui avant enclenché la jambe pour uchi-mata, elle a pris le temps de placer son bras en ippon-seoi-nage avant de laisser Euranie lançait son attaque. Elle se dégage alors en « sukashi » avec facilité et termine la projection comme un ippon-seoi-nage classique ! Pour l’or, on retrouve évidemment la Kosovare Kelmendi, dont on voit mal qui peut l’empocher de grimper sur le toit continental après avoir mis le monde à ses pieds à Rio.
Et les Russes dans tout ça?
En l’emportant avec la manière à Samsun, Irina Dolgova (-48kg) et Beslan Mudranov (-60kg), qui n’aura finalement manqué que ses mondiaux – défaite en 32es contre l’Azéri Safarov – depuis son sacre continental de Chelyabinsk il y a deux ans, envoient de nouveaux signaux qui tendent à prouver que la Russie sera redoutable dans le languedoc-Roussillon.
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