Le Canada prépare son Grand Prix de Montréal en juillet
L’ancien médaillé olympique et mondial porte désormais la double casquette de head coach de l’équipe nationale et de Directeur Général de sa fédération. Six combattants dans le Top20 mondial (dont les deux -57kg Christa Deguchi et Jessica Klimkait dans le Top 6, photo ci-dessous) avec des perspectives de médailles olympiques et un Grand Prix organisé pour la première fois début juillet à Montréal, vingt-six ans après le dernier événement mondial de judo organisé par le Canada. Un événement pour le judo canadien qui entend bien lui donner un maximum d’écho grâce notamment à des stages internationaux auxquels les clubs français sont expressément conviés. Explications.
Nicolas, pourquoi ce projet de Grand Prix ?
Parce que c’est un beau projet (sourire). En fait, il s’inscrit dans un plan de développement plus large de la pratique du judo au Canada, avec l’idée d’aider nos clubs à faire parler d’eux et de la discipline, à donner un souffle à nos judokas. J’ai pris le poste de directeur de la Fédération avant les JO de Rio, avec cette idée qu’il était primordial que l’événement sportif soit aussi au service de la promotion du judo. Un tel événement, c’est ce qui permet facilement de lier le haut niveau et les projets de développement. Après, sincèrement, je ne pensais pas que ça irait si vite, d’autant plus que, d’un point de vue sportif, le Grand Prix est plus ciblé pour le cycle de Paris 2024 que pour celui de Tokyo dont nous sommes à moins de 500 jours maintenant. En fait, Cancun ayant abandonné, nous avons saisi l’opportunité.
Le Canada n’avait pas accueilli d’événement majeur depuis les mondiaux de Hamilton en 1993. Cela commençait à dater…
Oui, mais il faut être clair : pour que cet événement s’inscrive dans une dynamique globale, positive, pour cela soit à nouveau possible pour le Canada, il fallait un alignement de conditions : une volonté politique forte, une puissance sur le plan économique pour effectuer le montage financier nécessaire et évidemment une capacité organisationnelle parce que nous voulons que ce soit un très bel événement et qu’il profite au judo canadien dans son ensemble.
Il a fallu respecter des étapes ?
Oui, rebâtir d’abord notre circuit national. Montréal a choisi un certain nombre de sports pour en faire la promotion et le judo en fait partie. Judo Canada y a installé son siège et son centre national d’entraînement. Il y a ici aussi le plus gros bassin de judokas du Canada (22 000 licenciés, NDLR) et le judo est bien ancré à Montréal. Et nous avons une équipe compétitive sur le circuit mondial qui prétend à de grandes médailles internationales. Une vitrine importante pour faire aussi, à travers nos athlètes, la promotion de notre judo.
Avec les Valois-Fortier, Margelidon, Klimkait, Deguchi, Zupancic, Beauchemin-Pinard, il semble en effet que votre projet sportif se met en place…
La solidité organisationnelle est l’élément primordial, mais, évidemment, la capacité du Canada à faire des médailles lors des grandes compétitions, cela joue. Nous avons aujourd’hui un volume d’athlètes capables de faire des médailles au niveau mondial, qui peuvent créer cet engouement chez nous, qui communiquent sur les réseaux sociaux. Franchement, nous avons là, sans doute, le groupe le plus intéressant depuis les années 1980 et nous avons aussi des jeunes qui suivent, qui arrivent. Cela va être intéressant de leur donner l’occasion de faire une compétition de ce niveau et de voir leurs aînés à l’œuvre.
Au-delà d’une compétition du World Judo Tour, on comprend que cela s’inscrit dans votre projet global de développement, de la pratique jusqu’au haut niveau…
Nous cherchons évidemment à ce qu’un maximum de monde soit concerné par ce qui doit être une grande fête du judo canadien. Au Canada, il y a dix provinces, environ 390 clubs actifs… Ils vont tous pouvoir s’engager sous différentes formes. Nous allons évidemment recruter des bénévoles parmi eux. C’est le point d’ancrage, notre volonté : chaque judoka canadien doit se sentir concerné, emmené et considéré dans ce projet.
À quoi doit-on s’attendre avec ce Grand Prix ?
Le Grand Prix aura lieu dans un quartier d’un milieu plutôt défavorisé. L’idée était de faire venir l’événement à eux. Il y aura donc la compétition, mais pas que. Le judo, c’est de l’ouverture… Une Fan zone sera mise en place à l’extérieur de la salle avec des activités autour du judo. Nous serons aussi sur le site des Jeux olympiques de 1976, et ce sera l’occasion de faire un lien historique. Nous allons finaliser l’approche dans les toutes prochaines semaines, mais il y a déjà ce point de rendez-vous avec le site www.judomontreal.org et la vente de billets va intervenir très tôt dans le processus parce que nous voulons que cela ressemble à votre Coubertin que j’ai bien connu moi-même. Pour le Tournoi de Paris et quand j’étais au PSG Judo dans les années 1990 : un chaudron, où les spectateurs seront proches des combattants, et pourront ressentir l’intensité des combats comme jamais. D’ailleurs, mis à part peut-être la folie des coupes d’Europe à Oradea, en Roumanie à cette époque-là (dont le président était un certain Marius Vizer, président de la FIJ, NDLR), je n’ai jamais rien trouvé de comparable à Coubertin. J’aimerais retrouver un petit quelque chose de cet ordre-là. Parce que la vibration était incroyable.
C’est un appel aux Français à venir à Montréal cet été que tu lances là !
Oui, clairement, d’autant que la période de début juillet est l’une si ce n’est la plus agréable de l’année pour venir à Montréal et que, dans cette logique d’un beau moment de judo, nous proposons d’accueillir des clubs et des délégations dans le cadre d’un stage international jeunes avant et après la Coupe Canada -18 à 21 ans.
Plus d’informations sur judomontreal.org