Actuellement en stage au CREPS de Montpellier (Hérault) pour le premier regroupement estival, Christophe Gagliano, responsable de l’équipe masculine seniors, revient pour nous sur la sélection pour les championnats du monde (6-13 octobre, Tashkent, Ouzbékistan) et la préparation pour cet événement.
Huit noms ont été annoncés pour les championnats du monde. Quels critères ont présidé à ces choix ?
Nous avons essayé de nous tenir à notre ligne directrice depuis le début de cette olympiade. À savoir, les résultats bien entendu, gages du niveau de nos combattants sur le circuit, mais aussi la jeunesse. Sans rentrer dans le choix de chacun des sélectionnés, un garçon comme Romain Valadier-Picard, très précoce, coche par exemple les deux cases avec deux médailles en Grand Chelem alors qu’il n’est que juniors troisième année.
En -73kg, nous prenons Joan-Benjamin Gaba (senior première année) car même si il a été un peu dans le dur les mois précédents, il monte sur le podium au Grand Prix du Portugal en début d’année et possède une grosse marge de progression. Le sélectionner c’est lui donner de l’expérience. Un des éléments de notre réflexion à propos de cette catégorie fut également que c’est une des catégories des équipes. Il n’était pas innoportun de la doubler.
Pour le dernier nom, nous attendons que les championnats du monde juniors soient passés (10-14 août). Si un des combattants performe, nous réfléchirons à le titulariser pour les Monde seniors. Nous sommes à seulement deux ans des Jeux olympiques. Il faut amener de l’expérience très vite à certains potentiels titulaires olympiques.
Comment préparez-vous ces championnats du monde ?
Notre premier stage estival a lieu actuellement à Montpellier. Il est à dominante «préparation physique» avec des tests (VMA par exemple) pour tous les athlètes présents. Yann Morisseau, notre préparateur physique, va ainsi pouvoir compiler des données et proposer des axes de développement dans ce domaine à chacun. Nous faisons également des séances techniques, soit collectives soit individuelles.
Darcel Yandzi est l’un des intervenants sur ces séances, avec le reste du staff. L’idée est d’amener une expertise extérieure. Darcel sera d’ailleurs également présent lors du prochain stage estival, à Soustons (Landes). Un stage qui aura lieu du 17 au 25 août et qui sera lui logiquement plus à dominante judo. Puis début septembre, nous recevrons l’équipe brésilienne avant, peut-être, une sortie en Open européen pour certains des sélectionnés.
N’est ce pas compliqué de planifier une préparation avec des championnats aux dates changeantes ?
Nous sommes passés d’une logique de préparation à une logique d’adaptation depuis la crise sanitaire. Nous commençons donc à avoir l’habitude. Le côté immuable des saisons avec des événements planifiés, datés est terminé. Pour vous dire, nous sommes déjà en train de réfléchir à la sélection que nous allons envoyer au Grand Chelem d’Abou Dhabi (21-23 octobre, Émirats Arabes Unis) qui a lieu une semaine après les championnats du monde. Cela ne sert à rien de pester contre un calendrier international fluctuant. Nous n’avons pas le temps pour ça. Reste que nous assistons depuis plusieurs années à une désacralisation des championnats du monde. Organisés tous les deux ans, puis chaque année. Cette saison les champions du monde à Tashkent garderont leur dossard rouge seulement sept mois puisque les championnats du monde 2023 auront lieu mi-mai (7-14, à Doha, Qatar). Un événement devenu un parmi d’autres.