Hier, au Budokan de Yokohama, Maya Segawa s’est offert sa première Coupe de l’Impératrice. Une victoire obtenue après une finale que la judoka de vingt-six ans et membre de l’équipe Alsok* aura outrageusement dominée face à une autre +78kg, Hikaru Kodama (SBC Shonan Beauty Clinic, ex-Ryotokuji). Numéro quatre au niveau national, Maya Segawa (ex-Akiba) aura mis au supplice son adversaire avec son puissant bras gauche. Un harai-makikomi pour waza-ari au début de combat puis un hansokumake (quatre pénalités) donné à son adversaire à 3’14 de la fin du combat offraient à la médaillée de bronze du Grand Chelem de Tashkent début mars, un succès que les premières séquences de la finale laissaient déjà entrevoir. Une édition où les meilleures Japonaises n’étaient pas là : pas d’Akira Sone — seulement cinquième au Grand Chelem de Tbilissi et blessée hier aux championnats d’Asie —, ni de Wakaba Tomita ou Mao Arai, en bronze ce lundi des championnats d’Asie en +78kg, et toutes deux titulaires aux championnats du monde, en mai, à Abou Dhabi.
Un Kogo Hai 2024, dont il faut retenir également l’innovation arbitrale.
En effet, comme nous vous l’annoncions dans L’Esprit du Judo n° 108 (janvier-février 2024, p.39), la fédération japonaise avait décidé, pour la Coupe de l’Impératrice et le Zen Nihon, d’un Retour vers le futur avec l’application de règles qui avaient cours il y a quelques années. Quelles sont-elles ? Tout d’abord, une durée de combat de cinq minutes, mais de huit minutes pour la finale. Ensuite, le retour à trois valeurs (yuko, waza-ari, ippon) et quatre shidos. Enfin, la suppression du golden score, remplacé par une décision aux drapeaux à la fin du temps réglementaire. C’est ainsi que les deux demi-finales de ce Kogo Hai se décidèrent de cette manière, comme dix autres rencontres d’ailleurs.
Une décision sur le règlement arbitral rendue publique le 30 janvier dernier par la fédération nipponne, à laquelle la finale du Zen Nihon 2023, qui s’était conclue aux pénalités au grand dam des amateurs, n’est pas étrangère. Selon nos sources, la proposition de revenir aux attaques aux jambes pour ces deux événements fut même débattue, avant d’être finalement écartée.
Une initiative qui acte une prise de distance avec le règlement arbitral mondial actuel et sa propension à la victoire aux pénalités.
Un « retour en arrière » dont on sera curieux de voir également les effets, le 29 avril prochain, au Nippon Budokan de Tokyo pour le Zen Nihon.
*Une entreprise de sécurité privée dont Kosei Inoue ou Rika Nakaya furent également membres.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du Kogo Hai 2024 :