Lucie Rullier, championne du monde et Nina Muteba, médaillée de bronze en -70kg.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

Dire qu’elle n’avait pas été sélectionnée aux championnats d’Europe fin juin. Hier, à Lima, Lucie Rullier (US Entraigues Judo) a imposé sa chance, a serré son bonheur et est allée vers son risque, comme le déclamait René Char.
Une journée parfaite pour l’élève de Philippe Roux, qui conclut sa journée par un magnifique ashi-guruma sur la Croate Nika Slacek. Libérée, sans pression, concentrée, la vice-championne de France bat sa compatriote Nina Muteba en demi-finale après plus de trois minutes de golden score. Une magnifique surprise pour une judoka très efficace sur ses mouvements de jambe et une reconnaissance pour le club vauclusien et son directeur technique, professeur également de Prescillia Lézé, qui participera aux Jeux paralympiques dans quelques jours et la très prometteuse Isciane Dye. Une belle école de judo, sacrée à plus de 10.000km de là.
Et un nouveau choix judicieux du staff pour la troisième catégorie doublée chez les féminines.

Un samedi où les Bleuets finissent de bien belle manière puisqu’ils remportent trois autres médailles : l’argent pour Léonie Minkada-Caquineau (Dojos de l’Agglomération du Niortais 79) en +70kg. Championne de France, cette jeune femme aux énormes mouvements de hanche, victorieuse de la judoka japonaise en quart de finale — celle-ci fut sanctionnée d’un hansokumake direct —, voit son bourreau des championnats d’Europe, la Polonaise Zuzanna Banaszewska la battre à nouveau pour le titre. Un yoko-guruma fatal.
Deux médailles d’argent pour clore ses années cadets, il y a toutefois pire, pour une judoka championne d’Europe l’année dernière et qui attaquera ses années juniors sans aucun temps d’adaptation puisqu’elle est déjà vice championne de France juniors 2024 et médaillée sur des coupes européennes de cette catégorie d’âge.

Les trois autres médailles sont de bronze avec Nina Muteba (GS Senlis Judo) en -70kg qui va au bout du bout d’elle-même lors du combat pour le bronze : 5’10 de golden score contre une adversaire bulgare qui sera sanctionnée une troisième fois alors que les deux combattantes étaient à un waza-ari partout.
Les deux autres podiums sont masculins avec Gaya Sonntag (Olympic Judo Nice) en -90kg, qui fait le doublé après le bronze déjà obtenu aux championnats d’Europe (la seule médaille masculine). Deux médailles sur les deux grands championnats pour ce pur produit du club de Mohamed Otmane, au départ non sélectionné pour le championnat continental de juin.
et par Kevin Nzuzi Diasivi (AJS 77) en +90kg. Un combattant très vif sur ses mouvements d’épaule qui bat d’ailleurs le judoka japonais pour le bronze sur un superbe ippon-seoi-nage à droite parfaitement préparé.

Une moisson magnifique lors de l’ultime journée qui permet à la France de finir quatrième nation, derrière la Russie, le Japon et l’Azerbaïdjan. La Russie, qui glane un troisième titre mondial — tous masculins — avec son +90kg, Rustem Kadzaev. Un pays qui finit donc première nation aux championnats d’Europe et du monde pour son retour sur le circuit international cadets.

Analyse de cet événement à venir en début de semaine.