Aligné en finale de la Champions League, qu’il a enfin remporté, avec son équipe du PSG Judo, le quintuple médaillé olympique individuel n’a pas longtemps fait de mystère sur le menu de sa saison post-Jeux de Paris 2024. « Je vous l’annonce, je ne ferai pas le Grand Chelem de Paris. C’est officiel. Parce que je ne suis pas prêt, parce que ce n’est pas l’objectif de la saison et parce que je vais prendre la direction du bloc opératoire d’ici quelques semaines pour les bobos que j’aurais dû régler avant, mais qui ont attendu avec cette Champions League mixte que nous nous devions de gagner avant tous les autres. C’est chose faite, on va être plus serein pour préparer l’olympiade. »
Précisément, c’est pour son coude droit, déjà opéré avant les Jeux de Rio, que Riner va prendre du temps avant de se relancer vraiment dans une sixième olympiade au plus haut niveau. « Cela sept ans que je dois me faire à nouveau opérer, il faut bien prendre le taureau par les cornes à un moment parce que j’ai trop tiré dessus. Ça me fait trop mal, et on doit me le remettre à chaque entraînement ou après chaque compétition. Il faut y aller, c’est tout ! Je vais être indisponible pendant deux-trois mois et puis, derrière, cela va être beaucoup d’entraînement, beaucoup de plaisir avant de pouvoir se dire que l’on reprend sur une compétition. À partir de là, on tournera à un rythme d’une sortie tous les trois-quatre mois. »
Ce combat de plus de huit minutes remporté aux pénalités contre le Cubain Andy Granda, sacré champion du monde des lourds en 2022, sera donc le point final d’une année 2024 exceptionnelle pour le champion tricolore, qui n’aura jamais autant combattu – vingt-neuf combats – que depuis 2011 ! Ainsi que le trait d’union vers une ultime aventure qu’il compte bien mener jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, en compagnie – indiscrétion faite par l’intéressé lui-même en quittant la zone mixte improvisée sur le podium du FDI Stadium – d’Éric Despezelle, entraîneur national en charge des jeunes seniors, vice champion d’Europe 2000, année où il disputa les Jeux de Sydney en -60kg, et multimédaillé national (dont une finale perdue en 1998 contre Franck Chambily, l’historique coach de Riner jusqu’à cette année) qui rejoindrait son équipe d’encadrement.
Avant cet ultime objectif californien à même de le consacrer à tout jamais comme divinité du sport français – et même mondial, le Guadeloupéen de trente-cinq ans n’a pas oublié qu’il lui manquait encore un titre aux championnats d’Europe par équipes pour que son palmarès soit complet. Une bonne nouvelle pour ses supporters, assurés de le voir encore en action dans les prochaines années.