1) La France, championne du sprint final
Nous avions fait la remarque lors des championnats du monde cadets. Samedi dernier, l’équipe de France juniors a confirmé que notre pays, toutes catégories d’âge confondues, avait l’incroyable qualité de conclure magnifiquement ses compétitions individuelles.
La semaine dernière, ce sont deux titres et une médaille de bronze que les Bleuets d’Olivier Mélicine et Mehdi Khaldoun sont allés arracher ! Les deux titres vont à Lila Mazzarino, junior deuxième année, en -78kg et Celia Cancan, première année, en +78kg.
La première a choisi de monter de catégorie il y a moins de quatre mois. Une initiative pertinente et gagnante. Une adaptation naturelle et attendue. À coup d’uchi-mata et d’o-uchi-gari, la Niçoise de naissance a confirmé qu’elle était parfaitement dans les temps de passage des athlètes susceptibles d’atteindre le très haut niveau seniors : championne d’Europe et médaillée mondiale cadette 2022, championne d’Europe juniors, Mazzarino s’inscrit parfaitement dans les normes des trajectoires de performance analysées depuis maintenant une dizaine d’années.
Même constat pour Celia Cancan du Judo 83 Toulon. Double médaillée mondiale cadette (argent en 2022, bronze en 2023), la Varoise, double championne de France juniors en titre, domine nettement sa catégorie samedi.
Chez les masculins, Maxence Bordin (Arts martiaux Asnières) va chercher une médaille de bronze en -100kg. La première sur un championnat international pour cet élève de Guillaume Etchegaray.
La France qui, du coup, termine à la troisième place du classement avec huit médailles : deux médailles d’or pour Mazzarino et Cancan, une médaille d’argent en faveur de Sandra Darbes Takam — RSC Champigny — en -70kg et cinq de bronze qui vont à Morgane Annis — Alliance Grésivaudan Judo — en — 48kg, Melkia Auchecorne — As Chelles Judo — en -63kg, Zacharie Dijol — Sucy Judo — en -60kg, Alexis Renard — PSG Judo — en -66kg et Maxence Bordin.
Troisième ? C’est mieux qu’en 2022 et 2023 mais moins bien qu’en 2020 et 2021 où la France avait fini à trois titres. Deux années dites « covid » mais où les Russes étaient présents, contrairement à cette édition 2024.
Chez les féminines, il faut justement remonter à 2020 pour retrouver deux titres féminins, l’œuvre de Faiza Mokdar en -52kg et Léa Fontaine en +78kg. Première nation chez les filles, l’équipe de France a assumé son statut avec des combattantes aguerries à ces championnats internationaux, connus pour certaines déjà chez les cadettes (Annis, Poulange, Cuq, Rozan, Mazzarino, Darbes Takam, Cancan).
Chez les masculins, les trois médailles de bronze mettent la France à la dixième place. Un meilleur résultat, en nombre, qu’en 2023 à La Haye puisque Mathias Anglionin avait fini vice-champion d’Europe en -100kg. Et un meilleur résultat, tout court, qu’en 2022 (aucune médaille).
Dans moins d’un mois à Douchanbé (Tadjikistan), l’opposition sera logiquement plus forte avec les pays d’Amérique du Sud — en particulier le Brésil — et d’Asie — Japon, Corée du Sud, Ouzbékistan, etc. Avec une Russie qui alignera, cette fois-ci, dix-huit combattants et non six comme à Odivelas l’année dernière.
2) L’Azerbaïdjan au pluriel
On le sait depuis l’olympiade précédente : l’Azerbaïdjan a décidé d’investir fortement sur ses catégories jeunes. Un choix qui paye, d’autant plus qu’il se traduit par l’émergence d’une forte génération féminine. À Tallinn, les deux premiers titres du pays d’Hidayat Heydarov sont remportés par des combattantes : Konul Aliyeva en -48kg et Fidan Alizada en -57kg. Deux combattantes qui ne sortent pas du chapeau sur cet événement. En effet, ces deux combattantes — au style très propre et structuré pour Alizada, héroïne du par équipes le dimanche — ne débarquent pas puisqu’Alizada est championne d’Europe cadette 2022 alors qu’Aliyeva est médaillée d’argent sur les FOJE la même année.
Ajoutons pour être complet Khadizha Gadasohva qui finit septième en -52kg. Très bonne judoka avec son morote-seoi-nage à gauche, elle bat d’entrée Alyssia Poulange… qu’elle avait battu lors de la finale des championnats du monde cadets 2023.
L’Azerbaïdjan travaille, et travaille bien sur ses jeunes combattantes. Attention dans les années à venir.
3) La Serbie prépare Los Angeles et Brisbane
Deuxième nation aux championnats d’Europe cadets, deuxième nation aux championnats d’Europe juniors. On peut dire que la Serbie commence très fort cette olympiade. Trois titres pour le pays de Nemanja Majdov avec Nikolina Savic en -52kg, Miljan Radulj en -90kg et Milan Bulaja en -100kg. Ajoutons une médaille d’argent et une de bronze et voilà la Serbie qui pose les jalons d’une jeune génération, sans doute encore un peu tendre pour Los Angeles, mais au pic de performance lors de l’olympiade conduisant à Brisbane.
À noter également, le travail aussi discret qu’excellent et continu de la Suisse : avec la victoire d’April Fohouo en -70kg, c’est la stratégie de performance du ce pays qui est une nouvelle fois récompensée.