Le -81kg du FLAM 91 était attendu et il n’a pas déçu
2ème acte de ces championnats de France cadets 2016 ce dimanche à l’Arténium de Ceyrat. Au menu, les catégories mi-moyennes et lourdes.
Si la veille, Julie Weill dit Morey avait réalisé la performance du jour, Eniel Caroly, le protégé de Kilian Le Blouch, pose sa patte de judoka racé, intraitable et invaincu sur cette seconde journée.
Le fait du jour : l’impressionnante prestation de Caroly
Eniel Caroly/Crédit Photo : Thomas Rouquette
Les tatamis auvergnats sont depuis deux ans le terrain de jeu d’Eniel Caroly. L’année dernière, il survolait totalement la journée en -73kg. Hier, ce garçon au physique taillé au burin rend une copie identique, mais dans la catégorie supérieure.
L’année dernière, il avait tapé dans l’œil. Cette année, on se dit que décidément ce garçon a « un truc ». Il y a loin de la coupe aux lèvres et la vérité d’un jour, particulièrement au judo, peut s’avérer souvent illusoire.
Mais ce droitier, au judo circulaire, opportuniste et lucide dispose d’atouts qui le distingue. Vainqueur à Cannes au Tournoi de France en janvier, vainqueur aussi, ce qui est plus significatif du potentiel de ce garçon, de la coupe européenne de Croatie, Caroly n’a laissé aucun espoir à ses adversaires du jour. Particulièrement à Narek Mkrtchyan, l’élève de Paco Legrand au JC Grand Quevilly.
Si à Cannes, où les deux garçons s’étaient déjà disputé le titre, le judoka arménien arrivé en France à 8 ans et champion de France en titre de la caté, avait opposé une résistance significative, hier, Caroly a éteint toute velléité de contestation de sa supériorité dans l’œuf. Deux yuko sur un uchi-mata gaeshi et un harai-goshi, un waza-ari sur un autre uchi-mata gaeshi que le judoka du FLAM 91 suivait opportunément au sol pour la victoire. N’en jetez plus !
Un judoka « en pleine bourre » dont on attend avec impatience la prestation lors du très dense tournoi de Berlin ce week-end et qu’on observera avec beaucoup d’attention lors des championnats de France juniors, mi-mai à Lyon.
Les coups de cœur :
-La qualité « judo » de la catégorie des -81kg. C’était l’une des bonnes surprises du TDF. Ce dimanche, Estephan Boutros (ACBB Boulogne), Félicien Arnoux (JC de Pujaut), Assiga Amaury (Villecresnois 94), les deux finalistes et d’autres ont encore fait plaisir aux amateurs de beau pion. Un vrai beau spectacle, lors d’une journée qui en manquait parfois.
-les uchi-mata de la grande Mélanie Dhaiby (Association Judo Loire). Une jeune fille à la saison riches en performances (vainqueur de Clermont et du TDF cette saison, 5ème à Zagreb) et qui possède là un tokui-waza qui fait déjà joliment mouche.
-la détermination au service de la gagne de David Khalatian. Le ippon, le mouvement qui incruste, des liaisons debout-sol classiques mais efficaces et l’impact permanent. Si il y eut une victoire autoritaire ce dimanche, alors on choisi celle du judoka breton (Passion Judo 35).
-le potentiel de Romane Dicko (Randoris Club). Une fille qui a tapé dans l’œil du staff national. Pour ses victoires (Cannes et hier) mais aussi pour ses qualités de judokate et ce qu’elle a laissé entrevoir lors de stages nationaux. Une jeune fille aux faux-airs d’Audrey Tcheuméo : puissante, mobile, qui quand elle attaque peut trouer les tatamis. À suivre de près à Berlin.
Les vainqueurs du jour :
En -57kg, Ambre Saba (Alliance Judo Limoges) bat Alexia Santelia (AJ Loire) sur une belle liaison sasae/osae-komi.
En -63kg, Nour Belgacem (Union Judo Brive Corrèze) s’impose d’un yuko sur kubi-nage face à Morgane Ferreol (AJ 61).
En -70kg, Alexiane Coqueret ipponise Mélanie Dhaiby sur un ura-nage lors d’un combat marqué une opposition de style.
En +70kg, Romane Dicko devienne championne de France avec un superbe ko-uchi-gari face à Tahina Durand (JC Franc Moisin).
En -73kg, David Khalatian ne laisse aucun chance à Paul Livolsi (AJA Paris XX) : un 1er waza-ari sur un mouvement de hanche circulaire puis un second sur uchi-mata gaeshi.
En -90kg, Christopher Mvuama (Entente Chevry Grisy Pontault) met tout le tableau à Hugo Garrel (JC Pouygouzon) : yuko sur uchi-mata gaeshi, waza-ari sur tani-otoshi puis ippon sur un uchi-mata suivi au sol.
En +90kg, Tanou Keita se fait surprendre par Timothé Gouin (AJ 61) : sur une tentative d’ura-nage du champion de France 2015, Gouin laisse astucieusement sa jambe droit à l’intérieur pour clouer finalement au sol, dans la même action, le judoka du Pôle France Strasbourg.