Les clubs du sud-est en position dominante
Organisé dans le vélodrome de Montigny-le-Bretonneux, ces championnats de France juniors par équipes étaient, pour certains combattants, leur dernière compétition dans cette catégorie d’âge avec le passage en année civile.
Une motivation supplémentaire pour se « dépouiller », dans cette épreuve si particulière qui réunissait 38 équipes féminines et 46 équipes masculines.
L’ADJ 21 s’offre l’OM Judo
Leur réussite aux championnats de France individuels les prédisposait à endosser le rôle de favorite de cette compétition. Emmené par Marie Orsini (-52kg), triple médaillée nationale et titulaire aux Europe 2015 et Marina Olarte (-70kg), championne de France 2015, alors qu’elle n’est que 1ère année, le club marseillais avait des airs de rouleau-compresseur.
Une armada qui se retrouvait en finale, comme attendu. Seul l’ACS Peugeot-Mulhouse, en ¼ de finale arrivait à arracher deux victoires aux filles de l’OM.
Dans l’autre partie de tableau, l’ADJ 21 impressionnait. Jamais véritablement contestées, les filles de Michael Fritsch, ne laissaient que des miettes à leurs adversaires du jour.
ADJ21/OM Judo. Sur le papier, avec Olarte, Tartaing (+70kg), Orsini, Silvestri (-57kg) et Rambot (-63kg), le club marseillais avait, a priori, les cartes en main.
Les -70kg ouvraient cette finale et Marina Olarte offrait le 1er point à son équipe. Le 1er et le dernier.
Car derrière, les Bourguignonnes enchainaient la passe de trois. En +70kg, la Dijonnaise ne laissait aucune chance à la Marseillaise en ramenant les deux équipes à égalité sur une immobilisation. En -52kg, duel explosif entre Orsini et Coraline Marcus-Tabellion, encore cadette, mais 5ème en -48kg à Lyon en mai et surtout vainqueur des FOJE 2015.
Toutes les deux droitières, les deux combattantes offrirent un combat d’une grosse intensité et très incertain. Alors que Marcus-Tabellion trouvait une (petite) faille pour un harai-goshi compté yuko, Orsini passait la surmultiplié, affichant clairement sa volonté de faire monter les pénalités. Plus en rythme, la médaillée de bronze individuelle 2015, pensait sans doute être arrivée à ses fins lorsque l’arbitre demanda aux deux jeunes de filles à une minute de la fin de se rhabiller et alors que la Dijonnaise comptait 3 shidos. Que nenni. Au courage, Marcus-Tabellion tenait le choc et offrait ce 2ème point, si important, à son équipe.
Ne restait plus qu’à Nina Rottger (Dojo Rémois), l’élève de Baptiste Soyer a parachevé ce petit exploit en dominant Margaux Silvestri, lors d’un combat bien maitrisé. Les Dijonnaises pouvaient exulter. Les voilà sur la plus haute marche du podium. Quant à l’OM Judo, la jeunesse de leur équipe laisse à penser qu’on les reverra très certainement aux avant-postes les années prochaines.
En bronze, on retrouve l’ACS Peugeot-Mulhouse et le JO Grand Lyon.
L’OJN, au bout du suspens
Dans son dictionnaire des idées reçues du judo, Flaubert aurait pu écrire à « Nice » : « n’aime rien tant que gagner les championnats de France juniors par équipes ».
Car après le doublé de Nice Judo en 2013 et 2014, c’est l’OJN, le club rival, qui monte sur la plus haute marche du podium.
En bronze lors des deux dernières éditions, le club coaché par Ludovic Delacotte et Stéphane Auduc s’impose face à l’US Orléans dans une finale qui aura tenu en haleine.
Au petit jeu des pronostics, quelques noms se détachaient invariablement : Nice Judo, AJA Paris XX, OM Judo, Orléans et l’OJ Nice alors que FLAM 91, 2ème en 2013 et 2014, était dans la peau de l’outsider du fait de l’absence de Walide Khyar, déjà performant chez les seniors (voir ici) et du départ de Messie Katanga à Villemomble. Coaché par Baptiste Leroy, le club essonnien s’appuyait sur sa génération championne de France par équipe cadets et terminait à une prometteuse 5ème place.
Dans le haut du tableau, alors que la demi-finale entre les deux équipes « nissart » pouvaient se profiler, le Nice Judo de Michel Carrière trébuchait contre l’AJ Limoges en 1/8ème de finale. De son côté, l’OJ Nice, traçait son chemin jusqu’en finale avec une équipe qu’on imaginait parfaitement capable d’aller au bout avec Louis Masy (-60kg), Sacha Flament (-66kg), Lucas Otmane (-73kg), Pierre-Antoine Abraini (-81kg) et Thomas Cherchour (+81kg). 4 garçons sur 5 sur les podiums des derniers championnats de France lyonnais et même cinq en comptant les deux médailles nationales glânées par Flament en 2013 et 2014 (pour Nice Judo). Du « lourd » comme on dit chez les jeunes.
De son côté, Orléans emmené par Vang-Si Nazou (-66kg), champion de France en titre, Jordan Bissoly (-81kg), champion de France 2013 et Ariano Nell Rebouka (+81kg), vice-champion de France 2015 en -100kg, sortait tour à tour l’AJA Paris XX et l’OM Judo.
Dans cette finale indécise, tout se jouait lors du dernier combat entre les deux -73g du jour.
Lucas Otmane, titulaire aux Monde à Abou Dhabi faisait le travail contre Steve Leduc. Mené, le fils du directeur technique du club, Mohamed Otmane, s’arrachait pour conclure sur o-uchi-gari.
Auparavant, c’est Sacha Flament, dorénavant triple champion de France juniors par équipes, qui battait Nzaou lors d’un golden-score étouffant.
Un final de « fou » et une joie à la hauteur des émotions traversées.
En bronze, l’AJ Limoges qui bat FLAM 91 et Nice Judo qui vient remporter sa 11ème médaille consécutive dans cette compétition, et malgré le départ de son point fort Sacha Flament vers le club rival. Une constance qui force le respect.
Un week-end qui aura vu les clubs du sud-est de la France en tête avec une médaille d’or (OJ Nice), une d’argent (OM Judo) et une de bronze (Nice Judo). Avec la 5ème place de l’OM Judo chez les garçons, la ligue PACA prouve une nouvelle fois sa constance dans cette catégorie d’âge. Chapeau.