Elle n’aura pas trouvé la solution face à Pihla Salonen, l’étonnante dynamiteuse finlandaise des -52kg. Arrivée une nouvelle fois en finale d’un grand championnat, Chloé Devictor (FLAM 91), menée d’un waza-ari subit précocement, tentera pourtant le tout pour le tout : uchi-mata, o-uchi-gari (pas loin de trouver la faille d’ailleurs), ne-waza. Mais c’est Salonen qui remportait définitivement la mise avec un koshi-jime pour ippon. Une victoire surprise pour une jeune Finlandaise (elle a dix-neuf ans), éliminée aux championnats du monde par l’Italienne Carna (future médaille d’or) en seizième de finale. Salonen qui aura battue les deux Françaises du jour : en demi-finale, sa puissance au corps-à-corps faisait la différence contre Alya De Carvalho (AS Chelles Judo), avec un ura-nage d’une belle amplitude.
Certainement pas la médaille souhaitée pour Devictor, terriblement déçue en sortant du tapis. Toutefois, la remarquable régularité de la Varoise d’origine restera comme un des grands faits de ces deux dernières années juniors parmi les féminines tricolores. Une statistique pour appuyer cela : Devictor aura participé à deux championnats du monde et deux championnats d’Europe. À chaque fois, elle est revenu avec, au pire, une médaille d’argent ! Championne du monde en 2021, vice championne d’Europe la même année, vice championne du monde et d’Europe cette année. Une judokate au mental fort : en demi-finale, elle était menée par la Kosovare Muminoviq mais ne lâchait rien avant finalement de piquer son adversaire en kami-shiho-gatame pour ippon à deux secondes de la fin du temps réglementaire.
Une dynamique à confirmer désormais en seniors.
Les trois autres médailles françaises du jour sont en bronze. Elles vont à Léa Bérès (-48kg, Stade Bordelais Judo), deuxième année, qui renouvelle sa performance de 2021 au Luxembourg, Pauline Cuq (-48kg, DAN 79) et Alya de Carvalho (-52kg). Cuq et De Carvalho qui vont chercher un podium continental pour leur première année juniors avec un style résolument offensif : morote-seoi-nage et sode-tsuri-komi-goshi pour la Niortaise, uchi-mata et o-uchi-gari pour la Chelloise.
Un début de compétition sur les chapeaux de roue pour l’équipe de Gilles Bonhomme et Olivier Mélicine avec quatre médailles pour cinq engagés, Martha Fawaz (-57kg, PSG Judo) étant battue lors des éliminatoires.
Pas de médaille côté masculin. À noter la cinquième place d’Enzo Jean (Sucy Judo) en -60kg, battu pour le bronze par l’Israélien Yam Wolczak.
Un jeudi où c’est la Turquie qui fait le mille : deux titres, cinq médailles dont une finale turco-turque en -48kg. En -66kg, Muhammad Demirel s’impose après sa médaille de bronze aux championnats du monde il y a un mois. Même configuration pour Merve Azak en -48kg.
Les autres vainqueurs du jour ? La Néerlandaise Julie Beurskens en -57kg et le Polonais Ksawery Ignasiak en -60kg. Une autre victoire surprise alors que l’Azerbaidjanais Turan Baymarov, tête de série n°1 était le grand favori.
De nombreux absents
Un championnat à propos duquel on pourra d’ailleurs noter l’absence de très nombreux leaders. Outre l’équipe russe, habituée à jouer les premiers rôles, de nombreux pays ont décidé de ne pas envoyer plusieurs de leurs meilleurs juniors.
Il y a bien sûr les deux Français Romain Valadier-Picard et Kenny Livèze (préservés pour les championnats du monde seniors). Mais ils sont loin d’être les seuls : chez les féminines, quatre des cinq médaillées mondiales italiennes ne sont pas là (Assunta Scutto en -48kg, Giulia Carna en -52kg, Veronica Toniolo en -57kg, Erica Simonetti en +78kg) et les Allemandes Samira Bock (-70kg) et Anna Monta Olek (-78kg) non plus. Chez les masculins, pas de Giorgi Sardalashvili (-60kg) ou Giorgi Terashvili (-73kg), vice champions du monde en août, pas plus que le champion du monde moldave des -81kg Mihail Latisev.