Le responsable de l’équipe de France féminine commente la sélection féminine pour les prochaines championnats du monde, à Doha, du 7 au 14 mai 2023.
« Globalement, nous avons donné à chacune quatre sélections, et privilégié les résultats positifs aux grands événements de niveau mondial, championnats du monde et Masters, ainsi que la régularité des résultats. C’est un choix qui a été dur à faire humainement et sportivement, quand on ne choisit pas des combattantes qui emportent le tournoi de Paris comme Blandine Pont en -48kg, ou Priscilla Gneto en -57kg, ou une combattante qui est revenue du dernier championnat du monde -63kg avec une médaille de bronze. Mais c’est lié au niveau de concurrence dans cette équipe de France et en tant que responsable de cette équipe, je ne vais pas me plaindre d’avoir ce genre de souci. Par ailleurs, c’est encore une liste de huit noms et il reste encore une place à prendre en fonction des compétitions à venir. »
« En -48kg, le choix de la championne d’Europe Shirine Boukli, même si elle n’a pas réussi ses championnats du monde, se justifie par sa réaction remarquable au Masters, qu’elle remporte brillamment, devant la Japonaise Wakana Koga, vice championne du monde 2021. Elle passe à côté à Paris, mais cela s’explique, comme pour beaucoup d’autres titulaires d’ailleurs, par un état de santé très moyen, qui nous a même fait hésiter à l’aligner. Blandine Pont a été remarquable à Paris, mais n’a pas eu le même impact au Grand Chelem de Tokyo ni au Masters. »
« Pas de problème pour la vice championne olympique et médaillée mondiale Amandine Buchard en -52kg. Sa septième place au Masters et sa médaille de bronze à Paris vont l’inciter à travailler pour revenir physiquement après, notamment, les problèmes de dos qui l’ont freinée. »
« Priscilla Gneto a fait une performance remarquable en -57kg à Paris, mais elle ne se classe pas au Grand Chelem d’Abou Dhabi ni au Masters. La sélection de la vice championne olympique, Sarah-Léonie Cysique, non classée aux championnats du monde, mais en argent au Masters, est logique. »
« Bien qu’absente depuis les Jeux, Clarisse Agbegnenou est la titulaire naturelle de cette catégorie des -63kg. C’est dur pour Manon Deketer, qui a ramené une médaille de bronze des championnats du monde de Tashkent, mais qui n’est pas parvenue à se classer au Masters et au Grand Chelem de Paris, en s’inclinant d’ailleurs sur la finaliste au Masters et la médaillée d’or à Paris. »
« En -70kg, bien que non classée aux championnats du monde, Marie-Ève Gahié a retrouvé la place de titulaire avec une finale au Masters, confirmée par une finale à Paris. C’était intéressant de constater à Paris que Margaux Pinot revenait bien, avec un combat intense contre Gahié. Elle s’est sans doute un peu démobilisée après ce combat perdu, mais elle sera encore dans la course avec le Grand Chelem de Tel Aviv. »
« Déjà victorieuse à Paris l’année dernière, Audrey Tcheuméo n’a rien lâché dans cette catégorie des -78kg et reprend logiquement la place de titulaire avec une finale au Masters et une nouvelle victoire à Paris. La finaliste des championnats du monde et des Jeux en 2021, Madeleine Malonga, a eu du mal à revenir et a été freinée par des blessures. Elle sera sur Tel Aviv, où l’on retrouvera aussi la médaillée des championnats d’Europe 2021 Fanny-Estelle Posvite. Dans cette catégorie, on doit suivre aussi la montée en puissance de Chloé Buttigieg, remarquable finaliste à Paris alors qu’elle était l’appelée de la dernière heure, pour pallier la blessure de Madeleine Malonga. Elle sera sur le Grand Chelem de Tashkent en mars. »
« En +78kg, la catégorie est très dense et il n’y a pas de surprise à la sélection de Romane Dicko, médaillée olympique, championne du monde et victorieuse du Masters. Quant à Julia Tolofua, elle obtient sa sélection en montrant une forte régularité au meilleur niveau. Elle était troisième aux derniers championnats du monde, elle se blesse, et se classe d’emblée sur le podium à Paris pour son retour. On va suivre aussi à Tel Aviv le retour de blessure de Coralie Hayme, qui a fait un parcours formidable au Masters en atteignant la finale avec une victoire remarquable sur la championne olympique Akira Sone. »