Quatre Français entrent en lice
FÉMININES -78KG. Deux Françaises sont engagées dans cette catégorie forte de 35 prétendantes. Troisième mondiale, Audrey Tcheuméo attaquera par la Sénégalaise Ndiaye, sans référence à la ranking. La Tchèque Matejckova (125e) ou la Russe Babintseva (40e) sont ensuite sur sa route avant des retrouvailles attendues avec l’ancienne championne du monde 2009, la Néerlandaise Verkerk (7e, de retour d’un premier semestre compliqué en raison d’une blessure persistante à l’épaule), l’Allemande Malzahn (16e, à la recherche à 28 ans de son niveau de l’olympiade précédente, qui l’avait notamment vue remporter le bronze aux mondiaux d’Astana puis se classer 5e aux JO, avant qu’une opération du genou ne l’éloigne durablement des tapis), ou la Portugaise Sampaio, championne d’Europe junior il y a quinze jours en Bulgarie. Si elle franchit ces trois premiers obstacles, l’athlète de l’US Orléans devrait trouver sur sa route la survivante d’un quart de tableau piégeux comprenant notamment la Japonaise Hamada, vainqueur ces derniers mois du Grand Chelem de Tokyo et 3e à Paris (et dont c’est précisément le 28e anniversaire ce mardi), la Britannique Powell, 3e l’an passé et triple médaillée européenne, la Slovène Apotekar, championne d’Europe des -23 ans en 2015, championne d’Europe junior en 2017 et finaliste fin juillet du Grand Prix de Zagreb, l’ancienne -70kg autrichienne Bernadette Graf, de retour de blessure mais dont les premiers pas dans sa nouvelle catégorie avaient été remarqués à l’été 2017 (victoires à la World Cup de Budapest et au Grand Prix de Hohhot), ou la de plus en plus costaude kosovare Kuka, victorieuse à 20 ans du Grand Prix d’Antalya en avril dernier.
Pour son baptême du feu à ce niveau, la n°4 mondiale Madeleine Malonga, championne d’Europe en avril et qui reste sur quatre podiums internationaux consécutifs dont deux titres, série en cours, sera opposée d’entrée soit à l’Allemande Wagner, 3e à Tel-Aviv en avril, soit à la Belge Berger, 2e à la récente World Cup de Minsk le 19 août. Sauf imprévu, ses principales rivales sur le papier auront ensuite pour nom la Brésilienne Aguiar, double médaillée olympique et quintuple médaillée mondiale, aux sorties toujours aussi rares sur le circuit ; la Cubaine Antomarchi, 3e en 2017 et probablement galvanisée par la médaille d’argent de son compatriote Silva Morales ce lundi en -90kg ; ou la Néerlandaise Steenhuis, n°1 mondiale de retour après sa blessure contractée en février en finale du Grand Chelem de Paris. Coup d’essai, coup de maître pour la combattante de l’ES Blanc-Mesnil judo ? Ou retour de flamme sept ans après son premier sacre pour « Tchoumi » ? C’est tout le mal que leurs concurrentes se garderont bien de souhaiter aux deux Françaises.
MASCULINS -100KG. Comme lundi avec les -90kg, ils seront deux Français lors de cette avant-dernier jour de la compétition individuelle. Les deux derniers du collectif masculin, faute de +100kg engagés mercredi. Cyrille Maret (ES Blanc Mesnil Judo), seul médaillé européen tricolore à Tel-Aviv, ira à nouveau à la conquête de la seule médaille internationale qui manque à son riche palmarès. Non-tête de série (il est 16e à la ranking-list), le médaillé olympique n’a plus combattu depuis les Europe. Quel sera son état de forme ? A 31 ans, Cyrille Maret est rompu aux préparations pour les grandes échéances. Et l’équipe de France, depuis le début de la compétition, donne l’impression d’être prête physiquement. Du coup, si sa position dans le tableau est moins enviable que certaines têtes de série (avec leur tour blanc), on peut aussi se dire que Michael Korrel et le Coréen Cho, les concernés de la poule C (celle de Maret) ont dû faire la grimace en voyant le nom du Français s’afficher dans leur quart de tableau, notamment le Coréen, que le Tricolore pourrait rencontrer dès le deuxième tour. Pour cela, il faudra d’abord battre le Croate Kumric dont la dernière compétition remonte à… Paris (il avait fini 5e). Si l’obstacle croate est passé, Maret pourra donc prendre sa revanche de la demi-finale parisienne, avant un quart possible contre le Hollandais Korrel, très régulier (2e à Tokyo et au Masters, vainqueur à Paris et 5e au Grand Chelem de Russie) ou… l’Azéri Zelym Kotsoiev. Nom peu connu (encore) sur le circuit international, ce dernier arrive pourtant comme un avion de chasse dans la catégorie : champion d’Europe et du monde juniors 2017, ce judoka aux énormes mouvements de hanche à droite est déjà vainqueur du Grand Prix de Turquie début avril et 3e aux championnats d’Europe. Et il est toujours junior. Méfiance donc. Si Maret remporte son quart de tableau, ce qui est tout à fait crédible, il pourrait retrouver le Japonais Wolf, champion du monde en titre ou l’un des deux Russes de la catégorie : l’expérimenté Kirill Denisov ou le jeune et terrible Ilyasov. Excitant.
Alexandre Iddir (FLAM 91), lui, ouvrira le bal demain à Bakou. Une sélection que l’ancien -90kg est allé chercher grâce au bronze lors des Jeux Méditerranéens (seule médaille masculine) et à l’argent lors de la Coupe d’Europe d’Allemagne (Saarbrucken). Dans une très bonne dynamique (il a été l’un des meilleurs combattants lors des championnats de France par équipes en juin, battant, avec la manière, tous ses adversaires du jour), le Français sera du premier combat de la catégorie, contre l’Ivoirien Kobena. Un combattant classé la dernière fois en avril lors des championnats d’Afrique (5e). Largement à la portée du Français qui retrouverait alors le n°1 mondial et patron de l’équipe masculine géorgienne, peu flambante depuis jeudi dernier, Varlam « Lipo » Liparteliani. Performant très vite dans sa nouvelle catégorie, le Géorgien a gagné cette saison le Masters et le Grand Chelem d’Allemagne et a fini en bronze à Paris. Mais depuis c’est deux défaites au 1er tour, lors des Europe et du Grand Prix de Hongrie. Des contre-performances inhabituelles dues à la crise traversée par le judo masculin géorgien (zéro médaille aux championnats d’Europe) ? Dans quelles dispositions sera le vice champion olympique des -90kg à Rio ? La dernière confrontation entre le Français et ses incroyables seoi debout, d’un côté, et Liparteliani de l’autre, remonte au Grand Chelem de Russie en mai 2017, pour une victoire du second. En 1/8e, cela pourait être Pacek, bourreau d’Iddir à Paris ou l’Azéri Gasimov, vice-champion olympique 2016. En 1/4 de finale ? L’Egyptien Darwish ou le Canadien Reyes, formé au Japon à l’université de Nichidai, qui revient fort (finaliste à Zagreb).
Les étrangers à suivre dans cette catégorie ? Evidemment le champion du monde en titre, le Japonais Aaron Wolf, absent la majorité de la saison (opération/rééducation) mais qui s’est rappelé aux bons souvenirs de ses adversaires en remportant le Grand Prix de Hongrie avec une sacrée autorité ; le Russe Niyaz Ilyasov, vainqueur cette saison du Grand Chelem de Russie et du Grand Prix de Croatie. Une fusée lancée plein-pot depuis les juniors (vice champion du monde 2014, champion du monde 2015), systématiquement sur les podiums des compétitions auxquelles il a participé depuis…2014 ! Une seule exception lors du Grand Prix de Turquie où il termine 5e suite à une blessure en demi-finale. Une « marmule » physique, aussi à l’aise au corps-à-corps que pour faire du judo en garde fondamentale. Ça va dépoter.