27 septembre 2018 – Bakou (Azerbaïdjan)
Épreuve par équipes mixtes
Le Japon conserve son titre, la France vice championne du monde.
Seconde édition de la compétition par équipes mixtes ce jeudi à Bakou. En bronze l’année dernière, la France fait mieux cette année, en finissant à la seconde place, derrière l’intouchable Japon. Une journée plaisante, à l’ambiance à la fois festive et décontractée comme une fin de compétition d’une semaine, même si il y a un titre mondial au bout. Le plaisir du jour, le bonheur simple comme une confrontation France-Japon, un beau duel final que la France est allée chercher avec conviction. Cette journée est le point d’orgue de ce que la France est parvenue à montrer cette semaine de façon globale : son engagement.
Hongrie, Brésil, Japon
Un premier tour piégeux face à la Hongrie (composé de cinq éléments) pour une victoire difficile 3 à 2, avec une défaite de Clarisse Agbegnenou alignée en -70kg, surprise sur un seoi-nage. En 1/4 de finale, la France dispose du Brésil grâce aux victoires de Hélène Receveaux sur Rafaela Silva (juji-gatame), de Clarisse Agbegnenou face à Maria Portela (aux pénalités), de Anne-Fatoumata M’Bairo contre Beatrice Souza (o-soto-otoshi bien suivi en immobilisation) et d’Axel Clerget face à Rafael Macedo d’un précieux waza-ari. Direction les demi-finales et une nouvelle victoire convaincante face à la Russie, avec un bel affontement de Guillaume Chaine qui fait céder Denis Iartcev pour un 4-1 clair, qui ouvrait les portes d’une finale de prestige.
France-Japon
Un affrontement toujours spécial entre le pays fondateur de la discipline et la France, pays considérée comme « la fille aînée » du judo dans le monde. La France qui alignait une équipe « type » avec deux des quatres médaillés tricolores en individuel : Priscilla Gneto, Marie-Eve Gahié, Anne-Fatoumata M’Bairo, Guillaume Chaine, Axel Clerget et Cyrille Maret.
Le Japon proposait une équipe mixte, entre titulaires féminines (toutes médaillées ou championnes du monde cette semaine) et masculin (Hisayoshi Harasawa, en bronze hier chez les +100kg) et deux n°3-4 de leur catégorie respective (Arata Tatsukawa en -73kg et Shoichiro Mukai en -90kg).
Les +90kg ouvrait la danse. Montaient sur le tapis Cyrille Maret et Hisayoshi Harasawa. Une grosse baston qui donnait le ton de ce qu’allait être ce France-Japon. Un combat enlevé à chaque instant, où l’envie semblait décuplée de part et d’autre. Rien n’est marqué pendant quatre minutes entre les deux droitiers, cherchant à éviter de subir le kumikata adverse. Direction le golden score et alors que le Japonais commençait à prendre le dessus depuis plusieurs séquences après avoir plutôt subi au début l’impact du Français, Maret tente un tani-otoshi à gauche. Lancé de trop loin, il donne l’opportunité à Harasawa de lancer un uchi-mata à droite, son spécial. Waza-ari et 1-0 pour le Japon. C’est au tour des -57kg de monter sur le tapis n°2. Priscilla Gneto vs Tsukasa Yoshida. Un duel qui commence à 150 à l’heure. La détermination est palpable et rend chaque séquence intéressante. Si les deux jeunes femmes se neutralisent pendant deux bonnes minutes, la championne du monde nipponne commence à prendre un léger ascendant sur le rythme et sur les mains. A cinq secondes de la fin du temps règlementaire, Yoshida lance un o-guruma en bordure qui marque puis enchaîne immédiatement en immobilisant Gneto. 2-0 pour le Japon.
En -73kg, la bataille entre Guillaume Chaine et Arata Tatsukawa se passe essentiellement au kumikata et elle est rude. Mais, là encore, le Japonais prend peu à peu le dessus. Constant, très solide sur ses jambes, dangereux avec son o-uchi-gari, Tatsukawa, n°4 Japonais (il a gagné le Grand Chelem de Tokyo en décembre dernier en mettant fin en demi-finale à la série de victoires de son compatriote, Soichi Hashimoto… aux pénalités) voit son adversaire tricolore être pénalisé une, deux, puis finalement trois fois. 3-0 pour le Japon.
Vice-championne du monde il y a trois jour, Marie-Eve Gahié va remettre alors les Français dans le coup, battant la médaillée de bronze, Yoko Ono. Très agressive, la Française tente un uchi-mata en bordure qui ne destabilise pas son adversaire. Mais restant engagée, elle repart sur l’arrière pour un ko-uchi-gake que la Japonaise tente vainement de contrer. Ippon radical, 3-1 pour le Japon.
En -90kg, Axel Clerget fait face à Soichiro Mukai, beau vainqueur du Grand Chelem parisien en février. Un combat qui commence sur les mêmes bases que les précédents. Presque une minute est passée lorsqu’Axel Clerget s’engage fort en montant sa main droite tout en passant la hanche devant celle de Mukai. Il est en mode combat, tentant de harceler le Japonais à chaque reprise. Mais ce dernier reste parfaitement équilibré et, fort de son appui sur la jambe gauche plaque le médaillé mondial français sur l’arrière en ko-soto-gake. Ippon. 4-1 pour le Japon.
Sarah Asahina et Anne-Fatoumata M’Bairo ne monteront pas sur le tapis.
Second titre nippon dans cette épreuve face à une équipe de France sans calcul et très engagée. Si le score peut paraitre sévère, le Japon a dû batailler ferme. À la joie de l’équipe de Kosei Ioue et Katsuyuki Masuchi, on sentait que le Japon s’attendait à une grosse bataille… qu’ils ont eue. La Russie et la Corée (unifiée pour cette épreuve) finissent en bronze.
Classement :
1. Japan (JPN)
2. France (FRA)
3. Russia (RUS)
3. Korea (COR)
5. Azerbaijan (AZE)
5. Germany (GER)
7. Netherlands (NED)
7. Brazil (BRA)