Tracer sa voie malgré la concurrence
110 licenciés pour 9800 habitants – Président : Laurent Levasseur – Professeur : Christian Giron – Budget : 15 000 euros.
« Essonne, terre de judo », ce nom, donné au week-end sportif des 8 et 9 juin prochains au Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette (coupe de France minimes par équipes départementales le samedi et championnats de France seniors par équipes 1re division le dimanche), témoigne de l’enracinement de la discipline dans le département (4e francilien et 7e national avec 14165 licenciés). Si le grand public s’en rend compte par les performances des grosses écuries comme Sainte-Geneviève Sports, FLAM 91 ou le Judo Club Chilly-Mazarin – Morangis, pourvoyeuses d’internationaux et dont les équipes pourraient briller à domicile ce week-end, il ne faut pourtant pas oublier l’implication des petites structures. Comme l’Association de Judo et Sports Associés (AJSA) de Villebon, qui œuvre dans l’ombre de ces voisins omniprésents depuis plus de soixante ans maintenant.
« Du fait de cette concurrence très rude, il est extrêmement difficile de se développer en Essonne, évoque Christian Giron, professeur à l’AJSA depuis le début des années 80. En compétition, la lutte est donc féroce dès le niveau départemental. D’où notre fierté de voir nos combattants se qualifier régulièrement pour les finales nationales. » Ce sixième dan, dont le premier professeur se nomme Christian Derval, nourrit cependant d’autres ambitions que les médailles. « Ma priorité, qui correspond à la philosophie du club, consiste tout d’abord à former des bons judokas, qui connaissent vraiment le judo dans sa diversité technique. La compétition ne doit venir qu’après. » La quête de progression fait figure de cheval de bataille pour Christian Giron, qui doit également lutter contre la multiplication des associations d’arts martiaux sur la commune ces dernières années (Karaté, Aïto, Kempo, Kobudo, Tae Kwon Do, …). « Le judo s’adresse à tout le monde et, à travers les saisons, on est parvenu à entretenir une ambiance conviviale, qui nous permet de garder l’envie de progresser dans la bonne humeur et le sérieux, souligne l’ancien combattant du Bataillon de Joinville. Le bureau est uniquement composé de judokas, qui connaissent le milieu. D’ailleurs, si ça fait trente ans que je suis ici, c’est qu’il a toujours régné une réelle harmonie dans le club. » Une longévité qui a même été saluée en début d’année par la FFJDA, qui a décerné à Christian Giron sa Palme d’argent pour « son rôle d’excellent représentant des valeurs du judo », qu’il véhicule notamment à ses jeunes en les amenant sur de nombreux tournois. Ce samedi, il prendra en main la délégation minime essonnienne, avant d’aller grossir les rangs de bénévoles, dans lesquels l’AJSA sera fortement représentée, comme toujours quand il est question de promouvoir le judo.