Marvejols veut hurler sa passion du judo
192 licenciés pour 5 363 habitants – Président : Matthieu Dumas – Vice président : François Legoupil – Trésorier : Jean-Charles Vidal – Vice trésorier : Thierry Falanson – Secrétaire : Nadine Réfrégé – Vice secrétaire : Aurélie Fabre – Membre actif : Anne Delmas – Professeurs : Rémy Demari et Olivier Durand-Fontugne (judo), David Guerzain (ne-waza/jujitsu brésilien), André Plazza et Matthieu Dumas (sport adapté).
La Lozère, ses forêts, ses jasses, sa Bête du Gévaudan … Grand comme l’archipel de Trinidad-et-Tobago dans les Caraîbes ou les Bouches-du-Rhône, le département septentrional de la Région Languedoc-Roussillon compte à peine plus d’habitants que la seule ville d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Pour une densité minimale de quinze habitants au kilomètre carré qui ne facilite pas vraiment la vie associative et culturelle.
Pourtant, ces obstacles ne font peur à personne du côté de Marvejols, commune située à l’ouest de la préfecture Mende. « Dans les années 70, la section judo de l’Etoile Marvejolaise était la plus dynamique et marchait le mieux, présente Matthieu Dumas, président du club depuis juin 2011. C’est pourquoi Robert Gely et Alain Espinasse proclamaient en 1976 l’indépendance de la structure, rebaptisée Judo Club Marvejols. Les premières séances eurent lieu dans des bâtiments religieux. » Depuis, le cadre a bien changé. « Sous l’impulsion de Robert, devenu entre temps président du comité départemental de Lozère, Marvejols a été choisie pour accueillir le dojo départemental », déclare un président ravi des 350m2 de tatamis qu’il peut proposer à ses licenciés. Des licenciés qui ne cessent d’affluer, pour atteindre cette saison un total de 192 adhérents. « Ce record, que l’on espère porter rapidement à 200, est un véritable exploit dans le coin, se réjouit Matthieu. Il nous faut maintenant poursuivre nos efforts de communication, d’émulation au sein du club, mais aussi multiplier les échanges ». Car la solidarité n’est pas un vain mot dans le département. « Depuis longtemps, il a été décidé que les licenciés du département avaient accès à tous les clubs du comité, précise l’élu du club de la Capitale du Gévaudan sous le règne d’Henri IV (1589-1610). Histoire de ne pas se tirer une balle dans le pied en se refermant sur soi-même. »
« Faire connaître notre village du fin fond de la cambrousse »
Et en termes d’ouverture, le JC Marvejols constitue un bel exemple à suivre, comme le bassin Marvejolais peut l’être concernant l’accueil de personnes handicapées. « Parmi les profs du club, les ¾ d’entre nous sommes éducateurs au sein de l’association du « Clos du Nid » (dont les établissements médicaux, foyers et autres instituts pour enfants facilitent la vie des personnes handicapées depuis 1955, NDLR). C’est pourquoi une cinquantaine de jeunes handicapés fait aujourd’hui partie intégrante du JC Marvejols. On les intègre le plus possible dans le circuit fédéral, en les faisant notamment participer au challenge départemental, pour des moments très valorisants pour eux qui constituent l’une de nos grandes fiertés. » Un secteur qui permet également au club d’attirer ponctuellement des étudiants éducateurs et judokas de passage dans la région. « Malheureusement, le judo étant un sport très rigoureux physiquement, on ne parvient pas à fidéliser les adultes et, bien souvent, nos jeunes, une fois passés en juniors, privilégient leurs études et quittent pour cela Marvejols, déplore Matthieu. Il nous faut donc les investir, pour qu’ils aient la sensation d’appartenir à quelque chose. C’est dans ce but que l’on met sur pied des stages avec des clubs d’autres ligues, comme le Clermont Université Club. Nos infrastructures nous le permettent, autant en profiter à fond. On a également retravaillé l’image du club, avec ce logo remis au goût du jour avec le loup, animal emblématique du coin, comme figure de proue. Il nous faut faire connaître au maximum notre petit village du fin fond de la cambrousse. » Si cela passe par de bons résultats, comme ceux de Dorina Gely et Gaëlle Nègre par le passé ou les performances actuelles de Léa Réfrégé, régulièrement classée au niveau régional, l’enjeu est également décisif à l’échelon local.
Diversifier pour mieux fédérer
La diversification des activités proposées va bien évidemment dans ce sens. Le babydo ne connaît pas la crise au JC Marvejolais, avec une quarantaine de bambins à participer assidûment aux séances, tandis que le taïso, après une première tentative infructeuse, a repris un nouvel élan avec une vingtaine de licenciés depuis la rentrée. « Notre gros cheval de bataille concerne la section jujitsu, souligne Matthieu. Comme les cours de jujitsu traditionnel ne marchaient plus, on a décidé d’innover en septembre en montant une section ne-waza/jujitsu brésilien. Et ça plaît puisqu’une quinzaine de seniors nous a d’ores et déjà rejoint. On attire notamment des personnes qui viennent de la boxe. Avec notre professeur, on avance à tâtons pour l’instant, mais avec l’espoir de s’aligner sur des compétitions dès l’année prochaine. Si l’on parvient à fidéliser la pratique, le pari sera gagné. Et l’on pourra, pourquoi pas, créer des passerelles vers le judo, pour ramener des adultes dans nos cours. » Et ainsi rameuter une horde de judokas sans cesse plus importante à Marvejols et dans toute la Lozère.
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