Manon Agati-Alouache (FLAM 91), vice championne du monde cadette en -57kg.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashivili/IJF

Un petit ouf de soulagement. Après une première journée et l’argent de Mathilde Aurel et une deuxième journée vierge, la France engrange lors de cette troisième journée avec deux médailles : l’argent de Manon Agati-Alouache (FLAM 91) en -57kg et le bronze de Noah Boué (Sainte-Geneviève Sports Judo) en -73kg. Mais il manque toujours de l’or pour remonter significativement au classement. Ce samedi matin, dernier jour de la compétition individuelle, la France stagne toujours à la dixième place d’un classement dominé par la Russie, très impressionnante hier avec quatre médailles engrangées.

Médaillée de bronze à Sofia fin juin lors des Europe, Manon Agati-Alouache, championne de France et tête de série n°1 hier à Lima, sans doute stressée par l’enjeu, met du temps à rentrer dans sa compétition. Sanctionnée de deux shidos contre la Néerlandaise Ciska Adema pour son entrée en lice, la Tricolore, fille du directeur technique de l’Alliance Genevois Judo 74, Habib Alouache, ne s’affole pas et place un beau o-soto-gari. Sa journée était lancée ! Son ne-waza lui ouvre ensuite les portes de la demi-finale, avec un retournement simple, mais remarquablement efficace, placée à une combattante allemande en quart de finale et russe en demi-finale. Pour le titre, retrouvait la Mongole Ariunzaya Terbish, favorite l’année dernière en -52kg, mais battue à la surprise générale, montée de catégorie en début de saison et qui n’a connu que deux défaites avant ces championnats du monde. Une judoka mongole, coachée comme beaucoup de ses compatriotes par Tsagaanbaatar Khasbaatar, champion du monde 2009 en -66kg.
Une finale qui, à l’image de celle de Mathilde Aurel, commençait mal avec un waza-ari encaissé très vite sur un mouvement d’épaule à gauche et qu’Agati-Alouache n’arrivait pas à combler. Victorieuse de trois coupes européennes, d’un titre national, d’une médaille européenne et mondiale, la judoka du FLAM 91 peut se targuer d’avoir réussi une saison pleine et d’avoir été présente sur les rendez-vous qui comptent. Une combattante à suivre dans les prochaines années ?
Quelques minutes auparavant, Noah Boué apportait la première médaille masculine. Du bronze en -73kg, après une journée où le champion de France aura battu d’entrée le combattant japonais sur un uchi-mata gaeshi parfait. Le Génofévain ne baissera pavillon qu’une fois, contre l’Azerbaidjanais Jasur Ibadli, futur champion du monde.
Il faut d’ailleurs saluer la pertinence du choix des catégories doublées par le staff : en -73kg, Noah Boué termine sur le podium en battant l’autre Français de la catégorie, Mehdi Salah (Vaucluse Judo Grand Avignon), alors qu’en -57kg, Talyana Abdallah (JC de Launaguet) termine également à la cinquième place, après une journée très positive.
Un très bon vendredi pour les Bleuets.

Si les deux premiers avaient vu huit pays remporter les huit titres en jeu, hier, la Russie marque les esprits, en particulier chez les masculins : quatre médailles dont un titre, deux médailles d’argent et une de bronze. Mieux, en -81kg, la finale opposait deux combattants du pays des Tsars, Abu Bakr Kantaev et Ilia Simonov. Le premier s’impose aux pénalités et fait le doublé Europe-Monde. Attention à lui dans les années futures. Kantaev et Simonov, judokas doués pour les ashi-waza, comme le prouve leurs victoires respectives en demi-finale. En -73kg, Timur Davidov échoue en finale contre l’Azerbaïdjanais, en bronze aux Europe, mais imbattable hier. Simonov finit lui vice champion d’Europe et du monde cet été.
La dernière médaille russe est féminine, avec Evelina Bosiek en -57kg.
La Russie prend désormais la tête du classement avec deux titres, trois médailles d’argent et deux médailles de bronze.

Le Japon suit derrière avec deux titres puisqu’hier la -63kg Honoka Kimura remporte le titre hier. Avec une équipe drastiquement réduite en nombre, le pays du Soleil Levant, qui ne fait clairement plus de ces championnats du monde cadets un rendez-vous majeur, tient malgré tout son rang. Costaud.