La France finit à 8 médailles
Berlin est l’un de ces gros tournois européens où les jeunes français (cadets et juniors) ont la chance de pouvoir s’éprouver contre ce qui fait souvent de mieux au niveau continental et mondial. En effet ce week-end, pas moins de 37 nations étaient représentées avec notamment d’intéressantes délégations brésilienne (12 garçons et 10 filles) et coréenne (8 garçons).
Du côté français, 21 combattants tricolores étaient présents dans la capitale allemande, dont certains avec un objectif clair : « claquer » un résultat pour faire pencher la balance en vue d’une sélection pour les championnats d’Europe (Oberwart, Autriche, du 18 au 20 septembre).
A l’issue de ce week-end, le bilan tricolore est plus que positif : 8 médailles (2 or, 1 argent et 5 bronze), avec un joli tir groupé des féminines (six sur les dix sélectionnées finissent sur le podium), qui met la France au 3e rang des nations derrière l’inévitable Russie (4 or, 1 argent et 6 bronze) et la surprenante équipe belge (3 or, 1 argent et 1 bronze).
Sephora Corcher (-48kg, CPB Rennes) toujours aussi solide, Walide Khyar (-60kg, FLAM 91) prend date
Elle avait favorablement surpris avec sa victoire à Saint-Pétersbourg. Judokate guyanaise et actuellement au Pôle France d’Orléans, Sephora Corcher vient de frapper un 2e grand coup avec cette victoire en terre allemande. 4 combats, aucune avantage concédé, un 1er combat gagné chichement (d’un shido) mais deux ippons lors de la demi-finale et de la finale. La confirmation d’une saison internationale quasi-parfaite puisqu’elle avait fini 2e à Arlon et 1re (déjà) à Bad Blankenburg (Allemagne). De son côté, Khyar réussit la journée quasi-parfaite avec trois ippons sur cinq combats, aucune marque en sa défaveur et une victoire nette et sans bavure contre le coréen en finale. Il nous l’avait dit lorsque nous l’avions suivi lors des championnats de France Juniors (voir EDJ 56) : ses plus beaux souvenirs dans cette catégorie d’âge, étaient, espérait-il, à venir avec les Europe et les Monde. Cette victoire prouve que ce jeune judoka a de la suite dans les idées. On a hâte de voir ce que cela donnera en Autriche.
Autres satisfactions du week-end, l’argent d’Astride Gneto (-52kg, LSC Levallois), qui fait elle aussi partie des sérieuses chances de médailles françaises pour la suite puisque la Corse avait fini 2e aux Europe 2014 et en bronze à Miami, aux Monde.
Enfin en bronze on retrouve deux championnes de France 2015, Roudely Caroly (+78kg, FLAM 91) et Valentine Marchand (-78kg, FCJB), Sarah Harachi (-57kg, FLAM 91), revenue avec succès d’une longue période d’indisponibilité suite à des problèmes de dos et un garçon, Morgane Duchêne (-78kg, ACBB), 5ème à Saint-Pétersbourg et Aurélien Diesse (-81kg, AS Bondy Judo), vice-champion de France cette année.
Mikhail Igolnikov, le surdoué russe
Il fait partie de ses jeunes judokas à qui l’on promet un avenir des plus prometteurs.
Inconnu du grand public, ce joyau slave, juniors 2ème année, n’en finit plus d’écraser la concurrence et de garnir son armoire à trophées . Gaucher, très puissant, parfois nonchalant, adepte d’uchi-mata autant que te-guruma (avec la main à la ceinture), monté en -90kg cette année, Igolnikov a déjà un palmarès long comme le bras : triple champion d’Europe cadets, champion du monde cadets (2011), vainqueur des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Nanjing en 2014, il finit cette même année vice-champion du monde à Miami lors de sa 1ère année Juniors, battu seulement par l’esthète brésilien Rafael Macedo et son diabolique ashi-guruma.
En 2015, Igolnikov cannibalise tout sur son passage : championnat national, Coupe européenne d’Athènes, Leibnitz, Saint-Pétersbourg et donc Berlin.
Un nom à retenir pour les mois et les années à venir.