Crédit photo : Gabriela Sabau/IJF
L’événement fera à coup sûr le bonheur des férus de statistiques : ce samedi, deux frères ont remporté les deux catégories du jour : Giovanni Esposito, 27 ans, en -73kg, et Antonio Esposito, 30 ans, en -81kg. Deux frères formés au Nippon Club Napoli. Une configuration rarissime.
Le plus jeune des deux, Giovanni, signe ici à Linz une seconde médaille en Grand Prix après l’argent de Zagreb en septembre. Une journée à cinq combats, débutés par une victoire contre un Français, Eliot Prève, sur un tai-otoshi. En finale, il s’impose au Hongrois Daniel Szegedi, 22 ans et vainqueur du Grand Prix de Croatie au début de la saison. Une revanche en somme, que le Napolitain s’adjuge sur un o-uchi-gari en cercle. À noter qu’il bat en seizième de finale Denis Vieru, le Moldave médaillé de bronze aux JO de Paris en -66kg, et montés de catégorie. Giovanni Esposito ? Un judoka qui, jusqu’à l’été dernier, était fidèle à l’idéal type du judo italien : très tactique, dans l’activité extrême — plutôt que dans la recherche de la projection — et un rythme infernal. Est-ce l’effet des nouvelles règles ? Ce samedi, le Transalpin aurait fait beaucoup tomber : trois ippon, un waza-ari, deux yuko.
Son frère aîné, Antonio, se sera montré efficace avec deux victoires aux pénalités — dont la finale contre le Suisse Aurélien Bonferroni — mais bat tout de même l’un des deux Japonais de la catégorie, Joji Togo, 21 ans, de l’université de Tokai et troisième l’année dernière ici, sur un très joli ko-uchi-gari compté yuko. Une technique rare, mais que le Napolitain réalise à merveille en finale contre l’Ouzbek Morodjon Yuldoshev, monté de catégorie après les Jeux de Paris. Un petit bijou technique !
Une journée masculine où les têtes de série seront toutes tombées en -73kg en -81kg, excepté les frères Esposito et Daniel Szegedi !
Parmi elles, notre Joan-Benjamin Gaba national, héros des Jeux olympiques. Revenu à la compétition sur les championnats de France par équipes, c’est ici que le vice-champion olympique reprenait à l’international. Un retour écourté puisque le Tricolore s’incline dès son entrée en lice face à l’Autrichien Samuel Gassner, 55e mondial. Sanctionné deux fois, Gaba trouvait la faille sur un kata-guruma à gauche. Mais alors qu’il allait s’imposer, l’Autrichien marquait à l’ultime seconde sur la même technique que son adversaire français, mais à droite. Tout était à refaire. Malheureusement c’est Gassner qui marquait un second yuko sur un contre un peu lent, mais sans temps d’arrêt sur une attaque en o-soto-gari trop molle de Gaba.
Chez les féminines, la Slovénie se remet en lumière, après l’argent de Nika Tomc hier. Ce samedi, c’est Kaja Kajzer, 25 ans, vice-championne d’Europe 2024, qui remporte la catégorie des -63kg, elle qui évolua dans la catégorie inférieure jusqu’aux Jeux olympiques. En finale, elle vient à bout de la Japonaise So Morichika, médaillée de bronze aux championnats du monde juniors 2024. Un combat de dix minutes et quinze secondes, finalement remporté aux pénalités, trois à deux. Une catégorie où les têtes de série n° 1 et 2, la Kosovare Laura Fazliu et la Tchèque Renata Zachova — victorieuse de la Française Doria Boursas au premier tour — finissent en bronze.
En -70kg, finale entre deux têtes de série : la Suédoise Ida Eriksson — n° 4 — et l’Australienne Aoine Coughlan — n° 2 — .
C’est l’Aussie de 29 ans qui va chercher son second titre en Grand Prix grâce à un imparable ko-uchi-gari — le mouvement de cette journée ! — au golden score. Une catégorie où il faut également relever le beau parcours des deux Suissesses du jour : April Fohouo, vice-championne du monde juniors 2024 et encore juniors cette année, et Gioia Vetterli, 25 ans, victorieuses de l’Open de Slovénie début février.
Elles terminent toutes les deux à la cinquième place, mais en se hissant en demi-finale. Fohouo sort la Croate Lara Cvjetko, tête de série n° 1, sur un puissant o-soto-gari.
Japon, Brésil et Slovénie hier, Slovénie, Hongrie, Japon et Suisse aujourd’hui : les juniors ou jeunes seniors se sentent visiblement dans leur jardin, ici à Linz.