Larose, Payet, Gneto non classés
On avait vu monter le niveau d’un cran à Tbilissi la semaine dernière, comme si le fait que nous soyons entrés dans la période des tournois à 100% de rendement pour la sélection aux Jeux olympiques jouait le rôle d’activateur de concurrence. Ce tournoi de Samsun démarre un peu sur le même esprit, certaines catégories plus fortes qu’à Tbilissi, d’autres un peu moins, mais déjà des combattant(e)s qui se placent et qui seront à la corde pour la course aux Jeux.
La France pas encore dans la course
La France n’est manifestement pas vraiment entrée dans la course, Loic Pietri mise à part, qui sera demain déjà dans sa logique de préparation à long terme. Pour les autres, c’est une sélection de combattants en concurrence nationale pour lesquels rien n’est acquis. On a même une sélection « jeunes » ne répondant à aucun critère normalement mis en place pour participer à un Grand Prix dont on se demande – outre le questionnement sur des sélections fédérales qui ne respectent pas les critères choisis par la Fédération elle-même – si c’est vraiment un cadeau à leur faire, si elles sont vraiment à leur place. Ainsi Astride Gneto ne s’est pas classée sur le championnat national, ne s’est pas classée non plus à l’open de Bulgarie dans lequel elle était engagée. Demain, la jeune championne de France junior Melissa Heleine, dans la même logique de résultat – 7e du championnat de France senior, non classée en Bulgarie et en Autriche – aura aussi forte à faire pour exister au niveau requis.
Larose en mode reprise
Chez les garçons, David Larose, l’un des deux sélectionnés français avec Loic Pietri, est toujours en mode reprise après sa longue interruption sur blessure et depuis son retour en février. Sa 5e place au tournoi d’Allemagne restera pour l’instant sa meilleure perf. En Turquie, malgré sa domination physique évidente sur le 40e mondial, le Slovène Gomboc, il n’est pas parvenu à enclancher suffisament vite les attaques après la saisie et prenait deux pénalités sur les sumi-gaeshi opportunistes du Slovène avant de se faire dérouler en makikomi pour yuko. Il n’est pas repêché.
Astrid Gneto forfait, un gros bug
Laetitia Payet et Scarlett Gabrielli sont battues dès le premier en -48 kg, la première par la Brésilienne n°2 Natalia Brigida (32e), la seconde par la Russe Rumyantseva (26e), °2 ou 3 dans la catégorie. La troisième place en Géorgie, un Grand Prix lui aussi, d’Aurore Climence n’en prend que plus de relief. En -52 kg, les deux soeurs Gneto étaient de la partie. Astride, la cadette, en recherche de référence à ce niveau, Priscilla, l’aînée, de son second souffle dans cette catégorie où elle a été médaillée olympique, il y a trois ans de cela, déjà. Mauvais week-end pour l’une comme pour l’autre. Priscilla perd d’entrée d’un petit décalage aux pénalités face à la Biélorusse Skrypnik, 35e mondiale. Quant à la malheureuse Astride, elle ne se présentait même pas sur le tapis de combat, victime d’un bug informatique de l’écran de la salle d’échauffement, bloqué sur les combats précédents. Elle fut déclarée forfait ! Une vraie Bérézina.
Vivement demain
Il faut espérer que non seulement Loic Pietri (-81 kg) demain, mais aussi Linsay Tsang Sam Moi (-63 kg) et Madeleine Malonga (-78 kg) victorieuses toutes les deux récemment de l’Open du Maroc, mais aussi Christelle Garry (-78 kg) et Marine Erb (+78 kg) puissent faire oublier cette première journée franchement maussade pour la France.
Le petit Tamerlan de retour en or !
Pour les étrangers, c’est le petit Ouzbek Lutfillaev (-60 kg) qui impressionne après sa victoire à Tbilissi la semaine dernière, et une médaille d’or à l’Open de Pologne au début du mois. Mais pour le spectacle, c’est le retour, enfin en or, du héros Rishod Sobirov, double médaillé olympique en 2008 et 2012, champion du monde 2010 et 2011 qu’on a envie d’applaudir. Il lui a fallu tout ce temps pour s’adapter à son changement de catégorie lui qui surclassait les -60 kg – et il montre parfois qu’il est encore un peu en difficulté pour faire face physiquement – mais il domine largement ce Grand Prix et finit fort en balayant en finale l’un des patrons du moment, le n°2 mondial, le Mongol Tumurkhuleg Davaadorj, victorieux à Tbilissi. Le petit Tamerlan est de retour et l’Ouzbékistan est en ordre de marche, à quelques mois du championnat du monde kazakh.