La prise d’opportunité est superbe. Alors qu’il sent Ryonosuke Haga légèrement en déséquilibre arrière-gauche, Hyoga Ôta, 24 ans (seulement), place un ko-soto-gari qui déroule le champion du monde 2015 et médaillé olympique 2016 des -100kg sur le dos.
Une finale identique à celle de 2020 pour un Zen Nihon 2021 organisé dans les mêmes conditions que l’année précédente : tapis unique à l’avant-dernier étage du Kodokan et public extrêmement restreint.
Un Zen Nihon qui, si il offrit encore de jolis duels, de beaux mouvements (une compilation est à retrouver plus bas), manqua d’animateurs.
L’année dernière il y avait eu Takeshi Sasaki, le -81kg, ancien capitaine de Tsukuba et époustouflant vainqueur du Grand Chelem de Paris en octobre. Ce 26 décembre, point de Tatsuru Saito (blessé au genou et forfait), de Takeshi Sasaki, de Takanori Nagase, de Ryuju Nagayama ou de Shohei Ono. Car contrairement à ce qui fut annoncé, il ne fut jamais question d’une participation du double champion olympique des -73kg. Sur le tatami de Tenri aux côtés de Joshiro Maruyama et de ses coéquipiers de l’équipe d’Asahi Kasei (Nagase, Genki Koga, Kentaro Iida), le bonze de Tenri aura suivi cet évènement sur la NHK (la télévision publique nippone qui détient les droits du Zen Nihon).
Une compétition dominée justement par l’entreprise Asahi Kasei. Fait très rare, les quatre premiers du jour appartiennent tous à l’équipe de judo de cette entreprise de produits chimiques et scientifiques, dont l’entraîneur principal est un certain Kenzo Nakamura.
Belle réussite pour ce groupe dont Hyoga Ôta. Discret, ce +100kg de 24 ans pour 1m80 et 120kg, vient donc remporter son premier Zen Nihon, à la carrière rectiligne. Champion du monde cadets en 2013, champion d’Asie juniors en 2015, il remporte le championnat national juniors en 2016. Une année sans championnats du monde dans cette catégorie d’âge. Judoka à la technique classique, il est devient le héros de son équipe universitaire fin juin 2018. Capitaine de Tokai alors, il bat lors d’un combat décisif lors des championnats universitaires par équipes toutes catégories, Takeshi Sasaki (alors capitaine de Tsukuba) pour offrir un nouveau titre à l’université de Yasuhiro Yamashita et Kosei Inoue.
Devancé par Kokoro Kageura et Hisayoshi Harasawa pour le leadership national lors de la précédente olympiade, Ota, adepte des ashi-waza (uchi-mata, ashi-guruma ou o-soto-otoshi) reste tout de même sur trois podiums (pour quatre sorties) en Grand Chelem, dont une victoire à Ekaterinbourg en 2018. Sa dernière sélection remonte à fin 2019.
Avant-hier, Ôta aura régalé : sortie de jambes classique mais imparable en ne-waza pour son entrée en lice, puis suivront un ashi-guruma, un uchi-mata, une victoire aux pénalités contre Takeshi Ojitani et donc un ko-soto-gari contre Haga. Une première pendant laquelle on se dit que, tout de même, les choses vraiment sérieuses ne commencèrent qu’en demi-finale pour l’ancien de Tokai pour un Zen Nihon dont on espère le retour en majesté dès avril au Budokan de Tokyo. Avec une densité plus forte (et la participation par exemple du champion olympique des -100kg Aaron Wolf ?) et de judokas légers (on rappelle qu’outre Nagayama, Naohisa Takato, lui aussi champion olympique en 2021 en -60kg, avait participé au Zen Nihon en 2018) qui mettent un incontestable piment à cette compétition grandiose.
Pour retrouver tous les résultats de la compétition, voici le lien vers notre confrère E-Judo : https://lite.ejudo.info/english/13964/?fbclid=IwAR3Oj5HBLak7Fk1y3EAz0x_OZP-zId5CSJPYemGthjTmpDDp08SZw-Z1pUw
Pour voir un résumé des meilleurs moments c’est ici :
Pour revoir en intégralité ce Zen Nihon 2021 c’est là :
