Médaillée de bronze mondiale en -78kg, Ilana Bouvier (La Couronne Grand-Angoulême Judo) revient la tête reposée sur une journée magnifique, qui parachève une saison loin d’être rectiligne.
Comment te sentais-tu avant ta journée ?
J’étais très stressée l’avant-veille et la veille. Le matin même de la compétition, l’appréhension avait disparu. J’avais envie d’aller chercher une médaille, car je restais frustrée, sur ma faim de ma cinquième place aux championnats d’Europe. Je me disais également que tout ce que j’avais à vivre ici serait du bonus ! Parce qu’il s’agissait à la fois de mes premiers et derniers championnats du monde juniors.
Un moment clé durant ta compétition ?
Incontestablement, ce fut le huitième de finale contre la Japonaise. Ce n’était pas gagné (sourire) ! Sur le papier, elle était peut-être plus forte que moi. Mais j’ai réussi à aller au bout de moi-même. Ce fut un combat intense, âpre, qui alla jusqu’au bout… mais avec la victoire à la clé. À partir de ce moment-là, j’ai vraiment été lancée dans ma journée. J’ai un peu de déception par rapport à la demi-finale contre la Néerlandaise Lieke Derks, mais je suis fière de ma compétition. J’ai l’impression d’avoir passé un cap psychologiquement, car je me suis prouvée que j’étais capable de gagner des combats longs et durs. Un domaine où j’ai souvent eu du mal.
On sentait une forme de sérénité sur ton visage au moment du podium…
Avant ma place de troisième, je me suis conditionnée afin de ne pas revivre le scenario des championnats d’Europe, où je finis cinquième après un combat contre une autre Allemande, Mathilda Niemeyer. C’était mon dernier combat en tant que juniors et je me suis interdit d’avoir des regrets. Et ça a marché. Sur le podium, je me suis dit… enfin ! Après une saison qui n’a pas été facile, prendre le pari de me faire opérer (du poignet, NDLR) après les championnats de France pour revenir à 100% a été un bon choix (sourire).
Ce résultat est un vrai accomplissement.