Ils dénoncent les incohérences de la version des deux policiers
Loic Korval / Emmanuel Charlot – EDJ
Loic Korval, médaillé mondial 2010 et champion de France 2011, a été mis en garde vue dans la nuit de jeudi à vendredi, puis libéré avec contrôle judiciaire et interdiction de se rendre dans le Val de Marne, lieu des faits. Il est poursuivi pour excès de vitesse, délit de fuite et surtout pour avoir renversé un des policiers qui tentait de l’interpeller sur un rond-point de Nogent-sur-Marne. Mais les avocats de Loic Korval, Maîtres Sabrina Da Costa et Jérôme Crépin, remettent en question cette vision des faits, dénoncent les incohérences des déclarations des deux policiers et donnent la leur.
« On a parfois dit dans la presse que Monsieur Loic Korval était sous l’emprise de l’alcool, c’est totalement faux et il est blessé de cette fausse information, lui qui a une hygiène de vie très rigoureuse. Il n’y a pas non plus de preuve de l’excès de vitesse dont on parle. Quand les policiers se sont manifestés la première fois, c’est en frappant à la vitre de Loic Korval, arrêté à un feu rouge. Ce qui est vrai c’est que Monsieur Korval roulait sans permis – et il s’expliquera par la suite sur les circonstances particulières qui l’ont conduit à prendre sa voiture malgré tout. Il a en effet pris peur et il a redémarré à ce moment-là, mais sa vitesse était limitée, à 10-15 km/heure, comme l’atteste les deux policiers eux-mêmes et il se ravisait et revenait vers les policiers en tournant autour du rond-point quand l’un des deux policiers, dans une mauvaise gestion de la situation, c’est mis en travers de sa route. Loic Korval a tout mis en oeuvre pour l’éviter et la voiture ne montre aucune trace de contact entre les deux véhicules. Le policier qui chute parle d’ailleurs de « perte d’équilibre ». À ce moment-là, le second policier a sorti son arme et tiré, la balle passant entre le conducteur et les passagers, le cousin de Loic Korval et son amie. Ils sont aujourd’hui encore très choqués. Ce policier prétend avoir vu son collègue passer sous les roues du véhicule, ce qui n’a rien à voir avec la situation.
À la suite du tir, Loic Korval a tenté de fuir à pied et le second policier qui le poursuivait s’est jeté dans un mur avec son véhicule en le poursuivant. Par la suite, Loic Korval a coopéré avec les deux policiers et n’a pas cherché à sde dégager, ce qui aurait été possible pour un judoka de ce niveau.
Nous pointons du doigt les incohérences de déclaration entre les deux versions des policiers. Nous demandons aussi à l’IGS [la Police des Polices, NDLR], dont nous attendons le rapport avec beaucoup d’intérêt, pourquoi Monsieur Korval a eu 6 jours d’ITT (incapacité totale de travail), plus que les deux policiers ? Comment a-t-il été blessé ? Pourquoi a-t-on tiré sur le véhicule de Monsieur Korval ? Il y a des questions à clarifier.
Enfin nous voulons préciser que Monsieur Korval, qu’on cherche à faire passer pour un individu violent et instable, présente un casier judiciaire vierge. »