Les Mongols cartonnent à Tyumen
Majinda Kelmendi, victorieuse du Master 2013 de judo / Emmanuel Charlot – EDJ
Faisant jeu égal avec une jeune équipe japonaise performante, les Mongols font une très belle première journée aux Masters de judo de Tyumen.
-60 kg : Le désormais n°1 mondial, le Japonais Naohisa Takato, n’a plus perdu depuis un quart de finale du tournoi d’Allemagne en février 2012 contre Boldbaatar Ganbat justement, le Mongol qu’il retrouve en finale de ce Master. À 19 ans, Takato est le nouveau monstre de la jeune équipe japonaise. En demi-finale, il avait battu le Russe Mudranov sur une étourdissante « Paluschek », un enchaînement fini en gesa-gatame absolument formidable. Mené d’un yuko en finale par son adversaire mongol, il parvenait à le contrer pour le compte. Sa première place mondiale est confortée.
-66 kg : Après avoir battu David Larose non sans difficulté, le champion d’Asie issu du Kazakhstan Sergey Lim affrontait en finale le Japonais Tomofumi Takajo, un combattant découvert en 2011 par sa victoire au Grand Chelem de Tokyo sur les meilleurs mondiaux. En demi-finale, il avait battu l’Israélien Golan Pollack d’un joli ko-uchi-gari. Plutôt favori, le Japonais allait se faire surprendre par un gros travail en ne-waza du Kazakh qui finissait par le faire céder sur juji-gatame.
-73 kg : Le Néerlandais Dex Elmont avait eu chaud en demi-finale. Projeté pour yuko par l’Ouzbek Navruz Jurakobilov et contrôlé au sol, il parvenait à sortir de l’immobilisation… et prenait l’Ouzbek au piège en le gardant au sol. En finale, il retrouvait le Mongol Nyam-Ochir Sainjargal, lequel avait réussi à se débarrasser de du leader vieillissant de l’équipe mongole en demie – l’ancien n°1 mondial et champion du monde en -66 kg – Tsagaanbaatar Kashbaatar par ura-nage. Remake de la médaille de bronze des Jeux de Londres, le duel entre les deux hommes allait finir pareil : victoire du Mongol Sainjargal aux pénalités. Déjà n°1 mondial, le finaliste des championnats d’Asie et médaillé de bronze des Jeux est plus que jamais leader de la catégorie.
Les féminines
-48 kg : Championne d’Asie et troisième au niveau national au Japon, Hiromi Endo, 20 ans, avait la tâche de représenter le Japon à Tyumen en Russie en l’absence de la leader Asami, 2e mondiale. Mission accomplie. En demi finale, il ne lui a fallu que quelques secondes pour marquer ippon à la Mongole Urantsetseg Munkhbat. En finale, elle faisait face à la championne olympique brésilienne Menezes, laquelle avait battue par ko-soto-gake en demie une autre japonaise, Riho Okamoto, 19 ans, 21e mondiale et actuelle n°1 junior japonaise (elle a gagné le tournoi d’Aix en Provence devant Virginia Aymard en décembre !). En finale la jeune Japonaise Endo prenait le rythme du combat à son compte, faisant pénaliser Menezes, et et se trouvait à deux doigts de marquer sur de-ashi-barai dans les dernières secondes.
-52 kg : La n°2 mondiale et championne du Japon, la Japonaise Yuki Hashimoto, n’étant pas là, deux petites jeunes étaient là encore en responsabilité. Takumi Miyakawa parvenait en demi-finale, mais elle était battue par ippon par une Mongole peu connue, Tsolmon Adiyasambuu (14e mondiale) qui se hissait en finale. Mais en face, c’est la très rugueuse Majinda Kelmendi qui l’attendait. La Kosovare est de plus en plus sûre d’elle avec son judo puissant et son fort bras gauche et elle ne perd plus beaucoup. En demi-finale, elle avait gagné une partie de bras de fer et de mouvements de hanche avec la Roumaine Chitu. En finale, elle contre la Mongole et préserve son score jusqu’à la fin. Déjà n°1 mondiale, elle s’impose en leader de l’Europe dans cette catégorie.
-57 kg : C’est une Mongole, Sumiya Dorjsuren, qui l’emporte dans cette catégorie, et face à la n°1 mondiale Automne Pavia. La Mongole fait un parcours remarquable en battant tous les leaders des grands blocs continentaux. La Russe Zabludina par ippon au premier tour (et la Française Pavia en finale), la Brésilienne Silva par ippon et la Japonaise Yamamoto. Une démonstration. Pour en savoir plus sur le déroulement de la finale et le parcours de Pavia, c’est ici.
-63 kg : Décidément, l’Israélienne Yarden Gerbi se débrouille bien. Performante ces derniers mois dans les « grands tournois » de Turquie (battue par Emane) et de Baku, troisième des championnats d’Europe, elle parvient facilement en finale en battant l’Italienne Gwend (28e mondiale) et l’Autrichienne Unterwurzacher (24e mondiale). En finale, c’est plus compliqué face à la championne du Japon Abe Kana (9e mondiale), victorieuse de la Russe Labazina par waza-ari, de la Coréenne Joung Da-Woon par ippon (au sol dans les dernières secondes alors qu’elle perdait aux pénalités), de la Néerlandaise Van Emden aux pénalités en demi-finale. Il lui faudra une vingtaine de secondes pour placer juji-gatame à l’Israélienne. Il n’empêche, avec les 420 points qu’elle engrange, Yarden Gerbi devient n°1 mondiale devant Clarisse Agbegnenou… C’est gonflé.
Le Japon, juste devant la Mongolie. Une première journée où on aura pu admirer le talent japonais, toujours prêt à s’exprimer, et notamment par les jeunes chevaux-légers de la nouvelle génération, Takato et Endo, et qui confirme la montée en puissance de quelques individualités, comme la Kosovar Kelmendi, ou l’étonnant Kazakh Sergey Lim. Mais ce premier jour a surtout montré l’étendue des progrès mongols. L’équipe d’Ulan-Bator a été très performante, plaçant quatre combattant(e)s en finale pour deux médailles d’or. Impressionnant !
Pour découvrir le classement des nations à la fin de ce premier jour, c’est ici.