« Je pense avoir le potentiel d’être dans les meilleurs mondiaux »
Sacré champion de France dans l’une des catégories les plus indécises du moment, Pape Doudou N’Diaye sera la tête d’affiche française des -81kg à Paris le mois prochain. Rencontre avec le médaillé mondial juniors de Sucy-en-Brie, qui annonce la couleur : il veut frapper un grand coup à Paris.
Pape Doudou N’Diaye à la lutte avec Baptiste Pierrre à Montbéliard en novembre / © Patrick Urvoy
Comment juges-tu ta performance aux championnats de France à Montbéliard ?
C’est une bonne chose mais cela ne représente qu’une étape pour moi. Etre champion me permet de pouvoir prétendre aux sélections. La Fédération veut que nous fassions beaucoup plus de compétitions donc il était important de se placer en début d’olympiade.
Tu es encore jeune (22 ans) mais tu commences à démontrer que tu n’es pas là pour faire de la figuration…
Je ne me considère plus comme jeune personnellement (Rires). J’ai les moyens, le potentiel pour me frotter aux meilleurs mondiaux. J’en ai d’ailleurs déjà battu beaucoup en juniors. Je crois en moi et c’est normal. Imaginez que je n’aurais pas confiance en mes propres capacités… qui pourrait y croire alors ? Néanmoins je préfère le concret, seuls les résultats comptent.
Tu t’étais blessé lors du stage au Japon, comment va ton épaule d’aujourd’hui ?
Je m’étais fait une entorse à l’acromio-claviculaire mais la rééducation s’est bien passée pendant les vacances. Je suis même retourné sur les tapis. La reprise a été bonne, je retrouve des sensations donc c’est de bon augure. Malheureusement je suis de nature à me blesser souvent.
« Gagner à Paris me tient à cœur »
Tu as dit que Montbéliard n’était qu’une étape. Quelles sont les suivantes ?
Maintenant que je suis sélectionné pour le Grand Chelem de Paris et pour l’Open du Portugal, il va falloir y performer. L’objectif est clairement de ramener une médaille à chacune de mes sorties. Cela dépendra des résultats mais j’espère aussi aller combattre à Düsseldorf et en Italie. Tout cela rentre dans la course aux championnats d’Europe. C’est toujours la même logique, si je veux y aller il faut que je fasse mes preuves à l’international.
Comment juges-tu tes concurrents français ?
Nous avons un bon groupe de niveau homogène. Personne n’arrive à se démarquer réellement. Tout reste à jouer. Nous le savons tous, il va falloir se battre sans se poser de question.
Le Grand Chelem de Paris est une compétition particulière pour les judokas tricolores. Comment l’abordes-tu ?
Paris est le plus gros tournoi au monde. Les Français peuvent se laisser porter par l’ambiance et le public. L’atmosphère de Bercy nous ajoute un petit surplus d’énergie et celui-ci peut faire la différence surtout après plusieurs minutes de combat. Gagner à Paris me tient à cœur et cela pourrait me servir de déclic peut-être.
Tokyo est dans toutes les têtes. Pourtant les prochains Jeux olympiques ne sont que dans trois ans. À quoi penses-tu lorsque l’on te dit « Tokyo » ?
C’est un objectif personnel. Maintenant le chemin est encore long. Je verrai aussi selon ma santé. Les JO font rentrer dans l’histoire. Je veux les gagner mais il faut rester les pieds sur Terre et avancer « step by step ».