Buchard, Bellard, Limare, Euranie, des noms à suivre à Paris !

Vincent Limare, champion de France 2013, un homme à suivre en février à Paris / Emmanuel Charlot – Esprit du Judo

Les masculins
On l’a vu briller aux championnats d’Europe et aux championnats du monde de judo, l’équipe de France masculine est sur une belle dynamique et le public parisien aura envie de suivre les exploits des Pietri, Schmitt et autres Riner. Mais il faudra aussi apprécier les efforts d’une relève très intéressante qui s’annonce en -60 kg, en -73 kg…

-60 kg : Limare / Milous / Mohamedi / Raymond (res. : Ben Ali)
Chez les hommes, la catégorie des -60 kg va permettre d’observer les limites du champion de France 2e division et 1e division, l’épatant Vincent Limare, vice champion d’Europe juniors 2011. Il a l’étoffe d’un très bon, on a hâte de le voir s’essayer au meilleur niveau seniors avec la pleine possession de ses moyens. Sofiane Milous est repêché malgré sa glissade. Aura-t-il réglé les problèmes qui l’empêchent aujourd’hui de s’exprimer au niveau qui lui avait permis d’être champion d’Europe ? Kamel Mohamedi et Raymond Adrien était déjà sur le podium des France et déjà au tournoi de Paris l’année dernière. Leur confirmation au niveau national et l’expérience acquise leur permettront peut-être de passer un cap. Issam Nour, champion de France 2012 et cinquième cette année avec 40° de fièvre n’est pas du voyage.

-66 kg : Dragin / Korval / Larose / Le Blouch / (res. : Ottaviani)
On avait perdu le trio fatal des trois meilleurs -66 kg français de ces dernières années, il est retrouvé depuis le retour tonitruant de Loic Korval à Marseille. L’impression qu’il a faite donne envie de le voir dans son registre face à l’opposition internationale qui avait peut-être oublié le phénomène ! Larose a gagné les deux derniers tournois de Paris, il sera là pour un triplé rare. Troisisème du tournoi de Tokyo, ses prétentions au titre sont justifiées. Et Dragin voudra se refaire un peu la cerise dans le jardin parisien. Un beau programme en perspective ! Ancien 5e du championnat de France UNSS juniors 2008, champion de France seniors 2012 et vice champion de France cette année, Kilian Le Blouch, aura une nouvelle occasion d’imposer son style tout en rythme aux visiteurs étrangers à Paris.

-73 kg : Allardon / Clerget Arthur / Chaine / Legrand
À ma droite le finaliste des championnats du monde, Ugo Legrand, à ma gauche le médaillé européen Pierre Duprat… est malheureusement manquant, suite à sa blessure au genou. Mais on a très envie de voir les deux beaux combattants que sont Jonathan Allardon, troisième du championnat de France, comme en 2011, un an après avoir fait la finale du championnat d’Europe juniors, et le petit frère Clerget, Arthur, cinquième du championnat du monde juniors 2011, qui s’est permis de battre Allardon sur un beau sumi-gaeshi, avant d’aller poser quelques problèmes en finale à Duprat. Ce sera sans doute un peu tôt pour lui… mais pourquoi pas ? Très dangereux au dernier championnat de France où il avait bien failli faire tomber Duprat, Guillaume Chaine doit sa participation à Paris au forfait de celui-ci, sur blessure. Ce sera sa première participation, malgré quatre médailles au championnat de France, dont deux finales. C’est justice, et ce sera intéressant à suivre.

-81 kg : Besland / Pietri / Riou / Tobrouki
Ce sera aussi bien costaud dans cette catégorie avec le retour en France du champion du monde Loic Piétri, face sans doute, à une belle opposition mondiale. Pietri a estampillé son titre mondial d’une finale à Tokyo. Finaliste inattendu du championnat de France, le Dijonnais Besland n’a absolument rien à perdre. Il était 3e des championnats de France juniors 2008 en -66 kg, dans l’ombre d’Ugo Legrand. Le voici qui prend pour la première fois la lumière en seniors. Il en sera de même pour Mehdi Tobrouki, qui remplace au pied levé le médaillé mondial Alain Schmitt, touché au genou lors de la coupe d’Europe des clubs fin décembre. Guillaume Riou avait gagné le titre national il y a deux ans et ne s’en était pas très bien remis. Le voici de nouveau au sommet national, champion de France pour la seconde fois en trois ans, à 22 ans, ce qui veut forcément dire quelque chose sur son potentiel. Les médailles sont obligatoires !

-90 kg : Buffet / Gobert / Iddir / Massimino
Alexandre Iddir a réussi à confirmer en seniors les espoirs qu’il a suscité depuis son titre national juniors de 2010. Le voici champion de France seniors et prêt à s’engager dans un troisième tournoi de Paris après une 5e place l’année dernière. L’année de la montée en puissance ? Troisième du championnat de France, l’excellent Ludovic Gobert aura encore les moyens de sortir quelques beaux gestes et plus si affinités. La surprise, c’est le retour jusqu’en finale du championnat national du titulaire de l’olympiade précédente (et sélectionné pour les Jeux de Londres), Romain Buffet, prêt à revenir aux affaires. Dans son style très latéralisé, il avait gagné la place de trois en 2011. Enfin Vincent Massimino, entre deux projets professionnels ambitieux, a trouvé le moyen d’arracher sa sélection avec les beaux vestiges de son talent d’ancien médaillé au championnat d’Europe juniors 2003 et 2004. Il a déjà participé plusieurs fois au tournoi de Paris sans jamais se classer. C’est le moment où jamais.

-100 kg : Cheval / Clément / Delvert / Maret / (res. : Machtrou)
Cyrille Maret compte bien, à Paris, montrer qu’il est prêt à passer un nouveau cap après sa troisième place européenne et au Master, sa septième place des championnats du monde et une nouvelle troiisème place au Grand Chelem de Tokyo. Cinquième il y a deux ans, troisième l’année dernière… et en 2014 ? Il a laissé le terrain libre dans sa catégorie à Marseille, préférant aller déblayer du poids lourd. Du coup c’est le bon judoka Franc-Comtois Maxime Clément qui a emporté Alexandre Cheval en finale sur un énorme uchi-mata. Maxime Clément ? Un champion national qui triomphe sur le tard, à 30 ans, après une cinquième place en juniors en 2002, une finale en seniors en 2007 (et une belle 5e place à Paris), une place de trois en 2010 et une nouvelle finale l’année dernière. À Paris en 2012, il avait été battu par le Japonais Kobayashi d’un yuko. Cette année, il sera plus fort. Alexandre Cheval ? L’homme fort de l’année 2003 en cadets avec Vincent Boussiron, catégorie -81 kg. En 2006, il atteint la finale des championnats de France juniors derrière Cyrille Maret. Depuis plus grand chose, mais depuis la naissance en 2012 du regroupement dont il fait partie, l’Olympique Judo Avenir 62, Cheval se sent poussé des ailes. Cinquième l’année dernière, le voici finaliste après un parcours éclatant. Et qualifié, à 26 ans, pour le tournoi de Paris. Enfin Clément Delvert, champion de France juniors 2010 et 2011, cinquième des championnats du monde juniors 2011 et déjà finaliste du championnat de France seniors 2012, est à nouveau sur le podium du championnat national, à 21 ans, battu par Clément sur un contre alors qu’il menait waza-ari. Troisième en Pologne en 2012, vainqueur à Minsk, le combattant de FLAM 91 avance à très bon rythme. L’année dernière, il avait perdu au second tour devant le grand Tchèque Krpalek. Cette année, il peut faire mieux.

+100 kg : Bonvoisin / Pin / Robin / Thorel
Après six victoires successives, on n’imagine pas le tournoi de Paris sans Teddy Riner, son héros. Il va falloir s’y faire, il n’y sera pas cette année. Malgré leurs mérites les autres lourds français, bousculés à Marseille par Cyrille Maret venu leur prendre le titre, feront un peu pâle figure. Le dernier à avoir atteint le podium fut Pierre Robin en 2009.

 

Amandine Buchard engagée dans son deuxième tournoi de Paris, à 18 ans / Emmanuel Charlot – Esprit du judo

Les féminines
Une sélection féminine qui permettra de commencer à construire l’équipe de France du futur. Sans Laetitia Payet, Lucie Décosse, Priscilla Gneto blessée… et peut-être Gévrise Emane absente pour l’instant de toutes les sélections.

-48 kg : Buchard / Gabrielli / Clément / Climence
Chez les filles en -48 kg, le plaisir sera de voir évoluer Amandine Buchard, 18 ans, au meilleur niveau international seniors. L’année dernière, elle avait battu la Belge Rosseneu avant de céder devant la Cubaine Laborde et la Brésilienne Menezes, championne olympique en titre… Après un an de maturation, un deuxième titre national dans la foulée, une victoire énorme au Grand Prix d’Abou Dhabi, ce sera intéressant de voir l’évolution de cette fille qui monte précocement, et à une vitesse vertigineuse. Blessée pour les « France », la finaliste des Universiades, non classée à Tokyo, Scarlett Gabrielli, est repêchée. Laetitia Payet absente, l’encadrement ne se déterminait pas entre Aurore climence, absente à Marseille pour blessure, la finaliste Bensemain, et les deux 3e, les jeunes et prometteuses Aymard, championne de France juniors 2013, et Clément, médaillée mondiale juniors 2011 et déjà deux fois médaillée nationale en senior. Aymard blessée, c’est finalement Climence qui prend le dessus sur les autres en poule de sélection en projetant notamment Bensemain pour ippon et Clément qui arrache le dernier ticket d’un rien. Aurore Climence a déjà fait deux médailles au tournoi de Paris (2007 et 2009) dont une finale perdue devant la Chinoise Wu Shugen (2007). Après une éclipse, elle est réapparue l’année dernière à la 5e place. Six fois médaillée au championnat de France pour trois titres (2007, 2010 deux fois, en janvier et novembre), mais une fois seulement sélectionnée comme titulaire au championnat d’Europe, la combattante de Sainte-Geneviève est toujours restée dans l’ombre de Jossinet et de Payet. Voici qu’arrive de la jeunesse avec Amandine Buchard, en particulier. C’est le moment, où jamais, de se rebeller.

-52 kg : Bonna / Euranie / Gneto Astride / Duport
En -52 kg, le podium est sélectionné, jusqu’au forfait de dernière minute de Delphine Delsalle, dont le coude n’est toujours pas remis de la coupe d’Europe des clubs. Lucile Duport, titulaire en équipe de France pour le championnat par équipes des nations à Rio, récupère donc in extremis une sélection, alors que lui avait été préférée la jeune Astride Gneto, 17 ans depuis avril dernier et troisième du championnat de France junior 2013, qui l’a battu à Marseille au golden score avant d’atteindre le podium. Astride représentera la famille Gneto puisque sa grande soeur Priscilla, titulaire de la catégorie, est blessée. C’est aussi le retour très excitant d’Annabelle Euranie, dont on a hâte de voir le potentiel à l’échelon au-dessus et avec quelques semaines de travail en plus. Elle avait gagné ce tournoi en 2005, devant Delphine Delsalle qui sera là elle aussi. Pénélope Bonna, de retour en forme à Marseille, et 3e à Abou Dhabi, devra confirmer qu’elle est capable de maintenir le leadership qu’elle est en train de reprendre, comme en 2011, année où elle avait obtenue une médaille européenne (et fait une 5e place à Paris, sa meilleure « perf » dans le tournoi français).

-57 kg : Blot / Brunet / Pavia / Receveaux / (res. : Huber)
En -57 kg, Automne Pavia qui n’a pas fait pas le tournoi de Tokyo, fera son grand retour. La championne de France Laetitia Blot, 30 ans, ancienne médaillée au championnat de France juniors 2002, a réussi le coup le plus fumant de sa carrière, elle qui n’avait jamais gagné jusque là mieux que le tournoi de Wasquehall et la Coupe Paris-Kyoto. Un tournoi de Paris en forme d’accomplissement pour elle. La championne de France 2011 Hélène Receveaux revient après blessure et Morgane Brunet, cinquième des championnats d’Europe juniors 2009 et finaliste à Marseille après être monté sur le podium national en 2012, a changé de club mais pas de niveau de performance. Elle atteint pour la seconde fois le graal parisien.

-63 kg : Agbegnenou / Bellard / Di Cintio / Claire Pierret
Pas de Gévrise Emane en -63 kg… ni en -70 kg d’ailleurs. Mais la tenante du titre Clarisse Agbegnenou, vice championne du monde. Anne-Laure Bellard, qui a tant couru après cette consécration, voit son titre national non seulement récompensé par une sélection à Paris, mais à Tokyo fin novembre… où elle a été disqualifiée pour son judo résolument tactique. La voici néanmoins dans la cour des grandes et son style controversé lui a déjà valu quelques beaux succès internationaux dont les Open européens de Madrid et de Minsk en juin et en octobre. À 31 ans, c’est le moment d’engranger de belles médailles. Il lui faudra cependant ajuster le tir pour ne pas être sanctionnée à Paris. La Dijonnaise Maelle Di Cintio, 3e à Marseille, avait réussi une jolie 5e place à Paris il y a deux ans. Et faute de Morgane Ribout, finaliste des France et qui semblait être en train de retrouver un bon niveau, blessée aux ischio-jambiers, c’est une petite nouvelle que le public de Bercy va accueillir, en la personne de Claire Pierret. La combattante de La Couronne Grand Angoulême, sur le podium à Marseille, n’a strictement rien à perdre .

-70 kg : Berger / Perrot / Posvite / Fichot
Ça y est, cette fois, c’est fini, Lucie Decosse ne sera pas à Paris. Les -70 kg proposent la nouvelle championne de France Fanny Estelle Posvite aux commandes, après une sélection pour Abou Dabi et Tokyo (non classée)Finaliste cette année et championne de France l’année dernière, la jeune architecte de Maisons-Alfort Karine Berger est encore de l’aventure pour une fin de carrière qui s’annonce (elle vient d’avoir 28 ans) qu’elle verrait bien ensoleillée de belles médailles, ainsi que Lucie Perrot, 3e à Marseille et sur le podium de la world Cup d’Italie en 2012. La quatrième larron sera finalement Valériane Fichot, qui supplée la médaillée mondiale juniors 2013 Margaux Pinot.

-78 kg : / Malonga / Mentouopou / Tcheumeo / Garry
En l’absence de la championne d’Europe 2013 et tenante du titre à Paris Lucie Louette, touchée à l’épaule gauche et au cartilage costal lors des championnats de France de Marseille, Audrey Tcheumeo, la titulaire des derniers Jeux et vainqueur à Bercy en 201 sera la meilleur arme tricolore. A ses côtés, Géraldine Mentouopou, qui a gagné son premier titre national (après quatre finales depuis 2006), s’est offert le droit de revenir à Paris avec un nouveau statut. 3e à Paris en 2006 pour sa 2e participation, elle en sera en février à sa 8e participation sans avoir jamais réussi à se rapprocher du dernier carré. La dernière place à Paris va à la jeune championne d’Europe juniors et finaliste des Universiades, Madeleine Malonga. La finaliste du national Christelle Garry, un temps réserviste, sera également de la partie.

+78 kg : Andeol / Delwail / M’Bairo / Ramanich 
En +78 kg, il n’y a guère de surprise avec la sélection des quatre médaillées du national de Marseille. Emilie Andeol, cinquième l’année dernière à Paris devra passer la barre du podium, et pourquoi pas tenter le titre, qui n’a pas été gagné dans cette catégorie de poids par une Française depuis 2006, avec Anne-Sophie Mondière.