Camara prend le titre en -78kg, Mariac et Delvert finalistes
Souvent considérée comme une répétition générale en prévision des championnats du monde qui ont lieu moins de deux mois derrière, l’épreuve de judo des Universiades n’a une nouvelle fois pas failli à sa réputation cette année du côté de Gwangju en Corée du Sud. Le Pays du Matin Calme a profité de l’évènement à domicile pour sortir tous les n°1 de sa nouvelle génération aux côtés de l’expérimenté Wang Ki-Chun, finaliste des Jeux de Pékin et double champion du monde lors de la précédente olympiade. Pour une démonstration plus que probante puisque treize de ses combattants ralliaient les finales, pour huit titres, dont cinq chez les masculins. Les plus vieux de ce quintet doré, Dong Han Gwak (-90kg), déjà victorieux il y a deux ans du côté de Kazan, et Won Jin Kim (-60kg), troisième des mondiaux 2013 de Rio, n’ont que 23 ans, tandis que l’ancien poid lourd Guham Cho (-100kg) n’en compte que 22 et que les deux An, Baul le -66kg et Changrim le -73kg, respectivement champions du monde juniors en 2013 et 2014 émargent à 21 printemps. Une jeunesse qui risque de ne plus trop tarder à éclabousser le judo mondial, et pourquoi pas dès le rendez-vous d’Astana fin août.
Dans le sillage coréen, le Japon est aussi parvenu à paver d’or son chemin, grâce notamment à ses féminines qui étaient encore juniors ces deux dernières saisons, comme Mako Uchio (1re en -52kg), 19 ans et médaillée mondiale juniors l’an passé, Megumi Tsugane (1re en -63kg), victorieuse du Grand Chelem de Tokyo en 2012 alors qu’elle n’avait encore que 17 ans, ou Sarah Asahina (1re en +78kg), 18 ans et championne du monde juniors l’an passé quelques semaines avant d’atteindre la finale du grand rendez-vous tokyoïte. Le jeune Katsuma Ueda apporte également sa pierre à l’édifice en remportant le tournoi Open, tandis que le vainqueur du dernier Zen-Nihon, Hisayoshi Harasawa, présent dans les pages de notre dernier magazine (disponible par ici) a su imposer son uchi-mata à droite et son fort kumikata pour prendre le meilleur sur tous ses adversaires du jour. Le voilà encore un peu plus crédible dans la peau du prochain outsider sérieux de Teddy Riner.
Ne restaient plus derrière que les miettes, qu’ont habilement su se partager la Russie et la France, présentes respectivement à huit et six reprises sur les podiums sud-coréeens. Les frères Khalmurzaev, nouvelles perles du judo russe, s’invitent tous les deux en finale, pour la seule victoire du -81kg Khasan, toujours plus séduisant depuis son titre continental conquis en juniors en 2011 et qui a su dominer Wang Ki-Chun d’un waza-ari pour s’adjuger l’or.
Côté tricolore, c’est la vice-championne du monde juniors 2014 Samah Hawa Camara (-78kg) qui tire les marrons du feu, dominatrice face à la Russe Kachorovskaya dans l’ultime duel. Une belle performance pour la combattante du JC VIlliers-le-Bel, un peu éclipsée ces derniers temps par la Levalloisienne Malonga, d’un an son aînée, première des deux à s’être illustrée chez les seniors l’an passé avec une finale à Paris. Chez les féminines, seule Margaux Pinot (-63kg) est parvenue à repartir médaillée (de bronze), tandis que les masculins, même privés de leur capitaine Axel Clerget, signent une belle partition avec quatre récompenses. Le bronze pour Nabil Zalagh en lourds et pour Jonathan Allardon, passé en -81 depuis le début de l’année, l’argent pour Alexandre Mariac (-66kg) et Clément Delvert (-100kg), vice-champion d’Europe -23 ans en 2013. Toutes deux éliminées en quarts de finale, respectivement par la Russie et le Japon, les équipes masculine et féminine terminent au pied du podium.
Un seul titre aura finalement échappé à ces quatre nations, celui des -57kg, décrochée par l’impétueuse mongole Sumiya Dorjsuren. En pleine bourre depuis son premier titre national décroché en janvier, celle qui était déjà en or trois jours plus tôt à domicile lors du Grand Prix d’Oulan-Bator, au détriment de la Française Hélène Receveaux, s’est offert sa quatrième victoire de l’année après celles au Grand Prix de Géorgie et au Masters de Rabat pour devenir la nouvelle n°1 mondiale de la catégorie. Et il y a de fortes chances que l’on revoit son joli minois du côté d’Astana.