Bobos, bourgeons et bohême

Dans le prolongement de L’Esprit du judo n°49 actuellement en kiosque, retrouvez ici la suite du journal de bord de la Judo Académie nouvelle génération. Une version allégée compte-tenu de la proximité des échéances continentales, mais une version dense eu égard aux réalités qu’elle balaie.

La plupart de nos onze candidats ont passé ce premier trimestre 2014 de stages en tournois. Des motifs de satisfaction, des blessures mais aussi des tensions à se flinguer. Si vous avez manqué les épisodes précédents (voir EDJ46 à EDJ48 et ici), l’équipée comprend Amandine Buchard (France, -48 kg), Hedvig Karakas (Hongrie, -57 kg), Yarden Gerbi (Israël, -63 kg), Kayla Harrison (-70 kg) et Idalys Ortiz (Cuba, +78 kg) pour les filles. Yakub Shamilov (Russie, -66 kg), Gideon « Jacques » Van Zyl (Afrique du Sud, -73 kg), Antoine Valois-Fortier (Canada, -81 kg), Tiago Camilo (Brésil, -90 kg), Toma Nikiforov (Belgique, -100 kg) et Islam El Shehaby (Egypte, +100 kg) pour les garçons. 
Saison I, épisode 4, attitude… Ré !

 

Samedi 25 janvier 2014. 21 ans de Toma, trois mois de l’opération de Tiago et fin d’une semaine agitée au Caire pour Islam. Le mercredi fut marqué par l’intronisation d’un nouvel entraîneur fédéral roumain. Le jeudi, l’ancien n°2 mondial des +100 kg remporte ses sélections nationales. Le samedi, l’Egypte commémore à sa manière les trois ans de la Révolution. 49 morts, des centaines de blessés et le judo qui passe une fois de plus au second plan. A l’autre bout du continent, « Jacques » expédie son entraînement du matin et rentre fissa chez lui à Johannesburg. Le double champion d’Afrique n’entend pas rater une miette du challenge ECCO qui oppose l’Asie à l’Europe du côté de Tyumen. Un challenge auquel ne participe finalement pas Yarden, de retour en Israël après 23 jours « overseas » et un vol retour Tokyo-Séoul-Tel Aviv à déconseiller aux passagers sujets à phlébites. A Paris, Amandine s’enquille une cardio vélo à l’INSEP. 15 minutes d’échauffement puis une demi-douzaine de blocs de 3 x 20 minutes à fond et 5 minutes de récupération, avant de bosser ses cours et d’aller faire les soldes avec sa cop’s Scarlett Gabrielli. Programme quasi identique à Sao Paulo pour Tiago, qui déjeune japonais avec sa femme et sa fille sur le mall de Vila Olimpia. Idem à Boston pour Kayla, qui ajoute à son programme judo quelques heures à consacrer à son livre et une promenade avec son chien, avant d’aller lâcher les chevaux en soirée avec sa « team ».  A Budapest, Hedvig file voir Le loup de Wall Street pour penser à autre chose au moment d’attaquer son premier régime de la saison. A Montréal enfin, Antoine soupe avec des vieux copains en regardant leur équipe fétiche de hockey se prendre 5-0. « Certains des gars ont des enfants donc ils sont vite rentrés à la maison ». Une problématique qui en touche une sans faire bouger l’autre à Tagir Khaybulaev. Le champion olympique russe des -100 kg sort discrètement de sa quasi année sabbatique le temps d’un anonyme tournoi en… Islande. « J’ai mis trois ippons en autant de combats. C’est bon pour la confiance. »

Samedi 1er février.  Alors qu’Antoine et Yarden sont déjà en Europe et qu’au Brésil Tiago boucle sa première semaine d’uchi-komis depuis mai 2013,  Hedvig remporte l’Open européen de Bulgarie. Il s’agit de sa première victoire à ce niveau depuis septembre 2011 – quasiment un siècle, à son échelle. Pour l’anecdote, la Hongroise avait renoncé la veille à regarder la fin du film 12 Years a Slave pour « ne pas y laisser trop d’influx ». Eloge de la patience encore : double tenant du titre à Visé, Toma ne défendra pas son titre cette année. Le Belge sort tout juste de deux mois à l’armée et reprend progressivement. En lieu et place, il a le plaisir de participer à la remise de récompenses de son déjà vieux complice Sami Chouchi, vainqueur en -73 kg.

Dimanche 2 février. Alors qu’aux Etats-Unis l’overdose de l’acteur Philip Seymour Hoffman est éclipsée par le sacre 43-8 des Seahawks de Seattle sur les Broncos de Denver en finale du Super Bowl, à Arlon (Belgique) Idalys est immobilisée en demi-finale par une revenante de 25 ans : Ketty Mathé. Autre revenante dans un registre différent, Gévrise Emane poursuit son retour progressif chez les joufflues -70 kg. Accompagnée sur la chaise de Martine Dupont, la seule représentante française engagée remporte à Sofia son deuxième tournoi en huit jours après l’Open de Casablanca. Une compétition bulgare à l’épilogue endeuillé par la découverte ce dimanche soir dans sa chambre d’hôtel du corps sans vie du -66 kg néo-zélandais Alister Leat, suicidé à 28 ans.

Lundi 3 février. Pas de Japonaises à l’INSEP cette année pour le stage France-Japon qui précède traditionnellement le Grand chelem de Paris. A Boston, Kayla rejoint Hedvig dans la grande famille des heureux possesseurs de chiots. Le sien s’appelle Dagny.

Mercredi 5 février. Alors que Yarden passe à distance ses examens universitaires et que Toma en termine avec le stage de Spa (Belgique), Islam gamberge du côté du Caire. La veille son patron chez Coca-Cola a tranché quant à son statut dans l’entreprise, en stand-by depuis le 31 décembre dernier. « Il m’a demandé de revenir ou de quitter. Ou de prendre un congé sans solde. C’est une surprise pour moi. Je me déciderai dans quelques jours. »

Vendredi 7 février. C’était pour lui une formalité mais encore fallait-il répondre présent. Jacques remporte par ippon sur uchi-mata les sélections sud-africaines. Le lendemain, quatre nouveaux ippons permettront à l’élève de Nikola Filipov de s’adjuger aussi le classement national. Le voici officiellement sélectionné pour les trois grands rendez-vous à venir de sa saison : les championnats d’Afrique en juin, les Jeux du Commonwealth en juillet et les championnats du monde en août. Avant cela, le natif de la province du Gauteng espère se rendre aux coupes du monde d’Uruguay et d’Argentine en mars. « Je croise les doigts », confie-t-il.


Yakub Shamilov lors de la finale du Grand Prix de Miami en 2013 ©Gabriela Sabau/L’Esprit du judo

Samedi 8 février. Décidément, prendre une Française au premier tour du Grand chelem de Paris ne réussit pas à Yarden. Deux ans après sa dernière défaite à ce stade de la compétition – face à Maëlle Di Cintio -, la n°1 mondiale est sortie d’entrée par la championne de France Anne-Laure Bellard. Ippon sur uchi-mata et un sentiment d’impuissance inédit face aux tentacules opiniâtres de la judokate de Pontault-Combault. A l’inverse, Amandine franchit un palier en s’extirpant d’un tableau très dense (la championne olympique Menezes et les deux épouvantails cubaines Mestre et Laborde, notamment). La voici médaillée de bronze pour sa seconde participation sous les yeux de sa mère – « la dernière fois qu’elle est venue me voir combattre je devais être demie jaune ! » – et de sa soeur. Un métal que ne connaîtra pas la -63 Maricet Espinosa, disqualifiée pour ne pas s’être présentée à temps avec un judogi aux normes lors de son combat du 2e tour… alors que le même judogi avait été validé lors de son combat précédent. Les larmes intarissables de la Cubaine renvoient à ses conditions d’entraînement et aux difficultés qu’il aura fallu contourner cette année encore pour financer cette tournée en Europe… Une mansuétude que ne partage pas son entraîneur Ronaldo Veitia : « C’est une bonne leçon. Lorsque Dieu veut quelque chose, même le Diable obéit. » En -66, Yakub souffle le chaud et le froid. Un pion splendide au premier tour sur l’Algérien Mohammedi puis un relâchement coupable ensuite face aux nerfs de glace de David Larose, alors qu’il menait au score. 

Dimanche 9 février. Humeur londonienne pour Antoine en -81 kg : 5e comme à ses plus belles heures, le Canadien sort entre autres le tenant du titre Imamov et ne cède que sur le Français Piétri et le Japonais Nagase. A la rue côté judo, Idalys fait fonctionner sa tête pour compenser son manque d’entraînement et prendre un bronze « qui vaut de l’or » en +78 kg. De quoi faire bicher son entraîneur, pas peu fier de voir ses quatre engagées permettre à son pays de sa classer 8e nation sur 47, « soit le même classement que le Brésil et ses deux engagées par catégorie. » Mini-incident diplomatique en fin de journée. Quelques minutes avant de se présenter en judogi blanc pour se voir remettre le trophée de Judoka de l’année 2013Yarden apprend que Teddy Riner, lauréat chez les masculins mais forfait cette année sur le tournoi, sera lui en costume sombre. Après avoir hésité un moment à enfiler son survêtement de l’équipe nationale, la coquette fait contre mauvaise fortune bon cœur et conserve son judogi. « La prochaine fois je viendrai en tailleur et talons comme ça nous serons égaux » promet-elle au colosse hilare, sous les yeux de Jacques et de Tiago, chez qui Judo TV tourne à bloc.

Lundi 10 février. Au stage international qui suit le Grand chelem de Paris, le Cubain Oscar Brayson souffle ses 29 bougies en guettant du coin de l’œil une éventuelle invitation de Teddy Riner à faire randori : « No sé... Si lui veut, moi je veux bien » lâche-t-il avec une étonnante modestie. Plus tôt dans la journée, Morgane Ribout, championne du monde 2009 des -57 kg, a quitté l’entraînement avant terme, le cœur vide d’envie. Antoine et Amandine soignent leurs bobos respectifs – Antoine se blessera lui aussi au pouce le mardi. Yakub s’éclate en randori au sol et Idalys se remet peu à peu dans le bain. Au Brésil, Tiago passe à deux entraînements par jour et le vit avec un immense sourire aux lèvres.

Jeudi 13 février. Fin du stage de Paris. Yarden rumine sa frustration de ne pas avoir pu prendre Anne-Laure Bellard au cours de ces cinq séances. Sa tombeuse de samedi a décliné les invitations de la championne du monde au motif qu’elle avait déjà d’autres partenaires. « C’est le jeu » minimise l’Israélienne… qui n’en pense pas moins de ce jeu de la chatte et de la souris. Idalys et l’équipe cubaine embrayent sur une semaine à Wasquehal, tandis qu’Hedvig quitte la France pour Budapest très satisfaite de ses sensations. Aux Pays-Bas, journée faste pour Kim Polling. L’épouvantail 2013 des -70 kg effectue ses premiers pas en tant qu’institutrice et surtout reprend l’entraînement après deux mois d’arrêt. « Me voici enfin de retour ! » s’enthousiasme-t-elle.


Séquence signature pour Hedvig Karakas lors d’une conférence avec l’un de ses sponsors ©DR/L’Esprit du judo

Dimanche 16 février. Encore un week-end passé devant Judo TV pour Tiago : « C’est dur de rester spectateur mais je dois être calme et patient » temporise le doyen de l’Académie. Pendant qu’aux quatre coins de France la première salve de demi-finales seniors débute, Antoine se classe 2e à Oberwart, à mi-chemin entre Paris et Düsseldorf. Une compétition qu’il termine strappé au front, l’arcade ouverte en demies. « Me voilà avec de belles cicatrices à montrer aux petites Allemandes » s’amuse le médaillé olympique, décidément reparti du bon pied en 2014. Toma aussi fait 2e en Autriche. 2e tour, pour être précis. Le Belge est battu par le revenant Luciano Corrêa, victime à la fois de l’expérience de l’ancien champion du monde et de ses impatiences de neo-sénior : « Au bout de deux minutes je me suis dit que j’en avais marre de la tactique et que j’allais y aller à la bourrine ». S’il marque yuko à 1’30 du terme sur ura-nage, un relâchement coupable lui vaut un balayage-sanction à l’entrée de la dernière minute. Le diagnostic de Damiano Martinuzzi, son coach ? « Des randoris, des randoris et encore des randoris ! »

Lundi 17 février. Après la douche froide de Bercy, Yarden goûte au deuxième effet Kiss Kool à son retour en Israël. La presse qui l’adulait il y a deux semaines encore ne l’a pas ratée ce coup-ci, et histoire de toucher le fond ses examens universitaires ne se sont pas bien passés. « Mais je pense que tout arrive pour une raison dans la vie, analyse avec une étonnante maturité la jeune femme de 24 ans. Tout cela est derrière moi maintenant. » Yakub, lui, a prolongé son séjour en France avec l’équipe russe, les Jeux olympiques d’hiver mobilisant leur camp de base habituel de Sotchi. Ce soir la « Drrream Team » se produit à Sainte-Geneviève.

Mercredi 19 février. Malgré son attelle et une faute, Amandine est reçue à son examen pour le 2e dan. Yarden et Idalys arrivent en Allemagne, où Antoine sue déjà puisque les Canadiens s’entraînent depuis lundi à Cologne.

Vendredi 21 février. 24 ans d’Hedvig. La gagnante de Sofia retrouve un vieil ami : le trac. Sur le reculoir, elle est battue d’entrée sur un kata enroulé après 2’10 de golden score par la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard. Tête d’affiche du tournoi avec sa photo mise en avant sur tous les flyers, l’Allemande Miryam Roper fait un joli pied de nez aux organisateurs en se présentant la touffe allégée de quelques kilos de cheveux. Elle termine cinquième.

Samedi 22 février. Deux semaines après Paris, Yarden se rassure. Un judo propre et une deuxième place derrière la Russe Marta Labazina qui fait du bien au moral de l’élève de Shany Hershko. Antoine pour sa part ne trouve pas la clef en -81 kg face à Sirazhudin Magomedov, malgré une victoire probante au premier tour sur l’ancien -60 kg Kashbaatar Tsagaanbaatar. Le bilan de sa tournée reste cependant positif. « J’ai encore quelques lacunes à combler mais l’ensemble reste satisfaisant » dit celui qui effectue au passage son retour dans le top 10 mondial. Et Toma ? Ayant un temps envisagé de se rendre en spectateur au rendez-vous allemand – ses entraîneurs préfèrent qu’il ne se brûle pas les ailes à reprendre trop vite et trop fort -, le -100 kg est finalement resté au chaud chez lui avec son père. « En même temps il y avait le Tournoi des Six nations. Nous sommes aussi fans de rugby. Un vrai sport de bonhomme ! »

Lundi 24 février. Battue la veille deux fois en trois combats – du jamais vu pour elle depuis 2007 -, Idalys s’envole pour Cuba. Ses championnats nationaux sont à la fin de la semaine mais elle déclarera forfait le vendredi. Sa priorité est de s’entraîner à La Havane, tout en veillant son père et en réglant quelques soucis liés au chantier de sa maison. En Egypte, un énième changement de ministre des Sports est à deux doigts de faire craquer Islam, déjà démoralisé par l’annulation récente d’un stage au Japon et l’incertitude qui règne à nouveau quant à sa participation aux prochains tournois de Tbilissi et de Samsun. L’ancien n°2 mondial se réfugie dans le travail et met le judo sur pause pendant deux semaines pour sa « santé mentale ».

Dimanche 2 mars. Pendant qu’Amandine révise son bac de français, c’est la fête à Prague pour Toma. Intouchable toute la journée, le médaillé européen et mondial junior s’adjuge son premier European Open en seniors. Cela valait le coup de doubler tous ses randoris lors du stage de Düsseldorf ! Point d’orgue de sa journée, sa victoire en demies sur le Letton Borodavko, contre lequel il s’était blessé il y a onze mois aux Europe de Budapest. Aux dires du judoka de 21 ans, les deux hommes ne s’apprécient guère et les mots doux se chuchotent à l’oreille lors des séquences emboîtées. C’est à ce stade qu’intervient son coach Damiano Martinuzzi – « un king ! » selon Toma. Le binôme en est à sa troisième sortie ensemble – Europe juniors, Autriche et Tchéquie. Et embraye sur un stage de deux jours à Loverval près de Charleroi.


Appelez-le Toma Molotov ou le cocktail Nikiforov ! ©DR/L’Esprit du judo

Jeudi 6 mars. La Fédération internationale annonce l’annulation des Masters 2014 et le changement de lieu pour les championnats d’Afrique. Initialement prévus du 25 au 29 juin au Tchad, ils auront finalement lieu à l’île Maurice. Les dates restent inchangées. « Je n’ai aucune idée du pourquoi de ce changement, commente JacquesJe ne suis jamais allé au Tchad mais je ne suis pas certain que ce soit le lieu le plus approprié pour accueillir une compétition de ce type. » Allusion à la chaleur ambiante, cause officieuse de la place incongrue des championnats d’Afrique dans le calendrier IJF – deux mois après les autres championnats continentaux et donc initialement prévus après les Masters, forts pourvoyeurs de points à la ranking. « C’est plus juste comme ça » estime Islam.

Samedi 8 mars. Le quotidien israélien Yediot Aharonot publie une chronique signée Yarden à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Privé notamment d’Amandine et de Delphine Delsalle, le RSC Champigny troque son titre 2013 contre une septième place aux championnats de France par équipes. Cette journée restera aussi la dernière compétition de Morgane Ribout. A 26 ans, celle qui fut membre de la Judo Académie première génération décide d’en rester là. « Je ne voulais pas me mentir à moi-même, confiera-t-elle quelques heures plus tard. Il y a longtemps que je n’ai plus envie ». Depuis le soir de son titre mondial de 2009 ? La question la fait sourire et la réponse tombe après un silence : « Peut-être, oui. »

Mercredi 12 mars. Au lendemain des trois ans de la catastrophe de Fukushima, et alors que Jacques s’est officiellement vu informer par sa fédération qu’il n’y aura une fois encore pas de budget pour l’engager sur la tournée sud-américaine, Amandine arrive au Brésil pour le stage de Saquarema. Elle y croisera Tiago, heureux d’être là même s’il privilégie les partenaires plus légers que lui, épaule oblige.


Un Tiago Camilo radieux entouré de ses vieux complices Leandro Guilheiro, Luciano Corrêa et Leandro Cunha ©DR/L’Esprit du judo

Jeudi 13 mars. 24 ans d’Antoine. Sur la côte ouest des Etats-Unis, la médaillée olympique Marti Malloy dit au revoir à Aiko Sato, championne du monde 2011 des -57 kg. La Japonaise achève à San José une sympathique année sabbatique. Un sparring-partner de premier choix pour l’Américaine, vice-championne du monde l’été dernier à Rio.

Dimanche 16 mars. A La Barbade, Idalys et les Cubaines font presque carton plein à l’épreuve qualificative pour les Jeux d’Amérique centrale et de la Caraïbe qui se tiendront à Veracruz (Mexique) en novembre prochain. A noter le retour remarqué en -78 kg de Yanelis Castillo, vice championne olympique à Pékin et de retour de maternité après être montée très haut côté poids. Dans la Twittosphère, un message de Loïc Piétri fait le buzz du jour dans le microcosme : « … mais je viens de réaliser ! Pourquoi Matthieu Dafreville n’a pas eu droit à son jubilé de fin de carrière à Bercy ? » Toujours dans le monde virtuel, Yarden alimente toute la journée le compte Instagram du site Judo Gallery. Son rôle ? Raconter de l’intérieur le stage de Nymburk en République tchèque, où tout ce que la planète judo compte de pointures qui ne sont pas au Brésil (France, Allemagne, une partie de l’équipe néerlandaise…) est venu s’entraîner neuf jours durant. Toutes sauf le héros local Lukas Krpalek, blessé au coude. Le champion d’Europe des -100 kg, vainqueur il y a deux semaines à Prague en +100 kg, est considéré par beaucoup d’observateurs comme l’un des seuls judokas capables aujourd’hui d’aller peut-être chercher Teddy Riner. « Teddy Riner est un excellent judoka, tempère le géant. Je pense qu’avec lui mes chances sont réduites. Mais je ne dis pas que je ne voudrai jamais essayer. Peut-être après les Jeux de Rio… »

Lundi 17 mars. Des Etats-Unis, un SMS de Kayla nous informe de la disparition volontaire de son père. Quelques semaines plus tard, la championne olympique au destin à la Charles Dickens, après être revenue en off sur les circonstances du décès et les affres dans lesquelles ce drame l’aura plongée, s’expliquera entre les lignes lors d’un séminaire à Hawaii qu’elle anime avec Jimmy Pedro. Comment se relever d’une telle succession d’épreuves personnelles, elle qui sortait déjà entre autres d’une longue et délicate chirurgie du genou ? « Il y aura toujours quelque chose. Il y aura toujours quelque chose pour vous barrer la route. Il y aura toujours quelque chose pour se mettre en travers de votre chemin. Pour moi aujourd’hui, cet obstacle c’est mon genou. Pour ces enfants d’Hawaii, il peut s’agir d’une projection qu’ils ne parviennent pas encore à maîtriser. Quel que soit l’obstacle, vous pouvez le dépasser. Vous pouvez tout réaliser, tout accomplir. Il faut seulement que vous le décidiez. »

La suite est à lire dans L’Esprit du judo n°49… et dans les prochains numéros.