Dix médailles dont quatre en or pour les juniors français
C’était l’ultime compétition internationale au calendrier pour l’équipe de France juniors.
Un tournoi très relevé malgré l’absence des Brésiliens et des Japonais, ces derniers ayant préféré se déplacer il y a quelques semaines à Gdynia en Pologne.
Une opposition européenne très dense donc qui sera, à peu de choses près, celle qu’elle aura à affronter les jeunes tricolores mi-septembre à Malaga pour les championnats d’Europe et face à laquelle ils ont livré une prestation collective très intéressante et qui permet à la France de finir 1e nation sur le week-end ! Une réelle performance, quand on connaît la domination (parfois écrasante) de la Russie et de certains pays de l’est (Géorgie, Azerbaïdjan) dans cette catégorie d’âge au niveau européen.
Et pour certains, beaucoup de points marqués dans la course à la sélection pour Malaga.
Revue de détails.
Maxime Merlin et Romaric Bouda pour une première
Sa 3e place à Paks en Hongrie au début du mois était encourageante. Sa victoire à Berlin est elle, convaincante. Maxime Merlin (ACBB Boulogne) s’impose en -55kg au terme d’une journée que Christophe Gagliano, responsable de l’équipe masculine qualifie de « très productive. Au niveau de la technique et de la combativité. »
Face à une armada azérie toujours très coriace dans les catégories légères, Merlin a su se montrer présent. Une médaille d’or qui lui assure, sauf miracle, une place de titulaire en Espagne.
Maxime Merlin. Crédit photo : Falk Scherf (UEJ)
En -60kg, Romaric Bouda (Eure Judo) et Jolan Florimont (Nice Judo) étaient en quête de rachat. Leur dernière prestation, à Saint-Pétersbourg, avait déçu le staff.
En finissant sur les deux premières marches du podium, les deux -60kg ont (r)assuré.
En finale, c’est encore une fois Bouda qui l’emporte par ippon, après Aix-en-Provence et lors des « France » à Lyon.
« Romaric est quelqu’un de très doué techniquement mais à qui il manque du réalisme et de la constance. Ce samedi, il a su en faire preuve et ça c’est vu tout de suite !
Il y eut encore quelques alertes mais l’accent mis sur ces deux points commence à payer.
Jolan a lui, su « serrer les boulons » quand il le fallait. Il a progressé dans sa capacité à à garder un résultat ».
Romaric Bouda (1er) et Jolan Florimont (2e). Crédit Photo : Falk Scherf (UEJ)
Dernière médaille masculine, celle de Messie Katanga (RSC Montreuil) en +100kg.
En bronze samedi soir, la prestation du champion de France 2016 ne satisfaisait pas complètement l’exigeant médaillé olympique d’Atlanta : »il n’ pas été bon lors de sa demi-finale. Il s’est fait prendre dans un jeux de pénalités qu’il a perdu (Katanga perd hansokumake pour quatre pénalités au bout de 3 minutes). En place de trois, il suit les consignes et remporte son combat sans difficulté. Il y a donc encore du travail car je ne le trouve pas à son niveau des championnats du monde 2015″.
Enfin, on attendait Daniel Jean (OM Judo) et son judo excitant en -66kg. Espoir douché dès le 1er tour et une défaite contre le Géorgien Nagliashvili, futur 3e.
Un problème à rentrer dans ses compétitions pour le protégé de Bernard Tchoullouyan puisque cela avait déjà été un peu le cas à Lyon avant que le Marseillais monte clairement en puissance sur lequel il travaillera avant Malaga où sa place est assurée depuis déjà quelques mois.
Astride Gneto et Julia Tolofua avec assurance
L’équipe de France féminine juniors est cette saison sur une excellente dynamique.
La preuve ? Elle finit 1e nation à Berlin avec six médailles, deux de chaque métal.
Séverine Vandenhende et Amina Abdellatif ont incontestablement un groupe de qualité qui démontre à chaque de ses sorties sa capacité à performer et qui, problème de riches !, vont amener ces dernières à devoir laisser à la maison des filles dans la composition de la sélection qui ira à Malaga, concurrence très forte dans certaines catégories oblige.
Deux catégories en particulier : les -48kg et -63kg.
Dans la 1e, c’est Anaïs Mosdier (ADST Judo) qui avait été finalement retenue (voir ici). Mais la championne de France 2016 n’a pu aller chercher une nouvelle médaille, elle dont la force réside entre autres dans sa capacité à atteindre presque toujours le podium. La cause ? Pas au poids.
Cela jouera-t-il dans la sélection pour les Europe ? Car elles sont trois pour deux places. Mosdier donc, Romane Yvin (JC Maisons-Alfort) et Sephora Corcher (RSC Champigny).
Dans la seconde, Clémence Emé (RSC Champigny) a (bien) fait ce qu’il fallait pour se poser en candidate très sérieuse à une titularisation au mois de septembre. Après une compétition en Autriche ratée selon les mots de la championne olympique et responsable de l’équipe féminine, la championne de France 2016 a montré un tout autre visage sur les tatamis berlinois : « Clémence a su rester constante tout au long de la journée. Elle a tendance à se relâcher une fois qu’elle a marqué ce qui lui joue souvent de mauvais tours. Mais ce dimanche, elle bien respecté les consignes et a été très sérieuse », analyse S.Vandenhende.
Battue en finale par l’Allemande Reimann, la Campinoise remporte néanmoins une belle médaille d’argent. Avec Romaine Rambot (OM Judo) battue au 3e tour, mais vainqueur à Saint-Pétersbourg et Yamine Horlaville (Eure Judo), 5e en Autriche et 3e en Russie, le choix sera donc doute cornélien.
Les vainqueurs du jour chez les fémines étaient, elles, déjà assurées d’aller à Malaga Mais la victoire de ce week-end est toujours bonne à prendre !
Astride Gneto (RSC Levallois, -52kg), championne d’Europe et 3e aux Monde en 2015 n’a pas tremblé durant une journée où elle ne prend aucune valeur. En finale, elle retrouve la Dijonnaise (Alliance Judo Besançon-Dijon 21-25…et future judokate du FLAM 91) Coraline Marcus-Tabellion dont S. Vandenhende qualifie la journée de « très satisfaisante ». Une jeune fille junior 1e année qui ne se pose guère de questions, qui ne cogite pas, attaque et cherche le ippon. Un joli doublé !
Astride Gneto (1ère) et Coraline Marcus-Tabellion (2e). Crédit Photo : Falk Scherf (UEJ)
L’autre vainqueur de ce dimanche fut Julia Tolofua (ACS Peugeot Mulhouse) chez les +78kg. Si elle gagne tous ses combats par ippon, S. Vandenhende note que la Corse « a encore parfois du mal à s’engager. Peur du contre, etc. Elle manque encore de confiance en elle malgré un physique et des mouvements qui pourraient faire encore plus mal et abréger des combats qui durent inutilement ».
Julia Tolofua. Crédit photo : Falk Scherf (UEJ)
Enfin, Marina Olarte (OM Judo, -70kg) et Valentine Marchand (FCJB, -78kg) remportent une médaille de bronze.
Un podium, pour la Marseillaise, salué par la responsable nationale car « Marina était non seulement très fatiguée du stage de Montpellier où elle a été beaucoup sollicitée mais aussi un petit peu malade. On l’a senti tout de suite lors du 1er combat dans lequel elle a rapidement chercher de l’air. Ce podium elle a donc été le chercher avec les tripes. Et c’est très positif ».
La seconde a fait preuve de « belles qualités d’engagement. Elle ne lâche jamais ».
Après beaucoup de discussions avec Amina Abdellatif, S.Vandenhende nous apprenait qu’une 1e sélection féminine pour Malaga avait été envoyée à la direction nationale, actuellement à Rio.
La sélection définitive sera elle connue avant le 16 août et le début du stage de Toulouse (pour les filles) et Poitiers (pour les garçons).