Deux nouvelles médailles de bronze en -52kg et -57kg
Hier, Walide Khyar et Séphora Corcher avaient posé les fondations, espérait-on, d’une belle dynamique pour l’équipe de France lors de ces championnats du monde juniors. Ce samedi, Astride Gneto (-52kg, Levallois SC) et Sarah Harachi (-57kg, FLAM 91) ont apporté leur pierre à l’édifice. Deux autres médailles de bronze qui font quatre au total après les deux premiers jours.
Crédit : IJF Media Gabriela Sabau & Marina Mayorova
Championne d’Europe en titre, Astride Gneto arrivait à Abou Dhabi avec le statut de n°1 mondiale. Ce qui lui conférait automatiquement et légitimement le statut de favorite, avec quelques autres, dans cette catégorie des -52kg.
Deux premiers tours gérés de main de maîtresse, dont une victoire en 11 secondes contre l’émiratie Mohamed sur sasae et c’était la Kosovare Distria Krasniqi qui se présentait face à la Levalloisienne pour une place en demi-finale. Rapidement pénalisée, la Française n’allait jamais trouvé la faille, devancée au kumikata et dans l’initiative par la compatriote de Majlinda Kelmendi qui jouait habilement des bordures et d’attaques en « réchap’ » lorsque Gneto avait sa main droite bien placée.
Mais forte de sa belle posture et d’une intelligence tactique évidente, la petite sœur Gneto s’en allait chercher une médaille de bronze contre l’Anglaise Giles, sans véritablement avoir à forcer les choses ni son talent, la Britannique prenant quatre shidos dont trois par manque de lucidité.
Championne d’Europe, troisième aux Monde. Et elle n’est que juniors deuxième année. De quoi imaginer 2016 sous les meilleurs auspices.
Crédit : IJF Media Gabriela Sabau & Marina Mayorova
7ème l’année dernière à Miami, Sarah Harachi, blessée au dos depuis l’été 2014, clôt cette dernière avec une seconde médaille internationale après le bronze, déjà, obtenue à Oberwart. Un résultat d’autant plus méritoire que cette jeune femme, formée à Châtenay-Malabry et suivie depuis plusieurs années par Killian Le Blouch, ne s’entraîne sans aucune gêne que depuis quelques semaines. Pas mal avec une préparation loin d’être optimale.
Avec son ippon-seoi à gauche, un tsuri komi-goshi à droite et aucune réticence à travailler en ne-waza (la patte Baptiste Leroy), Harachi se hisse en demi-finale où elle subira la loi de la longiligne roumaine Dobre dans la première minute sur un o-uchi suivi en étranglement.
Comme Gneto, sa victoire pour le bronze sera une question de pénalités infligée à son adversaire kazakh. 7ème en 2014. 3ème en 2015. Et pour 2016 ?
Gwenaëlle Patin (-52kg, ACS Peugeot Mulhouse) s’incline au 3ème tour contre la Portugaise Esteves d’un yuko après avoir joué crânement sa chance. Lisa Marchese (-57kg, RCF/Issy les Moulineaux), elle, prend deux pénalités lors de son 1er combat contre la Polonaise Kowalczyk qui l’empêche d’aller plus loin.
Journée blanche chez les garçons avec les défaites au 1er tour de Lucas Otmane (OJ Nice) et Samule N’Zingo (JC Chilly Mazarin) en -73kg.
L’Asie éteint la concurrence
A mi-parcours des épreuves individuelles, le continent asiatique domine insolemment ces championnats du monde : 7 médailles d’or, 2 d’argent et 2 de bronze. Il y a le Japon, bien sûr, avec ses deux nouvelles médailles d’or du jour obtenues par Masaya Asari en 66kg et Haruna Funakubo en -57kg.
Le 1er, étudiant en 2ème à l’université de Tokai, celle de Kosei Inoue et Yasuhiro Yamashita, dont c’est le 2ème titre après celui de Nagayama hier, a su intelligemment joué de sa capacité à gagner aussi bien debout qu’au sol.
Cherchant systématiquement à conclure en ne-waza lorsqu’il pensait l’opportunité à sa main, Asari claqua néanmoins de jolis ippons debout, comme le tai-otoshi face au Brésilien Cargnin.
Pour la -57kg, le ne-waza a fait office d’arme fatale toute la journée, y compris en finale contre la Roumaine Dobre qui la gêna considérablement avec son allonge. En voyant Funakubo utilisé un « Reiter » inversé qui fit souvent mouche, un constat s’impose depuis hier à Abou Dhabi en voyant les féminines japonaises : le choix du ne-waza comme priorité pour s’imposer.
Le Japon donc. Mais aussi la Corée du Sud. Le pays du Matin Calme en est déjà à 2 médailles d’or, une d’argent et une de bronze. Hier la victoire de Lee en -44kg. Ce samedi, celle de Kang en -73kg qui succède à son compatriote, le remarquable An-Changrim, brillant médaillé mondial seniors à Astana. On attendait le Japonais Yuji Yamamoto, vice-champion du monde en 2014. Battu d’entrée par le très technique russe Balaev, Kang régla toute la concurrence, y compris le Géorgien champion d’Europe en titre, « à la coréenne » : intraitable au kumikata, beaucoup de rythme, des mouvements d’épaule classiques ou inversés et une bonne dose de tactique.
Crédit : IJF Media Gabriela Sabau & Marina Mayorova
Combattante du jour : Distria Krasniqi
Crédit : IJF Media Gabriela Sabau & Marina Mayorova
C’est à croire que Driton Kuka s’est fait une spécialité de façonner des judokates de très haut niveau pour la seule catégorie des -52kg. Après le titre de Majlinda Kelmendi à Paris en 2009, Distria Krasniqi obtient le second titre mondial pour le Kosovo.
Une performance, quand on la met en perspective des moyens et de la logistique de ce pays envers ses athlètes, tout simplement prodigieuse.
Le tout, avec style. Car Krasniqi est allée chercher son titre à coup d’uchi-mata et de quatre ippon.
Une combattante déjà rouée, mais très dynamique et qui ne lâche jamais le morceau. Une victoire qui faisait plaisir à voir. Chapeau bas M.Kuka et au staff kosovar.