Pas de médaille pour la France ce dimanche

Aurélien Diesse, un judo plein de hardiesse

Il n’est malheureusement pas sur le podium, éliminé en tableaux par le futur champion du monde, le Hollandais De Wit. Mais Aurélien Diesse, le -81kg du club de Bondy, a sorti une journée qui augure de belles promesses. Surtout quand on sait qu’il est le benjamin de cette équipe masculine, lui qui n’est que 1ère année.
Face au Moldave Gotonoaga, le vice-champion de France offrit l’un de ces combats qui excitent tant les amateurs de notre discipline, ces affrontements où la tactique est mise de côté pour laisser parler cette hargne à sortir vainqueur du tapis en ayant tué symboliquement son adversaire.
Mené très vite d’un waza-ari sur yoko-guruma, Diesse n’eut de cesse d’aller chercher la victoire, sans calcul, avec son cœur et surtout son o-soto-gari makkikomi à droite lancé à la volée qui finit par transpercer la défense du Moldave à 4 secondes de la fin !
En 8ème de finale, il est bien près de rééditer la même performance face à De Wit dans un combat d’une intensité folle où un ko-uchi-gake du Batave met fin aux espoirs du Français.
Ses prochaines sorties internationales seront à suivre de près.

Journée sans relief du côté féminin, avec les défaites au 1er tour de Clémence Emé (-63kg, RSC Champigny) sur un okuri-eri-jime qui lui fit voir 36 chandelles et de Marina Olarte (-70kg, OM Judo) battue par la Hollandaise Ausma sur un ippon-seoi-nage à droite pris en tout début de combat, compté yuko, après lequel elle courut tout le reste du combat.
A noter que ces deux jeunes filles sont que juniors 1ère année.

A l’orée de la dernière journée de la compétition individuelle, la France compte 4 médailles de bronze, ce qui la place à la 13ème place des nations.
Le Japon, lui, engrange encore et toujours. 3 médailles aujourd’hui pour le Pays du Soleil-Levant dont une d’or et deux d’argent. Nami Nabekura, en -63kg, finit la journée l’or autour du cou, elle qui était sur la 2ème marche du podium en 2014, derrière Miho Minei, sa compatriote.

Crédit : Gabriela Sabau (IJF)

Elle est allée cherche ce titre mondial à grands coups d’uchi-mata et, comme c’est de coutume chez les combattantes nippones depuis vendredi, grâce à un ne-waza très affûté.
Sotaro Fujiwara, le -81kg obtient l’argent, battu en finale par le bourreau d’Aurélien Diesse, Frank De Wit. Un garçon en bronze, la semaine dernière au Grand Chelem de Paris et qui réussit la performance de réaliser le doublé Europe/Monde cette saison.
Un sacré client dans les mois à venir chez les grands, aux faux airs, sur le tapis, de son aîné Henk Grol : très physique, attaquant fort en corps à corps et attendant la faute adversaire.
En -70kg, Remi Aoyagi ne trouva jamais la solution face à l’allonge et et au bras gauche très puissant de la Hongroise Gercszak dans une finale où la Nipponne fut la plus active mais battue d’une pénalité prise sur fausse attaque. La Magyare récolte là son 2ème titre mondial, après celui obtenu en cadets, elle qui est aussi double championne d’Europe juniors (2014 et 2015). Un CV long comme le bras pour une jeune fille qui sera encore juniors en 2016.

Combattant(e)s du jour : Beka Gviniashvili et Mikhail Igolnikov

Crédit : Gabriela Sabau (IJF)

Si des paris avaient été à prendre sur les futurs vainqueurs de ces championnats du monde, gageons que sa côte aurait été faible tellement ses prestations en seniors le prédisposaient aux yeux de tous à enlever un second titre mondial, après Ljubljana en 2011, chez les juniors.
5 combats. 5 ippons et un temps passé sur le tapis ce dimanche aux alentours des…5 minutes.
En finale, il ne lui faut que 43 secondes pour placer son surpuissant o-goshi suivi parfaitement au sol pour conclure. Une liaison dont il s’est fait une spécialité et qui s’avère aussi parfaitement exécutée que pleine d’efficacité.
Champion d’Europe, champion du monde. Gviniashvili, ce « bébé Iliadis » clôt ses trois années juniors avec une collection de titres difficile à égaler.
Dans la même catégorie, Mikhail Igolnikov, autre cannibal des podiums internationaux (triple champion d’Europe cadets, vice-champion du monde juniors 2014 en -81kg, 3ème aux Europe 2015) faisait partie des outsiders de la journée. Mais au-delà de ces judokas qu’on annonce comme des diamants bruts, extrêmement performants chez les jeunes et possédant un potentiel extraordinaire.
Si aujourd’hui il ne finit « que » 5ème, une contre-performance pour ce garçon au calme olympien sur le tapis, son judo offrit de très beaux moments ce dimanche.
L’acmé en fut sa demi-finale contre un Espagnol au nom diablement géorgien, Nikoloz Sherazadashvili. 4 minutes pendant lesquelles ces deux judokas ont lutté pour la victoire finale à grands coups de uchi-mata aériens et pas loin des 180°.
Une intensité folle pour un combat que l’Espagnol finira par emporter à 34 secondes de la fin grâce à une mouvement qui monta le joyau russe à la verticale.
Le combat de la journée.