Un 3e titre consécutif pour les féminines du BMSJ, l’AJA dans les deux finales
C’est à Élancourt (Yvelines) que les trente-six derniers tickets pour les championnats de France 1re division par équipes (7 et 8 mars à Toulouse) se sont disputés ce week-end entre les quatre-vingts équipes (41 masculines et 39 féminines) présentes.
Masculins – La prime à la jeunesse pour l’AJA Paris XX
Alexandre Borderieux est un entraîneur comblé. Après avoir régulièrement touché l’argent et le bronze ces dernières années avec ses équipes cadets, juniors et seniors (en 2e division), l’AJA Paris XX s’est paré d’or au terme d’une journée rondement menée. « Une bonne entrée en matière contre la jeune équipe d’Épinay-sous-Sénart », suivie d’un sans-faute contre les Arts Martiaux Auxerrois, pour aborder en huitièmes le choc, entrevu dès le tirage au sort, contre les Limousins de l’UJ Brive. « C’est là qu’a véritablement commencé notre compétition, analyse le coach parisien. En à peine plus de vingt secondes, Cédric Medeuf s’est offert Matthieu Thorel, qui est tout de même un sacré client chez les lourds, sur de-ashi-barai. Cet ippon nous a galvanisé autant qu’il a électrisé le camp adverse. Vincent Manquest, dans l’inconnue en -66kg, a alors fait le travail, avant que Benjamin Axus (champion d’Europe juniors l’an passé) ne fasse exploser son adversaire à la mi-combat jusqu’à l’hansokumake. » Le JCO 59 Roubaix et le JC Grand Rouen courbaient ensuite l’échine, laissant les Parisiens filer en finale face à l’Olympic Judo Nice, qui n’avait pas non plus connu de frayeurs pour se sortir des éliminatoires et dominer le Judo Oise Picardie en trois combats secs.
Les lourds lançant les hostilités lors de la finale, c’est Cédric Medeuf qui apportait en premier son écot d’un waza-ari sur makikomi qui ne laissa aucune chance à Alexis Dion. Une satisfaction pour le transfuge du JC Chilly-Mazarin Morangis, « qui a mené le groupe et pris la parole quand il le fallait. » Aux jeunes de finir le travail, avec Vincent Manquest en lice contre Yassin Dehibi, qui avait dominé son frère Florent en finale des France juniors 2013. Le champion du monde juniors 2013 (en -55kg) s’engageait à corps perdu dans la bataille, cherchant le corps à corps pour faire flancher le Niçois. Avec un waza-ari et un yuko d’avance, il évitait une quatrième pénalité dans la dernière minute pour empocher le deuxième point de son équipe. Benjamin Axus n’avait plus qu’à conclure, profitant d’une main à la jambe de Vincent Vallée – ancien élève … d’Alexandre Borderieux -. « Avec sept gars issus de la formation AJA Paris XX sur les dix membres de l’équipe, cette victoire est vraiment une belle récompense pour le travail effectué avec ce groupe de minots, qui vit vraiment bien et qui a sans aucun doute un bel avenir dans le judo, savoure l’ancien international. Toute la journée, ils ont cherché à faire tomber et ont produit du beau judo. Dans la soirée, ils ont pu taquiner les filles, toujours devant d’habitude, en leur disant qu’ils avaient enfin repris l’AJA en main. Nous pouvons nourrir beaucoup de regrets sur cette finale féminine, où la place de l’arbitrage fut malheureusement trop grande. Un doublé aurait été historique. Mais nous devons nous servir de ces résultats pour évoluer. C’est bien pour Paris qu’il y ait un club de renom. »
Féminines – le triplé inédit pour Blanc-Mesnil
Reversées en deuxième division après leur défaite lors de la finale de maintien contre l’AC Boulogne-Billancourt, les féminines du Blanc-Mesnil Sport Judo se présentaient une nouvelle fois en épouvantails de ces France 2e division, fortes de leur statut de doubles tenantes du titre mais pour l’occasion privées de Claira Gawek, présente à la veille de son opération des ligaments croisés, et d’Annabelle Euranie, en stage au Brésil avec l’équipe de France. « Vu que le hors quota était possible pour les France 1re division, je n’étais pas forcément pour que les filles combattent dans ces conditions, explique Bastien Puget, responsable du haut niveau. Mais les filles et les coaches y ont tenu et, à partir du moment où la décision a été prise, tout le monde s’est investi à 100%. »
Un engagement qui allait leur permettre de passer les tours sans faire trop de bruit face aux Héraultaises de Montpellier Judo, qui s’en allaient derrière remporter leur tableau de maintien, aux Normandes de Calvados Judo, et aux Iséroises du GUC JC Grenoble en quarts. Les « voisines » d’Asnières-sur-Seine se dressaient alors sur leur chemin, bien décidées à faire chuter les protégées d’Achour Benabdelmoumène et qui en prenaient le parfait chemin en menant deux victoires à rien. Mais c’était sans compter sur la vaillance de Virginie Thobor, capitaine courage « qui a combattu comme une lionne pour se reprendre après sa défaite du premier tour » d’après Bastien Puget et sur une Julia Ruiz incandescente malgré sa quatrième descente au poids en quelques semaines. Le couperet était passé tout près mais les BMSJ girls demeuraient toujours en lice pour un triplé inédit chez les féminines (les masculins du Racing l’avaient emporté sans discontinuer de 1994 à 1997).
Pour les en priver, la conquérante équipe de l’AJA Paris XX donc, galvanisée par le probant succès des masculins la veille mais devant faire sans Caroline Peschaud, troisième des France 1re division 2014 en -63kg et touchée aux ligaments croisés à Arlon, et avec une Clarisse Habricot tout juste sur le retour après sa luxation de l’épaule des championnats de France individuels de Villebon. Un duel attendu par les observateurs du jour et qui allait accouché d’un scenario indécis jusqu’au bout. Hélène Buck empochait le premier point pour les Parisiennes aux dépens d’une Augustina Ejiofor valeureuse chez les lourdes alors qu’elle combat d’ordinaire en -70kg. Dans un remake de la finale des France 2e division 2009, Caroline Poidras dominait ensuite Lamia Fakhour d’un shido, pour à nouveau mettre le BMSJ au pied du mur, désormais contraint au sans-faute pour conserver sa double couronne. Virginie Thobor entretenait alors l’espoir, en l’emportant également aux décalage de pénalités face à Sihame Moussa, avant que Julia Ruiz et Leila Couriol ne s’imposent face à Morgane Brunet et Morgane Moransais.
« Le travail effectué avec Achour Abdelmoumène et Sylvain Havez, en charge du ne-waza, a porté ses fruits dans un championnat au niveau toujours plus homogène, analyse Bastien Puget. Chaque fille a participé à la fête en apportant son point à un moment donné. Que ce soit Marielle Gourdelin, Farah Hamdaoui ou Virginie Thobor, qui se consacrent uniquement aux équipes, ou les autres filles de l’équipe, toutes ont fait preuve d’un état d’esprit remarquable, pas venues pour simplement combattre mais pour gagner. Ce n’est pas un succès au rabais. Maintenant, l’heure est à la confirmation car si gagner, c’est bien, se maintenir en 1re division, c’est mieux. Je ne veux pas d’un quadruplé l’an prochain… »
Les filles de Blanc-Mesnil montent donc pour la troisième année consécutive sur la première marche d’un podium où elles auront dominé les trois autres équipes présentes. Asnières s’est en effet remis dans le sens de la marche après sa défaite en demie pour aller cueillir le bronze, aux dépens des inattendues Gersoises du JKC L’Islois -qui seront, avec les masculins de Balma Saint-Exupéry, les locales de l’étape à Toulouse-, tandis que l’autre combat pour la troisième place a vu la victoire des Normandes de Calvados Judo sur les Rhodaniennes du Judo Ouest Grand Lyon, au terme d’un duel rafraîchissant entre deux structures portées par de brillantes générations juniors.
Le CPB Rennes Judo, finaliste l’an passé, surpris d’entrée par le JKC L’Islois, a cette fois dû remporter son tableau de qualification pour composter son billet pour l’élite, de même que Montpellier Judo, première victime de Blanc-Mesnil qui s’est défaite des Francilienne de Poissy et de Montreuil avant de disposer des Finistériennes du Dojo des Abers en finale.
Six clubs font coup double Mis à part le parcours remarquable des deux équipes de l’AJA Paris XX, cinq autres clubs ont réussi à placer leurs deux formations dans le wagon des France 1re division : Bordeaux Aquitaine, Judo Oise Picardie, Olympique Judo Avenir 62, Judo Club Juniville et les Arts Martiaux d’Asnières. |
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