Seule médaille d’or française du jour, Scarlett Gabrielli prend 300 points
Beslan Mudranov l’emporte en finale -60 kg du Grand Prix Judo de Croatie 2013 / Photos © IJF Media Team by T. Zahonyi
Grand Prix judo de Croatie 2013, Rijeka, le 14 septembre 2013 – Une médaille d’or française en ce premier jour avec Scarlett Gabrielli (-48 kg). Pénélope Bonna (-52 kg), Anne-Laure Bellard (-63 kg) sont en bronze. Pour sa rentrée après sa non-participation au championnat du monde, Sofiane Milous a alterné le bon et le moins bon et termine à la seconde place des -60 kg.
La course à la « ranking list » n’attend pas et les combattants des championnats du monde sont à peine revenus de Rio que le Grand Prix de Croatie – dans lequel certains d’entre eux étaient présents – occupe l’actualité du week-end. On était curieux de voir le niveau de ce Grand Prix précoce, force est de reconnaître que si le nombre de combattants est assez bas, le plateau est intéressant, regroupant des jeunes pousses déjà expérimentées à la recherche de points, des équipes nationales de niveau moyen à très bon comme l’Angleterre, le Canada, mais aussi l’Allemagne, venue en force chez les filles, et des nouveaux venus russes ou coréens, et quelques pointures européennes isolées, comme la Portugaise Monteiro, ou le champion d’Europe slovène Draksic. Bref, de quoi s’éprouver pour une jeune équipe française affamée. Du coup, on pouvait même regretter que nos garçons ne soient pas venus plus nombreux.
En -48 kg, la France touchait le gros lot en emportant sa seule médaille d’or du jour. C’est Scarlett Gabrielli qui réussissait cette performance remarquable dans sa jeune carrière. 22 ans, deuxième des Universiades, 3e des Jeux Méditerranéens et de l’Open de Prague ces derniers mois, 3e du championnat de France en novembre dernier, elle profite d’une bonne opportunité : quatre combattantes en tout… et 300 points à prendre pour la meilleure d’entre elles ! La jeune Française battait la Polonaise Konieczny (57e) par ippon et l’Allemande Kraus (26e) aux pénalités. Une excellente performance pour une combattante encore classée 69e mondiale, et qui monte d’un coup d’un seul dans les trente meilleures de la planète.
Scarlett Gabrielli à l’attaque ! Elle emporte son premier grand tournoi senior / Photos © IJF Media Team by T. Zahonyi
En -52 kg, Pénélope Bonna ne passait pas les bras féroces de la n°1 allemande Mareen Kraeh, 9e mondiale et 3e des championnats du monde de Rio, mais elle se rassurait en place de trois en surclassant – avec un o-soto/nidan-ko-soto enthousiaste et un très beau seoi-nage – l’autre Allemande de la catégorie, la médaillée mondiale et européenne Romy Tarangul, l’une de ses grandes rivales il y a deux ans, quand la Française était leader de la catégorie en France et championne d’Europe.
En -57 kg, Hélène Receveaux (23e) était stoppée d’entrée par la très active Croate Bekic (65e), une petite contre-performance. Cindy Huber (70e) en revanche passait efficacement la Serbe Rogic (20e) sur un très gros ura-nage et l’Anglaise Ramsay (37e). Battu par la Portugaise Monteiro (7e) sur un seoi-nage pour une seconde de relâchement tactique, elle ratait le bronze et gâchait un peu sa belle journée en se laissant coincer dans le sumi-gaeshi de la Canadienne Beauchemin-Pinard, 19 ans. À sa décharge, la très solide Canadienne est habituellement alignée en -63 kg. En finale, c’est la championne allemande Roper, 3e des des derniers championnats du monde aux dépends d’Automne Pavia, qui surprenait brillamment Monteiro en l’étranglant en quelques secondes. Une bonne année pour elle.
En -63 kg, Maelle Di Cintio (36e) se faisait contrer dès son premier combat par la Suédoise Hermansson (65e) sur un tani-otoshi raté, mais la table centrale supprimait le waza-ari pourtant assez logiquement accordé à la Suédoise. Elle passait ce tour, mais au suivant elle était dominée par l’excellente croate Marijana Miskovic (25e) dans un très beau combat réglé aux pénalités.
Redoutable avec sa garde haute et latéralisée, Anne-Laure Bellard (40e) paraissait bien partie pour la victoire, mais elle se faisait surprendre en demi-finale par un étranglement bien placé de l’Anglaise Pitmann (37e), laquelle allait battre en finale l’Espagnole Puche (70e). Les deux Françaises opposées pour la place de trois, c’est la grande Bellard qui faisait céder la championne de France 2011 Di Cintio. Une occasion ratée néanmoins de prendre l’or dans cette catégorie ouverte.
Anne-Laure Bellard sur le podium des -63 kg / Photos © IJF Media Team by T. Zahonyi
Chez les garçons, seul Sofiane Milous (-60 kg) était en piste pour les Français ce samedi. Il alternait les fulgurances du champion d’Europe 2010 avec les errances du combattant mal dans sa peau de 2013. Pas très sûr de ses moyens, sans beaucoup d’envie, le banni de Rio, toujours 16e mondial, enchaînait néanmoins les victoires sur le Hongrois Majer (149e), le Slovène Trbovc (62e) et l’Américain Kunihiro (53e). La finale était d’un autre calibre face au Russe Beslan Mudranov, 7e mondial, venu en leader du jeune groupe russe sur ce Grand Prix. Malheureusement l’arbitrage sévère et intempestif la gâchait. Dominé, Sofiane Milous était sorti trop vite par hansokumake.
C’est un autre Russe qui l’emportait en -66 kg, le tonique Denis Lavrentiev, 40e mondial, et ses dangereux ko-uchi-gake au corps à corps. En -73 kg, le revenant coréen Bang Gui-Man (48e), suspendu deux ans pour dopage alors qu’il dominait la catégorie, trouvait l’ouverture en uchi-mata sur Rok Draksic (14e), le champion d’Europe en titre.
Le Coréen Bang projète le champion d’Europe Bang Gui-Man en finale des -73 kg / Photos © IJF Media Team by T. Zahonyi