La Symphonie fantastique du judo à La Côte-Saint-André

135 licenciés pour 5128 habitants – Président : Bertrand Bouchery – Trésoriers : Jérémy Belleton et Philippe Bernard-Bret (adjoint) – Secrétaire : Philippe Amore – Directeur technique : Richard Bergeret – Professeur : Jean-Louis Cumbo. Budget : 25 000 €.

La Côte-Saint-André, petite commune du Pays de Bièvre située au cœur du triangle Lyon-Grenoble-Valence, fait partie de l’Histoire à plus d’un titre. Connue et reconnue comme la patrie du célèbre compositeur Hector Berlioz, la cité iséroise constitue l’un des premiers bastions du judo dans le Dauphiné. D’abord section du Grenoble Université Club, fondé dès 1949 par Henri Corbel, le Judo Club Côtois a connu ses premiers cours lors de la saison 1954-1955. Une antenne dans laquelle M. Corbel envoya enseigner en 1964 l’un de ses élèves, Richard Bergeret, membre de l’équipe championne de France cadets la même année.

Cinquante ans plus tard, ce dernier, parvenu 7e dan, est toujours resté fidèle au club, qui a pris son indépendance « par simplicité administrative » en 1975. « Il y a toujours une demande au sein de la population côtoise, raconte celui qui, avec l’équipe de France universitaire, s’est paré de bronze lors des Universiades 1967 au Budokan de Tokyo, cinq avant l’argent conquis aux Mondiaux universitaires de Londres. La Mairie a donc soutenu notre démarche dès le départ, en nous mettant à disposition l’une de ses salles pour dispenser les cours. » Les tatamis migreront également dans le gymnase du château Louis XI, avant de se poser définitivement dans le dojo construit par la Municipalité en 2001, au 30 de l’avenue Charles de Gaulle. Anne Bergeret, épouse de Richard et sa première ceinture noire formée, décida alors de passer la main de la présidence, après dix-neuf années de bons et loyaux services. Ce nouveau dojo sera même l’occasion pour Anne d’enfiler le judogi, « juste pour le plaisir mais aussi pour l’esprit, sans jamais se sentir déplacée par l’âge. » Car le judo est vraiment l’affaire de tous selon son mari. « L’ambition du JC Côtois est bien sûr de former des ceintures noires par une assimilation fine de la technique, mais aussi et surtout de bons citoyens, dans le respect du code moral », précise-t-il. Un leitmotiv qui semble avoir trouvé un écho parmi la cinquantaine de ceintures noires formées au club. « Les jeunes qui partent de La Côte pour les études n’hésitent jamais à me demander conseil sur un club où il ferait bon s’entraîner, souligne le professeur de philosophie. L’année dernière, on a même réussi à mettre sur pied un créneau par mois où tous les gradés qui sont passés par le club remettent le judogi ensemble. Les époques se confondant, je suis le seul à connaître tout le monde (rires). »

©JC Côtois – L’Esprit du Judo / Un groupe de judokas heureux autour de Richard Bergeret, son emblématique professeur (au premier rang, deuxième en partant de la gauche).

L’arrivée à la présidence de Bertrand Bouchery en 2011 est un autre symbole du fort attachement des pratiquants à leur club. « En emménageant à La Côte en 2004, j’ai inscrit mes deux enfants aux cours de judo, se rappelle celui qui s’était arrêté à la ceinture marron. J’ai été séduit par ce petit club familial, mais aussi par le savoir et la sympathie de Richard. Avec ma fille et mon fils, on s’est alors promis d’atteindre tous les trois la ceinture noire, alors que l’idée ne m’avait jamais traversé l’esprit auparavant. » Pour le père, ce fut chose faite lors de la saison 2008/2009. « Par la suite, j’ai eu envie de rendre au club tout ce qu’il m’avait donné et, quand Hubert Bredy quitta la présidence, je me suis pris au jeu, souligne Bertrand. Avec la volonté de demeurer un club dynamique, où chacun trouve son compte, dans la sérénité et le respect, pour attraper la fibre. » Une ligne directrice qui permettra sans nul doute au club de fêter paisiblement ses soixante ans de pratique du judo l’an prochain.

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