Quatre médailles. Ce vendredi, sur les vingt médaillés du jour, seulement quatre places sur le podium auront échappé à l’Asie. Elles vont d’abord à la championne d’Europe en titre israélienne, Timna Nelson-Levy, en bronze dans sa catégorie des -57kg. Puis à trois Russes, sous bannière neutre ici à Oulan-Bator : Alesya Kuznetsova (argent en -52kg), Daria Kurbonmamadova (ex-Mezhetskaia, également en argent mais en -57kg) et à Yago Abuladze (bronze en -66kg). Champion du monde 2021 dans la catégorie inférieure, ce virevoltant judoka, aussi à l’aise à droite qu’à gauche ne s’affole lorsque Walide Khyar tente de l’arracher dès la première séquence du combat pour la troisième place. Un crochetage avec le pied gauche et le Tricolore, qui restait sur une victoire probante à l’Open européen d’Espagne, tombe sur le dos.
Ippon et des regrets pour Khyar, pourtant très en rythme ce vendredi. À retenir tout de même pour le Tricolore ? Le sens du timing et une victoire impeccable contre l’usure Mongole, Bashkuu Yondonperenlei, en quart de finale. Subissant la garde croisée de ce dernier, Khyar va chercher l’épaule gauche de son adversaire avec son bras gauche (en passant sous la garde son adversaire). La ligne d’épaules de Yondonperenlei vrille totalement pour offrir un ippon clair et spectaculaire.
Sélectionné pour le Grand Chelem de Budapest (8-10 juillet), le judoka du FLAM 91 passe à côté du podium. Reste qu’il n’aura jamais été petit bras. À voir si Khyar confirmera sa bonne dynamique dans la capitale hongroise.

La Mongolie engrange, Tsunoda et Nagayama sereins 
Quatre médailles européennes… et donc seize pour l’Asie. Dont les cinq en or du jour. Une va à l’Ouzbek Diyora Keldiyorova, vingt-trois ans, en argent à Antalya et cinquième à Tel-Aviv, en -52kg. Deux vont, très logiquement, aux Japonais Natsumi Tsunoda (-48kg), championne du monde 2021, en or à Paris en février et infernale avec son tomoe-nage et à Ryuju Nagayama (-60kg) – également vainqueur à l’AccorArena – toujours aussi facile, entre ippon-seoi-nage, sode-tsuri-komi-goshi et mouvements de contre.
Deux victoires aisées, d’autant plus pour Tsunoda qu’elle est déclarée victorieuse sur un hansokumake direct au détriment de son adversaire, la Mongole Narantsetseg Ganbaatar, pour une hyperextension du coude illicite.
Deux vont enfin aux judokas locaux : le -66kg Erhembayar Battogtokh, vainqueur sur ura-nage dans une finale 100% mongole, et la -57kg, Enkhriilen Lkhakvatogoo qui s’offre sa première victoire en Grand Chelem après le bronze cette saison à Paris puis Abou Dhabi.
Une équipe mongole qui aime les choses carrées puisque les féminines et les masculins sont à égalité parfaite ce vendredi : un titre, une médaille d’argent et deux de bronze.
Un groupe mongol qui montre logiquement ses muscles pour le premier jour de son Grand Chelem. Mais, surtout, dont on voit de plus en plus nettement la densité de groupe pour l’oympiade actuelle. La -48kg Ganbaatar signe sa seconde médaille consécutive après sa victoire à Antalya. Une montée en puissance très nette depuis septembre. Le -60kg, Sumiyabazar Enkhtaivan et le -66kg, Erhembayar Battogtokh signent eux leur première médaille en Grand Chelem. Entre nouvelle génération et judokas confirmés, le pays de Gengis Khan prépare Paris à son rythme.