Fanny-Estelle Posvite (-78kg) surprise en place de trois par le ko-soto-gake de la vice championne du monde 2022 Ma Zhenzhao après une minute de golden score, c’est avec la seule médaille de bronze de Walide Khyar (et quatre cinquièmes places pour Romaric Bouda, Maxime Gobert, Agathe Devitry et Fanny-Estelle Posvite donc) que la France conclut en dix-huitième position ce Grand Chelem de Tashkent 2023.
En tête dès le premier jour, le Japon avait l’occasion de mettre tout le monde d’accord ce dimanche avec six de ses onze sélectionnés (dont quatre de ses cinq masculins) en lice. Hormis le jeune Kaito Green (-100kg), troisième au Grand Chelem de Tokyo mais vaincu cette fois d’entrée de jeu sur le o-uchi-gari de l’Ukrainien Anton Savytskiy, les Nippons répondaient présent en ralliant quatre des cinq finales du jour.
Le premier d’entre eux n’était autre que Sanshiro Murao (-90kg), qui restait sur une victoire au Masters en décembre dernier, opposé au champion du monde Davlat Bobonov, de retour sur la terre de ses exploits d’octobre dernier et auteur d’un magnifique balayage en demie sur le pourtant robuste Hongrois Krisztian Toth. Une finale finement jouée par l’Ouzbek, souvent le premier à imposer sa garde et faisant juste ce qu’il fallait pour ne pas trop s’exposer à la hanche de Murao, qui allait concéder trois pénalités pour laisser l’or à son opposant.
À cet instant précis, le Japon et l’Ouzbékistan se retrouvaient à deux sacres chacun, mais le Pays du Soleil Levant appuyait alors sur l’accélérateur avec Rika Takayama (-78kg), impériale sur son ude-garami pour soumettre l’Italienne Gioriga Stangherlin en moins d’une minute, puis Wakaba Tomita (+78kg), vice championne du monde 2021 qui se payait coup sur coup les Chinoises Su Xin et Xu Shiyan pour décrocher le troisième Grand Chelem de sa carrière après Paris et Budapest en 2022.
Le fervent public ouzbek, échaudé par l’élimination précoce de son deuxième champion du monde 2022, l’immense Muaffarbek Turoboyev (-100kg), enroulé sur le o-goshi du Kazakhstanais Bekarys Saduakas dès le deuxième tour, pouvait tout de même rugir de plaisir une dernière fois grâce à son nouveau molosse Alisher Yusupov chez les lourds. Après s’être permis d’arracher sa majesté Riner début février à Paris, il faisait à nouveau montre de toute sa puissance en expédiant sur le dos l’imposant Japonais Tatsuru Saito avant de l’immobiliser pour le compte. 4/7 en finale pour les combattants japonais, et premier Grand Chelem en or pour Yusupov, deuxième mondial, qui aura également pris le meilleur sur le champion du monde 2022 Andy Grand en demi-finale.
À noter enfin la victoire du vétéran géorgien Varlam Liparteliani en -100kg, la première depuis sa vraie-fausse retraite post-olympique et surtout la première en Grand Chelem depuis le Grand Chelem de Paris 2019. Preuve qu’il n’a rien perdu de sa superbe, sa science du ne-waza en action en demie contre le Japonais Kotaro Ueoka, ou encore sa capacité à s’en sortir en finale malgré le kumikata dominateur de l’Autrichien Aaron Fara, pour la première fois médaillé à ce niveau, qu’il surpassait d’un kata-guruma astucieux avant de conclure à nouveau en immobilisation.