Après un samedi où les favoris auront été au niveau attendu, le dimanche confirma cette tendance. Tout en mettant en lumière l’exceptionnelle relève française dans la catégorie des +78kg. Une catégorie où la France peut regarder la prochaine décennie sereinement.
Cancan la plus forte
Si les spécialistes des catégories jeunes ont connaissance de cette donnée depuis près de deux ans, présentons celle-ci ici, tant elle a une nouvelle fois sauté aux yeux hier au Dojo de Paris : la France possède au moins trois jeunes judokas en +78kg au potentiel exceptionnel. Le mot ne semble pas excessif en effet pour évoquer Célia Cancan, Léonie Minkada-Caquineau et Grace Mienandi Lalou. Prenons les choses factuellement : la première, du Judo 83 Toulon, est junior première année, médaillée européenne cadette en 2022 et 2023, vice championne du monde cadette 2022, championne de France cadette et junior 2023 et médaillée mondiale cadette en 2023 !
Ce dimanche, elle conserve le titre glâné il y a un an, battant une nouvelle fois Léonie-Minkada Caquineau lors d’une finale. Une combattante formée aux Dojos de l’Agglomération du Niortais 79 et qui est, elle, encore cadette ! Son palmarès : championne d’Europe cadette 2023 (elle bat Cancan en finale, disqualifiée pour un diving). Aux championnats du monde deux mois après, elle a la malchance de rencontrer la combattante coréenne en tableau. Qui finira championne du monde, et médaillée mondiale juniors. Rien que ça. Vice championne de France cadette 2023 – elle perd contre Cancan -, la Niortaise est déjà parmi les meilleurs juniors. La preuve avec ses médailles en tournois nationaux et même à l’international (comme à Paris en mai 2023).
Le dernier nom ? Grace Mienandi Lalou. Un gabarit extraordinaire pour une combattante revenue à la compétition nationale hier après une très longue absence. Presque deux ans sans combattre pour la protégée d’Issam Nour, suite à sa blessure lors de la finale par équipes mixtes des championnats du monde cadets 2022. Licenciée au JC Villepinte, cette droitière au gros harai-goshi avait fait sensation en devenant championne de France, d’Europe et du monde cadette il y a deux ans ! Ce dimanche, elle termine en bronze, battue tableau par Israa Daghari (JC Ressontois), avec qui elle partagera la troisième marche du podium.
Trois jeunes judokas qu auront ont été challengé par des outsiders comme Israa Daghari (qui marquera un waza-ari à Minkada-Caquineau en demi-finale) ou Océane Baba Boura qui emmenera Cancan au golden score. Si d’autres catégories féminines présentent une densité intéressante, les +78kg sont très loin devant dans ce domaine.
Le bloc final des -100kg
Les tentatives d’arraché (de vraies souplesses arrières en réalité) de Marc Soumahoro (JC Bretigny), l’élève de Laurent Salomon, le duel tendu et équilibré entre Maxence Bordin (Arts martiaux Asnières) et Fares Mekhoukh (FLAM 91) que le premier remporte finalement pour faire le doublé après 2023, ou la victoire expéditive d’Evan Baune (Dojo Nantais). Si le bloc final global aura offert moins de spectacle que samedi, celui de cette catégorie aura été, lui, à la hauteur.
Le FLAM 91 devant
Déjà en tête samedi soir, le club de l’Essonne garde son leadership pour finir meilleur club sur ces championnats de France juniors avec deux titres pour Quentin Marteau (-55kg) et Pamédie Katendi Nzuzi (-48kg), l’argent de Mekhoukh (-100kg) et le bronze d’Yvanna Kamga Ngangoum (-78kg). Le groupe du directeur sportif, Kilian Le Blouch, qui a dû faire avec l’absence de Lila Mazzarino – championne de France juniors 2023 en -70kg alors qu’elle était junior première année -, déjà meilleur club sur les championnats de France seniors de Caen, continue donc à truster les premières places au classement des médailles.
Les Arts martiaux d’Asnières se classent deuxième avec les titres pour Doria Boursas en -63kg et Maxence Bordin en -100kg et le bronze de Junior Dabaya en -81kg. L’AS Chelles Judo de Benjamin Gury termine troisième avec deux titress féminins pour Alya De Carvalho en -57kg et Yelena Rezeau en -70kg.
Des clubs attendus. Ce qui l’était sans doute moins (encore que), ce sont les performances collectives réalisées par trois clubs de province. Samedi, nous parlions de l’Alliance Grésivaudan Judo (Isère) et de ses quatre médailles (une d’argent et trois de bronze). Dimanche soir, le club d’Olivier Cano et de Nicolas Chansseaume est rejoint par les Dojos de l’Agglomération du Niortais 79 (Deux-Sèvres) d’Anthony Mortini et Julien Vinolo : quatre médailles avec l’or d’Anatole Guillard en -60kg, l’argent de Léonie Minkada-Caquineau en +78kg et le bronze d’Alice Lopez en -48kg et de Sandra Darbes-Takam en -70kg.
Mais aussi par l’Olympic Judo Nice de Mohamed Otmane et Franck Costi qui lui aussi récolte quatre podiums : l’argent pour Bastien Pons en -81kg, le bronze pour Hamza Chatti en -55kg, Rassul Khaitaev en -81kg et Fedi Khazri en +100kg. Quatre judokas, purs produits du club azuréen.
Trois clubs, trois régions différentes, douze médailles au total et l’accomplissement d’un travail de longue haleine recompensé. Chapeau.