Mathilde Aurel, vice-championne d’Europe et désormais du monde.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

Début hier à Lima (Pérou), des championnats du monde cadets, première compétition importante du circuit après les JO de Paris.
Un événement dont plusieurs observateurs auront remarqué avec stupéfaction qu’il est organisé au même moment que les championnats d’Asie cadets ! Une conjonction de calendrier assez incompréhensible qui prive très concrètement ce championnat mondial des combattants coréens, le Pays du Matin Calme étant l’organisateur de ces championnats d’Asie, ouzbeks – deux présents à Lima contre vingt à Mungyeong -, Taiwanais ou Kirghizes.

Un mercredi qui débutait avec les quatre catégories (-40kg et -44kg féminines, -50kg et -55kg masculines) les plus légères et dont on attendait qu’elle permette à la France d’ouvrir son compteur de médailles, avec une Mathilde Aurel (JC Lons 64), vice championne d’Europe fin juin à Sofia et un Axel Cuq (Dojos de l’Agglomération du Niortais 79), cinquième en Bulgarie. Ethan Solana (Sainte-Geneviève Sports Judo) était le troisième engagé français en -55kg. Pas de -44kg sélectionnée pour ces Mondes.

Solana allait s’incliner d’entrée face à un combattant kazakhstanais. Le Génovéfain menait rapidement sur un o-uchi-gari à genoux, mais subissait trois pénalités consécutives, dont la dernière pour fausse attaque.
Axel Cuq, lui, finit à la septième place. Un parcours plus qu’honorable puisque le Niortais champion de France en titre s’incline contre les deux futurs troisièmes : un Azerbaïdjanais et un Mongol.

Restait donc Mathilde Aurel. Championne de France cadette en -40kg, championne de France juniors en -44kg, en argent aux Europes fin juin, la combattante du pôle espoirs de Poitiers – comme Axel Cuq -, avait un gros coup à jouer avec l’absence de Japonaise et une concurrence qu’elle connait par cœur, puisque composée uniquement d’Européennes.
Deux combats lui suffisaient pour se hisser en finale. Deux rencontres remportées aux pénalités face à une Kazakhstanaise et une Polonaise. Restait face à elle le gros morceau : l’Espagnole Aiora Martin Carriches, son bourreau de la finale européenne.
Une finale où l’Espagnole marquait sur la première attaque du combat pour un waza-ari minimalissime – les 90 degrés du début d’olympiade sont loin – mais suffisant pour faire le doublé Europe-Monde, et mettre à nouveau la jeune Tricolore sur la seconde marche du podium.
Joint par WhatsApp à Lima, Pierre Sanders, le professeur de Mathilde Aurel faisait un bilan positif de la journée de sa protégée : « Mathilde a été d’une rigueur implacable toute la journée. Je l’ai sentie très concentrée et appliquée, avec les idées claires de ce qu’elle voulait faire. Il n’y a pas eu de place à l’incertitude sur cette journée, car nous avions travaillé sur le profil de la Kazakhstanaise, de la Polonaise et de l’Espagnole. Il lui manque juste les vingt premières secondes de sa finale. Est-ce la panne technique juste avant cette finale ? 
Mais c’est un apprentissage. La médaille d’argent sera plus belle demain, encore plus belle les jours suivants. »
Une saison impressionnante qui s’est construite en bonne intelligence : « avec Ghislain Renard et Anthony Mortini sur le pôle espoir de Poitiers, nous discutons et choisissons ensemble les compétitions à cibler, les plages de repos – ce qu’elle accepte désormais (sourire) – et les axes de travail. La saison a été très longue donc septembre sera plus tranquille pour elle. Mathilde est une fille très carrée, excellente élève – 19.5 de moyenne -. Ce résultat est le fruit de sacrifices souvent invisibles. Par exemple, elle part à 4h30 du matin pour rejoindre Poitiers le lundi matin. »
Une judoka à qui il reste encore une année chez les cadets !

Une première journée qui voit quatre pays différents s’adjuger les quatre titres du jour : l’Espagne en -40kg, la Slovaquie avec Patricia Tomankova en -44kg, la Russie avec Aleksei Toptygin en -50kg et l’Azerbaïdjan avec Nihad Mamishov en -55kg.
Tomankova et Mamishova qui font le doublé mondial 2023-2024 tout en étant monté de catégorie depuis un an !
Ce matin, l’Espagne domine avec trois médailles – féminines – puisqu’à l’or s’ajoutent deux médailles de bronze. L’Azerbaïdjan est deuxième avec un titre et une médaille d’argent. La Russie est troisième avec une médaille d’or et deux cinquièmes places.