« Je veux devenir le numéro un »
Champion de France obtenu en novembre à Montbéliard, Alexandre Mariac va devoir assumer son statut au niveau mondial désormais. Une chose est sûre : sa motivation est omniprésente. Découverte d’un judoka ambitieux.
Alexandre Mariac (en bleu) en pleine tentative de harai-goshi / © Patrick Urvoy
Pour les personnes qui ne te connaissent que très peu, pourrais-tu présenter ton parcours ?
Je suis un judoka de 23 ans. Je suis licencié au club de l’Etoile Sportive de Blanc-Mesnil. Je suis champion de France 2016 dans la catégorie -66kg. Auparavant j’ai gagné une European Cup (à Londres en 2014) et fait une fois deuxième et troisième (à Cluj en 2015 et à Glasgow l’année dernière). Mon judo s’inspire de l’Ukrainien Zantaraia et de l’Azeri Orujov.
Quel souvenir gardes-tu du samedi 12 novembre ?
Je pense pouvoir affirmer que c’était une superbe journée. (Rires) J’ai dû me lever à sept heures pour aller voir s’il y avait un nouveau tirage au sort (NDLR : retirage au sort possible le matin de la compétition) mais je n’ai combattu qu’à treize heures. J’ai eu du mal à entrer physiquement dans ma compétition. Tout au long de ma journée, les victoires se sont jouées au mental. J’avais du mal à faire tomber mes adversaires mais l’essentiel est d’avoir décroché ce titre.
Tu bats David Larose en finale, que ressens-tu en sortant du tapis ?
Je réalise directement que je suis champion de France donc je suis super content. Il y a beaucoup d’émotion en moi mais aussi sur les visages de ma famille, venue me voir pour l’occasion. Je tenais vraiment à réaliser cette performance car j’avais été champion de France cadets et juniors quelques années auparavant.
Entre toi et David cela ressemblait à une passation de pouvoir ?
Non je ne dirais pas cela comme ça. David est quelqu’un de fort mais il n’est pas mon concurrent direct pour le leadership des -66kg. Mon réel adversaire est Kilian Le Blouch. Après, David est capable de battre n’importe qui sur le circuit mais pour l’avenir Kilian est mon unique rival.
Y a-t-il eu des changements dans ta vie suite à ce titre ?
Pas du tout ! Pour tout te dire j’ai repris l’entraînement le mardi qui a suivi et je n’ai absolument rien changé à mon rythme de vie. Je suis en licence Staps pour devenir professeur d’EPS et j’ai passé mes partiels comme tous les étudiants. Rien ne change, je reste authentique. Le seul changement se passe sur le tapis puisque je suis plus attendu.
Es-tu prêt à devenir le leader des -66kg ?
Bien-sûr, je n’attends que cela même ! C’est un de mes objectifs d’ailleurs, je veux devenir le numéro un et passer devant Kilian. Je pense que je peux le faire mais, ensuite suis-je en mesure de le rester ? C’est une autre question. Pour devenir leader incontesté cela passe par une médaille à Paris dans un mois.
« Je sais que cette place (aux JO)
se joue tous les jours »
Quels sont tes objectifs sur la saison ?
Déjà je veux monter sur le podium au Grand Slam de Paris en février. C’est la première étape pour prétendre aux championnats d’Europe et du monde. Je veux vraiment participer à ces deux grosses échéances cette saison. Devenir champion du monde est mon rêve depuis toujours.
Comment se projette-t-on quand on est un jeune champion comme toi ?
Je réfléchis tout par rapport à Tokyo. Lorsque je fais une mauvaise séance de préparation physique je ne suis pas bien parce qu’il faudra être au top pour aller aux JO. Concrètement, je veux ramener une médaille dans quatre ans. Je sais que cette place se joue tous les jours.
Dans moins d’un mois tu seras à l’Accor Hotel Arena devant 10 000 personnes. Comment appréhendes-tu le tournoi de Paris ?
Je veux marquer un grand coup à domicile. J’y avais déjà participé l’an dernier mais j’avais attrapé une bactérie quinze jours avant au Kazakhstan donc j’étais bien plus léger sur la balance. Cette année je veux réellement montrer au public qu’il faut compter sur moi.
Beaucoup de jeunes seront lancés dans le grand bain lors de ce Grand Slam. Attends-tu que le public soit encore plus derrière les Français ?
Une nouvelle olympiade a commencé donc des jeunes montent. Il est vrai que le public joue un rôle important. C’est motivant d’entendre que nous sommes chez nous. Je pense que le public sera à fond derrière nous. Cette aide peut provoquer un grain d’adrénaline et donc faire basculer un combat.
Les nouvelles règles d’arbitrage font beaucoup parler depuis quelques semaines. Comment cela s’organise aux entraînements ?
Il va falloir vite s’acclimater à ces règles. L’information était déjà dans les tuyaux lors de notre stage à Tokyo en décembre. Il faut réapprendre à faire lâcher le kimono à deux mains mais aussi à se détacher d’un adversaire nous tenant en prise pistolet (saisie en bout de manche). De toute manière il faut s’adapter et on verra les premiers résultats à Bercy.