Gabrielli ouvre son compteur, Gneto et Blot s’offrent un 2nd titre.
Forte d’une saison pleine, qui l’aura vu éclore en particulier sur la scène internationale, Laetitia Blot est devenue insatiable. Après sa 2ème place à Abu Dhabi, elle vient faire le doublé à Villebon après son titre « surprise » l’année dernière à Marseille. De son côté, Priscilla Gneto, en remportant elle aussi son second titre après celui de 2010, trouve dans cette victoire un soulagement et sans doute de bonnes bases pour repartir de l’avant après ses déconvenues récentes. Enfin, Scarlett Gabrielli se voit sacrée pour la 1ère fois championne de France. Un couronnement sous forme d’aboutissement aux vues des résultats précédents de la nouvelle combattante du JC Maisons-Alfort.
Gabrielli, enfin le déclic ?
Souvent placée (2ème à Liévin en 2011, 3ème à Montpellier en 2012) mais jamais gagnante, Scarlett Gabrielli a cette fois-ci franchit le cap. Un rapport avec son passage du JC Pontault-Combaut à Maisons-Alfort ? A l’écouter dans l’interview qu’elle nous donne après sa victoire, on pourrait le penser. Mieux dans sa tête, elle a trouvé les ressources nécessaires pour enfin monter sur la plus haute marche du podium. Le plus dur aujourd’hui ? Sans doute pas sa finale contre Laetitia Payet. Non là où elle a peut-être gagner la compétition, c’est lors de cette demi-finale titanesque contre Aurore Climence. 2’33 de golden score. Un combat au sens plein du terme. Beaucoup de détermination, de courage et pas ou peu de calculs. Un mano-a-mano qui se concluera finalement de manière un peu dommage par un shido contre la judoka de SGS. Sévère ? Sans doute. Mais ce qu’on retiendra c’est que le spectacle fut intense et sans échappatoire. En finale, Gabrielli trouve la solution pour bloquer le makkikomi toujours aussi diabolique de Payet, qui mit encore une fois au supplice ses adversaires du jour. Puis sur une action la néo-championne de France lance un tai-otoshi avec son tsurite à la ceinture. La judoka de Villemomble effectue alors un soleil pour atterrir sur le dos dans une action qui est allée à 100 mille à l’heure.
En bronze, on retrouve Aurore Climence, inconsolable après sa victoire contre Marine Lhenry (ADJ 21), pensant sans doute à cette demi-finale qui ne s’est jouée à rien, ainsi que Mélanie Clément, la protégée de Francis Clerget. Déjà 3ème l’année dernière, sa régularité commence à en faire une sérieuse n°2 dans cette catégorie, derrière l’intouchable Amandine Buchard.
Gneto, un titre pour repartir plus fort(e) ?
On l’avait laissé la semaine dernière à Abu Dhabi, inscrite mais non alignée pour cause de surpoids. Ajoutez à cela sa récente contre-performance à Chelyabinsk et on était curieux de voir de près Priscilla Gneto se situer par rapport au gratin national, exception faite d’A. Euranie et de P. Bonna, absentes aujourd’hui.
Que dire alors de ce titre ? Qu’il va sans doute faire beaucoup de mieux moralement à la jeune médaillée olympique. Tous ses combats gagnés l’ont été par ippon, y compris sa demi-finale contre Elodie Grou (JC Pontault-Combaut) et sa finale face à Lucile Duport (ACS Mulhouse), elle aussi internationale. Un dernier combat pas engagé de la meilleure des manières par la Corse puisqu’elle se fait contrer sur une attaque d’épaule un peu lente. Sanction immédiate avec un yoko-guruma de la championne de France 2011.
Un avantage qu’on aurait pu croire de nature à faire douter P.Gneto. Grossière erreur. Car sur la reprise de garde, la sociétaire de Levallois expédiait Duport sur le dos avec un o-soto-otoshi en deux temps, qui plantait littéralement la mulhousienne, fixée qu’elle était par le kumi-kata en bout de manches de Gneto.
En sortant du tapis, on sentait bien qu’un poids était tombé des épaules de la tonique judoka insulaire. Cette victoire fait du bien parce qu’elle soulage et permet de repartir sur des bases plus sereines. À Gneto et Duport se joignent Issoumaïla (JCE Argenteuil) et Raynaud (La Couronne Judo) pour un podium, là aussi, plutôt attendu.
Blot, la victoire en souriant
Sûrement l’une des images du jour. A peine saluée Cindy Huber (ACS Mulhouse) qu’elle bat nettement en finale, un magnifique sourire irradiait le joli visage de cette combattante, démonstration simple du bonheur de gagner par la pratique d’une passion, de notre passion. Un joie presque enfantine, dans ce qu’elle a de plus sincère et spontanée.
Scrutée depuis ses résultats convaincants à l’internationale (5ème à Paris, 1ère à Zagreb, 2ème à Abu Dhabi), la judoka de JC Pontault-Combaut avait peu à gagner à participer à ces championnats. Un risque qu’on n’a jamais vraiment senti aujourd’hui.
Sûre de sa force, Blot a traversé ce samedi, avec les assurances de ces probants résultats et d’un système technico-tactique qui a fait ses preuves. Plus qu’en finale, où elle disposera de Huber dans un combat à quasi sens-unique, c’est en demi que Blot aura eu à vraiment s’employer. Opposée à Hélène Recevaux (ADJ 21), élégante judokate douée d’un excellent ne-waza, elle l’emportera d’un waza-ari marqué tôt dans le combat et ce, malgré des pénalités qui commençaient à tomber dangereusement.
Recevaux qu’on retrouvera sur la 3ème marche du podium, aux côtés d’Amélie Guihur, 5ème l’année dernière et qui était junior encore cette année.