Drôle de championnats du Japon ce week-end à Fukuoka. Alors que cet événement tient le rôle de rendez-vous majeur de la saison nationale – avec le Zen Nihon, le Kogo Hai et le championnat universitaire par équipes -, cette édition subissait de plein fouet les changements incessants de date de la fédération internationale de judo. En effet, avec des championnats du monde prévus à la mi-mai, la fédération japonaise de judo a décidé d’officialiser ses quatorze titulaires dès décembre dernier. En pleine préparation pour Doha, ces derniers étaient donc absents de ces championnats. Restait tout de même un très joli plateau qui mit en valeur aussi bien des judokas confirmés que de jeunes pousses plein d’envie de se faire une place.
Parmi ces judokas aux dents longues, le -60kg Taiki Nakamura, champion du monde juniors 2022 qui bat l’expérimenté Sho Tateyama (champion du monde juniors 2011) sur un ko-uchi-makikomi. Une catégorie des -60kg pourtant très dense puisqu’elle comptait Ryuju Nagayama, deuxième au Masters fin décembre, Genki Koga, Hayato Kondo, finaliste du Grand Chelem de Tokyo ou le très jeune Yamato Fukuda, vainqueur du Grand Prix du Portugal.
En -73kg, autre surprise avec la victoire de Tatsuki Ishihara, vingt-et-un ans. Étudiant à Nittai-dai, celui qui avait fini troisième des championnats juniors en 2019, frappe un gros coup. En -81kg, Kenya Kohara, vainqueur du Grand Chelem de Tokyo en décembre est battu d’entrée, alors que Takeshi Sasaki était lui absent. C’est finalement Yuhei Oino, vingt-et-un ans qui rafle la mise. Champion du Japon juniors 2021, il était passé sous les radars puisque le Pays du Soleil-Levant avait décidé de n’envoyer aucun combattant aux championnats du monde juniors il y a deux ans.
Parmi les confirmations, Goki Tajima en -90kg, récent troisième au Grand Chelem de Tbilissi. Adepte des mouvements d’épaule lancés debout, le judoka de Park 24 bat en finale le champion olympique 2016, Mashu Baker, sur sumi-otoshi.
En -100kg, troisième victoire d’Aaron Wolf, le champion olympique en titre des -100kg. Enfin en +100kg, Hyoga Ôta, habitué du circuit mondial (il avait gagné à Tokyo début décembre et avait été en finale, contre Teddy Riner, en février dernier à Paris) s’adjuge sa première victoire lors de ces championnats du Japon.
Chez les féminines, même topo peut-on dire : en -48kg, Tomoka Arakawa, vingt-deux ans et championne d’Asie juniors 2019, signe là sa première performance majeure chez les seniors au national. Miyaki Kano, victorieuse du Grand Chelem nippon à la fin 2022 s’incline d’entrée. En -52kg, Hibiki Shiraishi fait le doublé après 2022. Elle bat en demi-finale Ai Shishime, 13e mondiale, en argent à Tokyo et Tashkent début mars. En -57kg, Ayami Takano, de l’entreprise Nihon Ace Support, s’impose face à Tsukasa Yoshida, troisième du Masters et en argent à Tokyo début décembre. Côté confirmations, en -78kg, Rika Takayama, en or à Tokyo et à Tashkent, glane son troisième titre alors que Wakaba Tomita remporte son quatrième sacre consécutif durant cet événement ! Défaite dès le premier tour pour Sarah Asahina, championne du monde 2021. Tomita qui défendra d’ici peu son titre acquis l’année dernière lors de la Coupe de l’Impératrice.