– Pensez à rafraîchir régulièrement la page pour mettre votre direct à jour –
Les tableaux complets à l’issue de ces trois premiers jours de compétition
Les leçons de Tashkent, épisode 3
« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo – qui se met en mode quotidien pendant une semaine – vous livre son analyse de cette troisième journée des championnats du monde. Les titulaires français du jour n’ont pas fait long feu, au contraire des Japonais qui poursuivent leur travail de sape. Pour autant, en fin de journée, c’est le Brésil de la revenante Rafaela Silva et la Mongolie du génial Tsogtbaatar Tsend-Ochir qui pouvaient avoir le sourire… C’est à écouter maintenant !
Les trois faits marquants du jour :
15h05. -73kg : La Mongolie se rebelle aussi !
S’il n’allait pas figurer dans les highlights du jour après avoir marqué un seul petit waza-ari en quatre combats pour en arriver là (trois victoires aux pénalités par ailleurs), le Japonais Soichi Hashimoto tenait évidemment la corde pour ajouter un second titre mondial à son palmarès face au Mongol Tsogtbaatar Tsend-Ochir, médaillé olympique à Tokyo. Sur son registre du moment, le Nippon ne cherchait pas le coup dur, et son schéma apparaît même gagnant lorsque le Mongol concédait une deuxième pénalité à l’entame de la dernière minute. Sa sortie de tapis lors de la séquence suivante le ramenait lui aussi sous la guillotine de la troisième sanction fatidique, et il décidait alors de se montrer à son avantage avec son seoi à genoux qui n’inquiétait pas Tsend-Ochir. Sur de lui alors que le golden score venait à peine de débuter, il tentait un sasae à une main, qui semblait un temps embarquer son adversaire, jusqu’à sa reprise d’appui profonde de la jambe droite pour changer de direction et pousser Hashimoto sur le dos. Mérité au vu de la prestation du n°3 mondial, vainqueur de trois Grands Chelems en 2021 et désormais formellement identifié comme le fauteur de troubles n°1 au pays de Shohei Ono.
Sur la troisième marche du podium, on retrouve l’Azerbaïdjanais Hidayat Heydarov, déjà à pareille fête en 2018 et 2019, et le Brésilien Daniel Cargnin, superbe médaillé olympique de Tokyo en -66kg et qui valide son passage dans la catégorie supérieure cette année. Premier tour au Grand Prix du Portugal (il avait été dominé par le Français Gaba), deuxième tour à Paris, troisième tour à Antalya, cinquième place aux Panaméricains, puis la médaille de bronze au Grand Prix de Zagreb après une fausse route à Budapest… et de nouveau troisième sur ces mondiaux, cinq ans après son titre obtenu chez les juniors. Limpide progression !
14h30. -57kg : La révolution brésilienne !
Longtemps malmenée par sa jeune rivale Haruka Funakubo, qui obtenait même l’osaekomi sur un contrôle par le dos que la Brésilienne annihilait en crochetant tête et bras avec ses jambes, c’est bien la trentenaire Rafaela Silva qui allait rompre l’hégémonie japonaise en Ouzbékistan, s’en remettant à nouveau à son uchi-mata à trente secondes du terme. Neuf ans après son premier sacre à Rio, la voilà de retour sur le trône, récupérant au passage un dossard (le rouge cette fois) après une olympiade passée avec la distinction dorée de la championne olympique régnante. Il faudra compter sur Silva jusqu’à Paris !
Sur le podium, se présentera dans quelques minutes la tenante du titre Jessica Klimkait, ainsi que la Mongole Enkhriilen Lkhagvatogoo, qui aura aligné à son tableau de chasse du jour l’autre Canadienne, Christa Deguchi, et l’Ukrainienne Daria Bilodid, toutes deux sacrées championnes du monde par le passé.
13h05. Ce qu’il vous reste à vivre ce samedi (à partir de 14h heure française)
-57kg
Finale : Haruka Funakubo (JPN) / Rafaela Silva (BRA)
Combats pour le bronze :
Jessica Klimkait (CAN) / Timna Nelson Levy (ISR)
Enkhriilen Lkhagvatogoo (MGL) / Mimi Huh (KOR)
-73kg
Finale : Soichi Hashimoto (JPN) / Tsogtbaatar Tsend-Ochir (MGL)
Combats pour le bronze :
Hidayat Heydarov (AZE) / Tohar Butbul (ISR)
Daniel Cargnin (BRA) /Manuel Lombardo (ITA)
13h00. -57kg : Le retour de la patronne ou l’avènement d’une promesse ?
Sacrée championne du monde en 2013 puis championne olympique trois ans plus tard à domicile, la Brésilienne Rafaela Silva, passée par une longue suspension en fin d’olympiade, semble avoir retrouvé toute sa flamme. Son uchi-mata après vingt grosses secondes contre l’Israélienne Nelson Levy est un modèle du genre, tout comme sa gestion de la grande Daria Bilodid un peu plus tôt en quarts. Pour retrouver sa place sur le devant de la scène, il ne lui reste plus qu’un obstacle, en la personne de la Japonaise Haruka Funakubo, unique triple championne du monde juniors (2015, 2017 et 2018) de l’histoire de la discipline. Terrible au sol, elle s’en sort aux pénalités contre la toute jeune Sud-Coréenne Mimi Huh, en or à Tbilissi en juin dernier du haut de ses dix-neuf ans. Premiers championnats du monde seniors pour la Nippone et, déjà, première opportunité de titre.
12h45. -73kg : Tsogtbaatar défiera Hashimoto
Adversaire qui fut l’un des plus valeureux face à sa majesté Shohei Ono l’an passé aux Jeux de Tokyo (où il termina en bronze, le Mongol Tsogtbaatar Tsend-Ochir vient d’assurer sa première médaille mondiale seniors, en envoyant au tapis, pour waza-ari, l’Italien Manuel Lombardo sur son mouvement d’épaule à genoux. Finaliste chez les juniors en 2014 et 2015, il aura l’occasion d’enfin passer à l’or à vingt-six ans, mais il devra pour cela passer sur le corps d’un autre Japonais, Soichi Hashimoto, un ton au-dessus de l’Israélien Butbul qui se voyait indiquer la sortie par l’arbitre après avoir récolté trois shidos. Le hansokumake qui est visiblement de retour à la mode ce samedi, après deux premiers jours plus modestes sur ce plan-là.
12h20. -57kg : Le programme des demi-finales
Mimi Huh (KOR) / Haruka Funakubo (JPN)
Timna Nelson Levy (ISR) / Rafaela Silva (BRA)
12h05. -73kg : Le programme des demi-finales
Soichi Hashimoto (JPN) / Tohar Butbul (ISR)
Tsogtbaatar Tsend-Ochir (MGL) / Manuel Lombardo (ITA)
11h40. -57kg : Bilodid plus active que Cysique
Dommage que Sarah-Léonie Cysique, de la chambre d’appel, n’ait pas pu observer le combat Lkhagvatogoo/Deguchi, qui a vu la championne du monde 2019 céder aux pénalités après plus de onze minutes de combat devant les attaques, certes inabouties, de la Mongole, juste avant d’entrer en scène. Après les quatre minutes réglementaires durant lesquelles l’Ukrainienne Bilodid tentait constamment d’impacter avec son fort bras gauche quand la Française cherchait de son côté à installer ses deux mains, les deux jeunes femmes se retrouvaient dos à dos avec deux pénalités dans chaque camp au moment du gong. La stratégie de l’offensive pour l’offensive, davantage pour se mettre à l’abri du hansokumake que pour projeter, était alors manifeste côté ukrainien, qui semblait un peu moins bien physiquement que la tricolore, bien en posture et solide sur chaque appui. Les o-soto-gari français s’avéraient vain face aux longs segments de la médaillée olympique 2021 des -48kg, tout comme les sutemi de cette dernière. Cela devenait dur de se relever pour Bilodid, mais c’est elle qui sortait alors la plus grosse action du duel, un o-uchi-gari réalisé dans la foulée de sa garde forte installée. Un gros kinza dans son escarcelle, qui achevait de convaincre le corps arbitral d’infliger une troisième pénalité à la Française, qui n’atteindra pas le podium, légitimement escompté, en fin de journée.
10h15. -57kg : Cysique dans le bon tempo
Entrée en matière sérieuse pour la vice championne olympique française, pas vraiment gênée par l’allonge de l’Allemande, finaliste début juin du Grand Chelem de Tbilissi. Elle faisait mouche rapidement sur son o-soto-gari en reprise, pour un waza-ari d’avance qui allait suffire sous les yeux de sa famille massée en tribunes. Méfiance tout de même sur l’une des dernières tentatives désespérées de son opposante, qui lui arrachait une grimace de douleur et visiblement une gêne au niveau de la jambe gauche. À surveiller face à l’Ukrainienne Daria Bilodid, médaillée olympique deux catégories en-dessous l’an passé, impeccable sur son sankaku-jime face à la Bosnienne Andjela Samardzic.
9h10. -73kg : Pas d’exploit pour Gaba face à Hashimoto
Si le finaliste du dernier open européen d’Espagne pourra certainement retenir ses vertus de combattant et sa capacité à ne pas se faire projeter, il n’aura pas non plus trouvé la faille face au triple médaillé mondial nippon, imperturbable malgré les minutes qui s’égrenaient. Une première moulinette tombait côté tricolore peu après la mi-combat, avant qu’un deuxième shido ne rend la tâche encore un peu plus ardue juste avant la fin du golden score, moment où Gaba tenta sa chance au sol. Au golden, les seoi du Japonais se faisaient plus pressants et, suite à l’un d’eux, l’arbitre sanctionnait une troisième fois le Français de vingt-et-un ans, ainsi renvoyé aux vestiaires. Terminé pour le clan masculin tricolore ce samedi.
7h50. -73kg : Khojazoda éteint Axus
Mieux entré dans le combat avec ses longs segments qui lui permettaient d’envahir facilement son opposant, Benjamin Axus tentait bien le coup dur dans la première minute, plaçant sa jambe gauche entre celles du Tadjik Behruzi Khozajoda pour le charger sur sa hanche ou le forcer à s’exposer en tentant le contre. Patient, ce dernier, sans référence notable depuis 2019 – une finale au Grand Prix … de Tashkent et une médaille de bronze au Grand Chelem d’Ekaterinbourg – laissait passer l’orage. Sur un uchi-mata du Français où son pied d’appui droit se dérobait, il fondait dans son dos pour un gaeshi un temps annoncé waza-ari avant d’être annulé. Deuxième avertissement dans la foulée, lorsque sur un fauchage intérieur manqué, Axus se retrouvait à défendre rudement pour ne pas subir le juji-gatame que tente de placer son adversaire, qui s’essaie ensuite à tai-otoshi.
À l’entame du golden score, c’est encore Khojazoda qui mène la danse, parvenant désormais à monter son bras droit loin dans le dos et à effondrer la posture du Français, qui récolte un deuxième shido au passage. Axus tentera bien de reprendre le contrôle du kumikata, mais décolle sur le sutemi en plusieurs temps du Tadjik, qui insiste avec ses deux jambes pour envoyer le Français sur la tranche, avant de le retourner dans son élan. Après arbitrage vidéo, le waza-ari était confirmé et c’en était fini des espoirs du longiligne parisien.
7h25. -73kg : Ça passe pour Gaba contre Dris
Actif comme à son habitude, le jeune Français se paie le champion d’Afrique algérien Messaoud Dris en trouvant l’ouverture sur un seoi-nage à droite, avec supplément fauchage et avec sa main gauche au revers, à une quinzaine de secondes du termes d’un combat disputé. Jusque-là, les deux combattants avaient été sanctionnés à deux reprises, et ce waza-ari évite à Gaba d’avoir à en passer par le golden score si tôt sur son parcours. De quoi mettre toute son énergie au tour suivant, face au champion du monde 2017 (en argent en 2018 et en bronze l’an passé) Soichi Hashimoto. Ça sent la poudre !
Vous avez manqué les faits marquants d’hier, pas de panique, la session de rattrapage se trouve juste en-dessous !
6h55. Tashkent, troisième appel !
Bonjour à toutes et à tous, il est presque 10h00 en Ouzbékistan et nous attaquons ce week-end de championnats du monde avec les -57kg F et -73kg M . Trois nouvelles munitions côté tricolore, dont les trajectoires possibles vous ont été présentées dans notre analyse du tirage au sort.
Une première médaille mondiale à aller chercher. Voilà quel sera le mantra de Sarah-Léonie Cysique. Impressionnante de régularité, la vice championne olympique 2021 et vice championne d’Europe il y a quelques mois sait que demain peut être le jour pour enfin débloquer son compteur.
Tête de série n°3, l’ACBB Girl devra attendre le résultat du combat entre l’Allemande Pauline Starck et la Britannique Acelya Toprak pour savoir qui elle rencontrera pour son entrée en lice. L’Allemande est sortie seulement trois fois depuis 2019 mais elle finit cinquième lors du dernier championnat continental. Non classé sur ce même événement, Toprak en est, elle, à trois compétitions depuis 2018 !
La suite probable ? Daria Bilodid en huitièmes, pour l’instant encore à la recherche de ses marques dans cette nouvelle catégorie. Puis l’inusable Brésilienne Rafaela Silva en quart de finale. Leur dernière rencontre ? La place de troisième lors des championnats du monde 2019 à Tokyo. Pour une victoire de la judokate carioca. Une revanche à prendre. En demi-finale, l’Israélienne Timna Nelson-Levy, championne d’Europe en titre ou la Canadienne Christa Deguchi sont les hypothèses les plus probables.
De la densité ? Oui, mais, nous pourrons le répéter chaque jour, ce sont les championnats du monde. Dans le haut de tableau, Jessica Klimkait, championne du monde en titre et médaillée de bronze à Tokyo sera la favorite aux côtés d’Haruka Funakubo, invaincue cette saison (deux victoires aux Grands Chelems de Paris et Budapest). Première titularisation pour la Nippone, seule triple championne du monde juniors de l’histoire.
En -73kg, Joan-Benjamin Gaba (JC Chilly-Mazarin Morangis), médaillé au Grand Prix du Portugal cette année, aura une entrée en matière piégeuse avec l’Algérien Messaoud Dris, 54e mondial, champion d’Afrique et vainqueur des Jeux méditerranéens cette saison. Si le Tricolore passe cette étape, c’est le playboy nippon aux sode-tsuri-komi-goshi aériens, Soichi Hashimoto, que Gaba retrouvera ! Un sacré défi.
Dans le dernier quart de tableau de la catégorie, Benjamin Axus (AJA Paris XX), convaincant médaillé de bronze à Paris en février, devra lui se défaire du Tadjik Behruzi Khojazoda, cinquième des Jeux d’Asie et 52e à la ranking list. Après, l’ours moldave Victor Sterpu et ses arrachés se mettraient en travers de la route du Parisien. Puis cela serait possiblement Manuel Lombardo, vainqueur du Grand Prix de Croatie et en argent au Grand Chelem d’Antalya, avant un quart hypothétique contre le surfeur azerbaïdjanais et champion d’Europe en titre Hidayat Heydarov.
Dans cette catégorie, il ne manquera que sa majesté Shohei Ono (dont vous pouvez retrouver l’interview exclusive dans L’Esprit du Judo actuellement disponible). Deux autres médaillés olympiques sont là : le Géorgien Lasha Shavdatuashvili et le Mongol Tsogtbaatar Tsend-Ochir, le Coréen An Changrim ayant pris sa retraite. Une catégorie qui s’annonce indécise et donc excitante. Alors, premier titre masculin pour un non-Japonais ?