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Les leçons de Tashkent, épisode 8
« Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo – qui se met en mode quotidien pendant une semaine – vous livre son analyse de cette huitième journée des championnats du monde. La France au rendez-vous de la finale par équipes mixtes comme depuis quatre ans, portée par des féminines qui s’affirment en patronnes et des masculins engagés, mais encore une fois dominée pour le titre par le Japon… C’est à écouter maintenant !
16h10. Le Japon reste l’unique champion du monde…
Avec des effectifs totalement remaniés par rapport à la finale olympique (seules Sarah-Léonie Cysique et Romane Dicko étaient encore présentes), la partie s’annonçait équilibrée entre Français et Japonais. Goki Tajima, champion du monde juniors 2017 qui n’a eu le droit qu’à trois Grands Chelems depuis (pour du bronze à Ekaterinbourg en 2019), n’avait rien de terrifiant pour Alexis Mathieu, qui prenait le combat par le bon bout au kumikata. Il concédait toutefois un waza-ari en s’empalant sur le sode nippon, avant de laisser passer sa chance au sol sur un étranglement opportuniste que Tajima esquivait en pivotant instantanément. Le Japonais pliait l’affaire à l’entame de la dernière minute, sur ippon/ko-uchi-gari. Un avantage qui n’allait durer que quarante-deux petites secondes, le temps qu’il fallait à Romane Dicko pour faucher Tomita, qui l’avait dominée à Paris en début d’année, et la coincer au sol. L’histoire se répétait derrière avec les deux waza-ari que marquait Hyoga Ota à Joseph, sur un balayage lorsque le Français ressortait d’une tentative d’o-uchi-gari puis une immobilisation après une amenée au sol sur seoi, vite rattrapés par Sarah-Léonie Cysique, d’un uchi-mata précoce puis d’un coup de volant pour parer le tai-otoshi tenté par Haruka Funakubo, finaliste des -57kg il y a quelques jours. Haba pouvait-il inverser la tendance, face à Kenshi Harada, vainqueur du Grand Chelem de Paris 2021 (avec une victoire au golden score contre le Français au passage)? Son début de combat très volontaire plaidait en sa faveur, avec un ko-uchi-gari de mort de faim tout proche de scorer. Le duel, équilibré au kumikata, basculait finalement sur un sumi-gaeshi manqué de Gaba, qui se retrouvait sur le dos sous l’emprise d’Harada qui avait sauté sur l’aubaine. Le Français parvenait à saisir une première fois une jambe du Japonais pour stopper l’osaekomi, pas deux lorsque Harada parvenait à se dégager… Ne restait plus qu’à Marie-Ève Gahié de briser sa mauvaise spirale contre Saki Niizoe (cinq défaites consécutives, dont la dernière en individuels lundi). Au kumikata, elle parvenait plutôt bien à rivaliser, pas mise en danger par Niizoe qui demeurait une nouvelle fois sur un registre tout en patience, guettant la moindre erreur. Comme cet uchi-mata parti de loin de la Française, qui échouait à genoux devant la Nippone, prompte à tenter l’étranglement en sanglant son cou avant de passer les hanches de l’autre côté de sa tête. Gahié ne résistait pas longtemps, permettant au Japon de demeurer invaincu dans ce format de compétition instauré depuis les mondiaux 2017. Cinq titres, série en cours!
15h30. Les petites finales à la sauce Tokyo !
Comme l’an passé au Nippon Budokan pour le premier tournoi olympique par équipes mixtes, c’est l’Allemagne et Israël qui s’imposent lors des combats pour le bronze, les opposant cette fois à la Chine et aux Pays-Bas. Les Allemands qui ont fait la différence par ses masculins, qui emportaient leurs trois points en plus de celui glané par Pauline Starke (-57kg) d’un aérien ura-nage au golden score du quatrième duel. Scénario inverse pour Israël, qui a pu s’appuyer sur le sans-faute de ses féminines, dont l’ultime point obtenu à 3-2 sur blessure de Sanne Vermeer par Maya Goshen, ainsi que sur le magnifique tsuri-goshi d’Ido Levin chez les légers. Le quarté dans l’ordre des Jeux dans quelques minutes ? La France signe tout de suite…
12.10. Ce qu’il vous reste à vivre ce jeudi (à partir de 14h heure française)
Finale
France / Japon
Combats pour le bronze
Chine / Allemagne
Pays-Bas / Israël
11h45. Pouvait-il en être autrement ?
Avec les quatre nations médaillées du premier tournoi olympique par équipes mixtes l’an passé à Tokyo en demi-finale, c’est un vent de stabilité qui souffle sur cette épreuve collective. Tant et si bien que, abrégeons le suspense, la France et le Japon – comme aux mondiaux 2018, 2019 et 2021, mais aussi comme aux JO 2021 – se disputeront bien le titre cet après-midi. La menace israélienne, qui avait trembler tout l’Hexagone au premier tour à Tokyo ? Éparpillée avec une autorité qui faisait plaisir à voir de la part d’une équipe de France en mission commando ce jeudi. Marie-Ève Gahié était impeccable pour bonifier son ko-soto d’une immobilisation dès la deuxième séquence de son duel contre la jeune Maya Goshen, tout comme Alexis Mathieu qui faisait parler sa puissance de -90kg contre le pourtant expérimenté trentenaire Sagi Muki (champion du monde 2019 dans la catégorie inférieure). Un harai-goshi pas loin du compte, un arraché dans la foulée pour marquer son territoire, et un passage de garde implacable pour conclure en kami-shiho-gatame. 2-0, et puis rapidement 3-0 grâce à Romane Dicko, du PSG Judo comme les deux précédents titulaires tricolores, qui éteignait Raz Hershko d’un grand fauchage intérieur là encore bien enchaîné au sol. Paltchik, décalé de catégorie comme Muki, réduisait la marque contre Joseph Terhec qu’il projetait par un mouvement d’épaule à genoux, et offrait l’opportunité à Timna Nelson-Levy de troubler la ballade de santé française face à Sarah-Léonie Cysique, contre qui elle restait sur trois succès, dont la finale des derniers championnats d’Europe. Agressive comme à son habitude, c’est bien l’Israélienne qui marquait d’entrée sur un ippon/o-soto-gari qui dépassait la Française. Un waza-ari qui laissait de l’espoir à Cysique, bien décidée à briser cette mauvaise passe contre la n°2 mondiale de la catégorie. Les deux combattantes se déplaçaient alors vers la bordure, poussant Cysique à réagir, et de quelle manière ! Son sasae-tsuri-komi-goshi était limpide, tout comme son large sourire au moment de regagner sa place pour le salut final. Une bête noire évincée, et l’assurance de rallier la finale contre les Japonais, jamais inquiétés par les Allemands contre qui ils enchaînaient leur troisième 4-0 de la journée. À noter que ce sont les -90kg qui ouvriront le bal pour les combats pour le bronze comme pour la finale.
10h40. Le programme des demi-finales (premier combat : -70kg F)
France / Israël
Japon / Allemagne
10h05. La France dans le dernier carré
On vous avait prévenus : passer la Géorgie ouvrait largement la route française vers le podium, la Chine n’étant clairement pas du même calibre, notamment chez ses masculins. Un habile retournement de Gaba en moins d’une minute, un tani-otoshi bien senti de Gahié pour un waza-ari qui suffisait au bout des quatre minutes réglementaires, une bonne baston pour le médaillé mondial juniors 2022 Aleksa Mitrovic qui était récompensé de ses efforts par un succès aux pénalités après deux minutes de golden score, et enfin une Romane Dicko qui ne voulait surtout pas connaître sa frayeur de la veille contre Sin Xu, qu’elle expédiait dès la première séquence sur son harai-makikomi. Un 4-0 net et sans bavure !
7h55. La France appliquée
Dans ce premier tour contre la Géorgie, il fallait être bien réveillé côté français pour ne pas se mettre en danger. Message bien reçu par le groupe qui a maîtrisé son sujet. C’est ainsi Sarah-Léonie Cysique qui lançait l’équipe en plaçait un ura-nage en toute fin de combat à Eteri Liparteliani. 1-0, puis 2-0 après que Benjamin Gaba jouait parfaitement le coup face à Girogi Terashvili, un junior qu’il venait mettre sur le dos en contre d’uchi-mata. Marie-Ève Gahié avait l’occasion d’apporter le troisième point et elle le faisait sans trembler face à Nino Gulbani, en deux temps. Un premier osae-komi d’abord à l’entrée de la dernière minute de combat dont sortait la Géorgienne, puis quelques secondes plus tard, une amenée au sol, un retournement et un dégagement de jambe en bordure pour le compte. Une entrée en matière plus paisible qu’on ne pouvait le craindre, même si, sur le quatrième combat, Aleksa Mitrovic prenait un hansokumake direct pour avoir lancé -,bien aidé par son adversaire Beka Gviniashvili, uchi-mata sur la tête. 3-1. Il revenait à Romane Dicko la responsabilité du quatrième point tout juste laissé en route. Une formalité pour la toute fraîche championne du monde qui gérait la Géorgienne Sophio Somkishvili, en position défensive tout le long, aux pénalités. Cap maintenant sur les quarts. Ce sera contre la Chine.
6h35. « Hajime », le podcast de L’Esprit du Judo – qui se met en mode quotidien pendant une semaine – vous livre son analyse de cette septième journée des championnats du monde. Le joli tir groupé tricolore en +78kg pour finir la semaine sur la première Marseillaise à ce niveau de Romane Dicko, dont profitait également Julia Tolofua de sa troisième place du podium, l’avènement inattendu du Cubain Granda, presque frêle chez les poids lourds, mais surtout un bilan lucide du président de France Judo Stéphane Nomis… C’est à écouter maintenant !
6h20. Il faudra être dedans immédiatement !
Bonjour… et bravo pour votre détermination ! Il faut se lever tôt aujourd’hui, en France, pour suivre la dernière journée dédiée à la compétition par équipes. Et pour l’équipe de France, il faudra être dedans immédiatement !
Tête de série n°1 de l’épreuve par équipes après son succès pour l’histoire l’année dernière aux JO, la France aura une entrée en matière particulièrement difficile. Son adversaire ? La Géorgie et son armada masculine : quatre médailles, dont un titre pour Tato Grigalashvili en -81kg, et sept classés durant l’épreuve individuelle.
En -73kg, la Géorgie alignera Lasha Shavdatuashvili, septième samedi dernier et triple médaillé olympique, ou Giorgi Terashvili, vice champion du monde juniors 2022 et en bronze lors du Grand Chelem de Tbilissi. En -90kg, Lasha Gujejiani aura l’embarras du choix entre Lasha Bekauri (en bronze lundi et champion olympique en titre), Luka Maisuradze (également en bronze et champion d’Europe) et Beka Gviniashvili. Du lourd, comme on dit. En +90kg, Guram Tushishvili, lui aussi troisième ce mercredi ou Varlam « Lipo » Liparteliani ou son successeur en -100kg, le jeune Ilia Sulamanidze pourraient être de la partie.
Chez les féminines, l’adversaire la plus redoutable sera sans doute Eteri Liparteliani, septième en -57kg. Cinquième des JO, cette dernière retrouvera sans doute Sarah-Léonie Cysique. La Française reste toutefois sur une victoire contre elle, lors des derniers championnats d’Europe. Une rencontre qui promet d’être acharnée. Si la victoire est au bout, la France serait alors en quart de finale, à coup sûr ou presque contre la Chine. Un adversaire moins redoutable que les combattants du pays à la Croix de Saint-Georges.
En en demi-finale ? L’interrogation reste entière : si le Brésil est la tête de série, on trouve aussi la Corée du Sud, l’Ouzbékistan et Israël. Le quart de tableau de la mort !
De l’autre côté, le Japon, opposé à l’équipe de la République Dominicaine au premier tour, devrait rencontrer le vainqueur de Pays-Bas/Kazakhstan en quarts. Le dernier ticket pour les demi-finales se jouera certainement entre la Mongolie et l’Allemagne, deux équipes très homogènes.
Alors, la France fera-t-elle le doublé JO/mondiaux en deux ans ? Le Japon retrouvera-t-il la première marche du podium de cette épreuve ? L’Ouzbékistan, poussé par son chaud public, créera-t-il la surprise ?