Leur finale européenne il y a un mois les prédisposait à briller lors de ces championnats du monde. En particulier en l’absence de Japonaises. Hypothèse confirmée ce samedi avec deux médailles françaises en +78kg avec, surtout, le titre mondial pour Coralie Hayme !
Très en jambes toute la journée, la vice championne d’Europe fut incontestablement la combattante la plus flamboyante sur la journée : alliant parfaitement puissance physique et variété technique, la Française rend totalement impuissante la Néerlandaise Marit Kamps en finale. Si elle marque un waza-ari sur un tai-otoshi première jambe microscopique, sa domination sur le combat était telle que le troisième shido allait sans doute tomber contre la combattante batave. Voilà le second titre planétaire de la semaine pour l’équipe de Gilles Bonhomme et Amina Abdellatif. Une performance jamais réalisée dans l’histoire de cette catégorie d’âge, dépassant en terme purement statistique le résultat exceptionnel de 2014 (six médailles mais un seul titre, celui d’Amandine Buchard en -52kg). Un exploit à pondérer toutefois par l’absence d’équipe japonaise. En effet, le titre dans cette catégorie d’âge n’échappait plus à une judokate du Soleil-Levant depuis les championnats du monde de 2010 !
Coralie Hayme succède ainsi à la Bosnienne Larisa Ceric, dernière non-japonaise à avoir été titrée dans cette catégorie. C’était en 2009 à Paris (la Japonaise de l’époque avait fini alors en bronze). Une catégorie où la France connait un problème de milliardaire, entre Romane Dicko (22 ans), Julia Tolofua (24 ans), Laura Fuseau (21 ans), Tahina Durand (21 ans) et donc Coralie Hayme et Léa Fontaine.
Triple championne d’Europe en titre, celle-ci finit en bronze. Sa première médaille mondiale. Déjà très accrochée par la Turque Hilal Ozturk au Luxembourg, la Génofévaine cède cette fois-ci aux pénalités en quart de finale, systématiquement devancée par les makikomi de son adversaire. Elle s’offre toutefois facilement une place sur le podium.
En -78kg, Liz N’Gelebeya (Stade Bordelais Judo) perd peut-être plus qu’une médaille de bronze. Dominant rapidement la Brésilienne Eliza Ramos sur un o-soto-gari, elle subit exactement la même technique à trente secondes de la fin, avant d’en reprendre un nouveau au golden score sur lequel son pied reste bloqué au sol et le genou semble tourner. Une blessure dont la gravité reste à définir.
Les deux masculins du jour, Khamzat Saparbaev (-100kg, PSG Judo) termine septième, nettement dominé en repêchages par le Slovaque Adam et ses tsuri-goshi alors que Tieman Diaby (+100kg, FLAM 91) se fait surprendre par le ura-nage de l’Ouzbek Shokhrukh Mamarasulov.
La France clôt donc ces championnats du monde à sept médailles (le plus gros total de la compétition) et à la troisième place des nations.
Les garçons glanent trois podiums (tous en bronze). Un beau résultat puisque les masculins n’avaient plus trouvé le chemin d’un podium mondial depuis 2015. Une disette de six ans qui prend donc fin. Quant aux trois médailles, il faut revenir à 2009 (à Paris) pour que l’équipe masculine ramène un tel écot. Une génération masculine qui donne donc de solides raisons d’espérer pour les années futures en seniors.
Les féminines sont à deux titres et une médaille de bronze. Encore une fois, deux victoires mondiales c’est une première pour les filles françaises pour cette catégorie d’âge ! Ces championnats du monde resteront donc dans l’Histoire.
-Éternelle Géorgie. Les deux titres masculins du jour sont pour le pays des guerriers caucasiens qui du coup termine tout en haut du classement par pays ! En -100kg, Ilia Sulamanidze s’impose logiquement. Double champion d’Europe, vice champion du monde 2019, le médaillé mondial de Budapest dispose de l’Ouzbek Sukhrob Rabajov, seul Asiatique en finale de ces championnats !
En +100kg, Saba Inaneishvili prend sa revanche des Europe contre le Hongrois Richard Sipocz sur un harai makikomi au golden score. Deux judokas qui vont sans aucun doute monter en puissance sur le circuit senior d’ici Paris 2024.
Au final, la Géorgie termine à quatre titres, tous masculins (-60kg, -81kg, -100kg et +100kg) et une médaille de bronze. Tout va bien pour la relève géorgienne.
-La Russie se classe deuxième nation avec six médailles, deux de chaque métal. À noter, surtout la génération féminine composée d’Irina Khubulova (-48kg), Lilia Nugaeva (-52kg), Natalia Elkina et Kseniia Galitskaia (-57kg). Chez les garçons, Abrek Naguchev (-66kg, champion du monde) et Adam Tsechoev (-81kg, vice champion du monde) auront été les plus remarqués.
-Avec l’absence du Japon (onze médailles dont six titres en 2019), l’Asie n’aura guère pesé sur cette compétition. Trois médailles masculines (dont deux pour l’Ouzbékistan avec des garçons « montés » par Ilias Iliadis) et c’est tout !
Au total, on ne compte que dix judokas asiatiques classés sur les cent-douze des quatorze catégories. La Corée du Sud n’a envoyé que quatre représentants (deux féminines, deux masculins), sans résultat. Une tendance inquiétante pour le pays du Matin-Calme puisque tous ses leaders masculins seniors ont été médaillés au niveau mondial en juniors.
Côté sud-américain, le Brésil repart avec trois médailles féminines, en deçà des quatre médailles dont un titre de 2019.
Des championnats du monde, finalement, en forme de championnats d’Europe légèrement améliorés.