Avec l’absence de l’épouvantail japonais, cette compétition par équipes allait furieusement ressembler à celle de mi-septembre au Luxembourg. En clair ? Une explication européenne où la France faisait figure de favori, après sa démonstration de force il y a un mois, punissant la Turquie 4-0 en finale. Une équipe que les Tricolores retrouvaient en demi-finale, après avoir sorti avec autorité l’Ukraine en quart (4-1), et a qui elle infligeait une nouvelle sévère défaite 4-1.
Qui allait jouer le rôle de victime expiatoire en finale ?  Ce fut la Russie, avec une équipe qui comptaient de nombreux remplaçants (comme c’était déjà le cas au Luxembourg). Est-ce à dire que la victoire n’était pas un objectif absolu pour les jeunes judokas de Kamal Khan-Magomedov et Kirill Voprosov ? En effet, quatre des six titulaires russes ne l’étaient pas en individuel : le -73kg Saikhan Shabikhanov, la -70kg Daria Vasileva, le -90kg Daniil Dranovskii et le +90kg Dmitrii Iakushev !
Quoiqu’il en soit, tant pis pour eux serait-on tenter de dire, puisque la France les a châtier 4-0 avec son six majeur : Faiza Mokdar (-57kg), Joan-Benjamin Gaba (-73kg), Mélodie Turpin (-70kg), Francis Damier (-90kg), Coralie Hayme (+70kg) et Khamzat Saparbaev (+90kg).
Gaba ouvrait le bal et lançait la machine, en s’imposant aux pénalités. Turpin doublait la mise grâce à un waza-ari sur une poussée alors que son adversaire était à genou. Damier, tout en contrôle, contrait deux fois sur l’arrière le -90 russe. Et déjà 3-0. Le quatrième point victorieux est l’oeuvre de Coralie Hayme, décidément impériale entre hier et aujourd’hui. Cet après-midi, elle pique son adversaire au sol en yoko-shiho-gatame et offre ainsi le premier titre mondial par équipes mixtes juniors à la France !
Champion d’Europe. Et donc depuis quelques heures champion du monde. Décidément cette génération avait décidé d’imiter ses aînés et de faire de cette nouvelle épreuve une spécialité tricolore. Une apothéose planétaire (même si l’absence du Japon laisse un petit goût d’inachevé), pour certains qui voient leurs années juniors prendrent fin aujourd’hui. Une équipe très qualitative (les trois masculins sont classés en individuels, deux des trois féminines sont médaillés et la dernière termine cinquième), très homogène et surmotivée par ses entraîneurs respectifs (Richard Melillo pour les masculins, Gilles Bonhomme pour les féminines). L’équipe la plus forte, cela ne fait aucun doute.

Classement
1. France
2. Russie
3. Turquie
3. Allemagne
5. Ukraine
5. Hongrie
7. Italie
7. Brésil