Organisée le même week-end que les championnats de France seniors 1re division (c’est le cas depuis plusieurs années), la Coupe du Kodokan, équivalent des « 1re div' » avait lieu comme de coutume à Chiba. Que retenir de cette compétition, dont les champions sont automatiquement qualifiés pour le Grand Chelem d’Osaka ? Analyse en trois points.
1) Le pari de Natsumi Tsunoda
Au sein du judo japonais et de ses observateurs attentifs, c’est le fait qui faisait le plus parler.
Natsumi Tsunoda, vice-championne du monde 2018, 2e à Paris en février et récente troisième à Brasilia en -52kg a décidé de descendre de catégorie afin d’aller chercher la qualification olympique en -48kg. Un choix fait sur la base d’un constat en forme d’évidence : la titulaire japonaise en -52kg pour les JO sera, à moins d’une blessure, Uta Abe. Partant de là, la judokate de l’entreprise Ryotokuji a décidé de tenter sa chance dans la catégorie inférieure. Première étape, les championnats « Corpo » qui ont eu lieu fin août, qu’elle gagne. Seconde étape : cette Coupe du Kodokan pendant laquelle, dixit un observateur averti du judo nippon, « elle s’est baladée ». La voilà donc sélectionnée pour le Grand Chelem d’Osaka où elle devra obligatoirement performer (la victoire ou rien en somme) afin de se poser en recours crédible à Funa Tonaki, double vice-championne du monde et 2e à la ranking-list mondiale. Un pari qui plaît au Japon où le profil judo de Tsunoda laisse penser qu’elle aurait, peut-être ?, plus d’armes pour battre Daria Bilodid avec son tomoe-nage très efficace et un ne-waza encore plus fort que celui de sa compatriote. A suivre de près dans trois semaines à Osaka.
2) La génération Paris 2024 est là
C’est le second enseignement de cette Coupe du Kodokan. La génération 1996-1999 (en gros les juniors de cette olympiade) s’est montrée ce week-end à Chiba. Bien sûr, il y a les diamants purs de cette génération comme Uta Abe ou Akira Sone, juniors 2e année et déjà des cracks au niveau mondial. Mais derrière ces têtes d’affiche, de nombreux juniors ou seniors 1re année, qui commencent déjà se faire un nom ou qui ne vont sans doute pas tarder à le faire. Cela passait déjà par une performance lors de la Coupe du Kodokan.
Chez les féminines, en -48kg Aiko Watanabe (5e des CM juniors 2019) termine 2e alors que Wakana Koga, junior 1re année et championne du monde juniors il y a trois semaines termine en bronze. En -52kg, Ryoko Takeda, junior 3e année, et championne du monde juniors 2018; en -57kg, Haruka Funakubo, triple championne du monde juniors (une statistique unique dans le judo mondial :2015, 2017 et 2018) finit 2e ce dimanche; en -78kg, Rinoko Wada, double championne du monde juniors (2018 et 2019) est 2e; en +78kg, Hikaru Kodama, championne du monde à Marrakech en octobre est 3e.
Chez les masculins, en -60kg, Genki Koga, champion du monde juniors 2018 et 2e au Grand Prix d’Ouzbékistan 2019 finit en argent; en -66kg, Yuji Aida, 3e des CM juniors 2018, 2e lui aussi à Tashkent, gagne cette compétition; Hikaru Tomokiyo, non classé en juniors (il avait participé aux CM à Zagreb en 2017), remporte lui aussi cette Coupe du Kodokan, tout comme Sanshiro Murao, junior 2e année, 2e au Grand Chelem de Düsseldorf en février. Dans la même catégorie, Goki Tajima, champion du monde juniors en Croatie il y a deux ans finit sur la troisième marche du podium. Enfin chez les +100kg, Tatsuru Saito, cadets 3e année, termine cinquième.
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