Manon Deketer en argent ce samedi à Zagreb.
Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF

Deuxième jour et deux nouvelles médailles pour la France. À parité. Chez les féminines, Manon Deketer (ESBM Judo) gagne trois combats pour aller en finale, dont on retiendra le kata-guruma excellement préparé contre la Néerlandaise Geke Van Den Berg, 27e mondiale et cinquième au Grand Prix d’Autriche et au Grand Chelem de Bakou au printemps. En finale, Kirari Yamaguchi, 23 ans, surprend toutefois la médaillée mondiale tricolore 2022 avec un ko-soto-gari parfaitement suivi en liaison debout-sol.
Yamaguchi, qu’il faudra surveiller tout au long de l’olympiade : alors que Miku Takaichi a une nouvelle fois échoué lors des JO, le Japon se cherche une nouvelle -63kg capable de jouer les premières places. Or, Kirari Yamaguchi, passée par l’université de Kokushikan, s’installe comme une prétendante sérieuse au leadership national : victorieuse des Jeux universitaires à l’été 2023 et des Jeux d’Asie 2024, cinquième à Paris début février, la voilà qui pose un nouveau jalon dans sa trajectoire au plus haut niveau. 
Pour Manon Deketer, le résultat du jour amorce-t-il le début d’un nouveau cycle de régularité ? Victime d’une rupture des ligaments croisés lors des championnats de France par équipes 2023 à Laval, elle enchaîne en effet une deuxième médaille consécutive après l’or sur l’Open européen d’Espagne en juin dernier. Elle bat, ici à Zagreb, deux filles (l’Israélienne Inbal Shemesh et Van Den Berg) mieux classées qu’elle. 

Chez les masculins, Arnaud Aregba, passé du PSG Judo à l’US Orléans cet été, va chercher sa première médaille sur le circuit des tournois FIJ. Judoka spectaculaire et très varié, Arnaud Aregba a usé de toute sa palette technique pour réaliser une belle journée, entre morote-seoi-nage, ko-uchi-gari, tsuri-goshi ou ura-nage. Une technique qui lui permet de battre le Tchèque Adam Kopecky, un adversaire de sa génération, pour le bronze. Finalement, seul le très musculeux Victor Sterpu bat le jeune Français, avec sa technique de corps-à-corps. 
Le Moldave, suspendu en 2023 pour dopage, qui s’impose d’ailleurs ce samedi. 

En -70kg, très grosse journée de la Néerlandaise Sanne Vermeer, montée de catégorie il y a presque un an. Au premier tour, elle bat la championne de France 2023, Florine Soula (Stade Bordelais Judo) sur un o-uchi-gari. Dans le bloc final, elle bat la Japonaise Shiho Tanaka, n° 15 mondiale, sur une variante de te-otoshi qu’elle suit en immobilisation. Le tout à vingt secondes de la fin du combat et alors qu’elle était menée. 
En finale, elle place un magnifique uchi-mata sukashi à l’Israélienne Maya Kogan, tombeuse de la star locale du jour, Lara Cvjetko, n° 10 mondiale et vice-championne 2022 — battue par Barbara Matic, nouvelle championne olympique —. 
Une catégorie intéressante puisque finissent cinquièmes, la Slovène Kaja Schuster, championne d’Europe juniors 2023 et la Brésilienne Kaillany Cardoso, double vice-championne du monde juniors 2022 et 2023. 

En -73kg, c’est le Hongrois Daniel Szegedi, dont le dernier podium remonte à une coupe européenne seniors en juin 2023 qui s’impose.
Une catégorie où le Japonais Ryuga Tanaka, champion du monde juniors 2022 — il est donc junior troisième année — de l’université de Tsukuba se fait disqualifier pour un waki-gatame lors d’une saisie unilatérale contre l’Italien Giovanni Esposito. 
Une situation très agaçante du fait d’une interprétation littérale du règlement arbitral, dont il faut espérer qu’elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir en janvier 2025.