Ce ne fut pas facile en finale contre cet étonnant Espagnol Jose Maria Mendiola Izquieta, inconnu au bataillon, qui lui proposait, comme attendu, une grosse bataille sur les mains et des enchaînements au sol dangereux à base de traction sur la ceinture. Un travail du collectif espagnol manifestement car c’est déjà ainsi que le vainqueur en -73kg de Luca Otmane (sur ce travail), Salvador Cases Roca, parvenait à attraper le bronze. Ce renversement, toujours abondamment employé par les Japonaises en particulier, fit aussi les beaux jours du judo français à travers certains de ces grands représentants médaillés mondiaux, Patrick Roux dans les années 80, Christophe Gagliano dans les années 90 (avec Roux comme entraîneur) et encore Fred Jossinet dans les années 2000. Dans la série des questions que pourrait se poser le judo français dans les « assises » de notre sport – suggestion du Président Nomis – il y a celle-ci : comment se fait-il que le judo ait perdu le meilleur de son patrimoine technique d’une génération à l’autre et le retrouve… retourné contre lui par ses adversaires.
Katate-jime pour finir
Heureusement pour le judo français, il y a encore de beaux restes, la défense de Nicolas Chilard, remarquable judoka, était un ton au-dessus. Il parvenait à bien bloquer les tentatives de l’Espagnol et restait devant aux Jeux des pénalités. Et c’est finalement au sol, alors que Jose Maria Mendiola Izquieta commençait à baisser de pied à force de manquer de réponse, que Nicolas Chilard trouvait l’ouverture par un étranglement habile en katate-Jime, le poignet en pression sur la gorge.
Une belle victoire qui relance le champion de France 2018 Nicolas Chilard, 27e mondial, revenu dans la bataille en septembre par deux finales en Open continentaux (et une victoire sur l’ancien champion du monde et médaillé olympique Saied Mollaei) et qui enchaîne ici avec une nouvelle belle série de combats parfaitement contrôlés, et avec, c’est essentiel, beaucoup de points à la clé.
C’est le Suisse Stump qui gagnait très joliment la catégorie des 73kg par le même fort passage au sol en traction – c’est à la mode – qui déstabilisait d’entrée l’Italien Esposito, avant de lui mettre un joli hiza-guruma en forme très « arraché de face ». Les Anglaises plaçaient deux des leurs en -70kg, ce qui les amenaient à la cinquième place du classement des nations, dominé tranquillement par la France et ses deux titres, devant une prolifique Italie déjà six fois médaillée, l’Espagne et la Géorgie.